CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-A.
(chant+guitare)
-C.
(chant+guitare)
-J.
(guitare+chant)
-I.
(batterie+chant)
-N.
(basse)
TRACKLIST
1)Apocalypse
2)At War With Myself
3)A Teardrop Into Eternity
4)Ascension
5)Anything
6)Dripping Melancholy
7)Cold Room Starstained
DISCOGRAPHIE
Après un premier opus éponyme en 2008, la troupe (le personnel du groupe est très étendu sur scène avec 3 guitaristes notamment) veut rediffuser ses ondes de la haine et du désespoir à nos chastes tympans. Le premier album fut un cocktail massacrant de gros black lancinant comparable à Shining à ses débuts ou Forgotten Tomb, tout en étant marqué du puissant sceau Totalselfhatred, rouge vif de sang et bleu amer de mélancolie maladive. Le groupe avait su marquer une démarche ambitieuse par sa recherche de l’atmosphère la plus étouffante possible, démarche majoritairement couronnée de succès.
2011 n’est plus 2008 (étonnant non ?) et les Suédois doivent donc de nouveau prouver qu’ils sont à la hauteur. L’album démarre avec une confirmation éclatante de ce talent sur une chanson explosive, abrasive et suave comme seul Totalselfhatred sait le faire. Dans la directe lignée de l’album précédent, cette ouvreuse fait parfaitement son office et rassure pleinement quant aux qualités du groupe. Le son est toujours strident et masterisé très fort, les saturations apparaissant de nouveau lors de l'écoute. C’est même franchement saturé, à vous de voir si ça passe. On sent néanmoins une déviance plus synthétique difficile à décrire mais tout à fait perceptible, notamment sur la batterie. Ce n'est pas pour le mieux, mais la qualité reste là, ce qui est important. Rassurés nous sommes. Pourtant, la plongée plus en profondeur du disque va apporter de nombreuses surprises plutôt déroutantes. En effet, au fil de notre découverte des abysses, on est étonné de passer par des moments quasiment pop car totalement mélodiques, cf les intros de "Anything" et "Dripping Melancholy", et pour le coup aux antipodes de l’orientation déprimante outrancière du groupe. Vraiment étrange. La première rencontre avec ce type de piste pas isolée perturbe et fait se demander « Écoute-je bien Totalselfhatred ? ».
Il faut se rendre à l’évidence : oui. La première chanson était un testament, les guitares scélérates, une confirmation. Néanmoins, ces incursions totalement mélodiques ont le don de faire sortir de l'album en majesté. Il semblerait que le groupe ait voulu aérer sa musique ou simplement laisser libre court à son amour du glam. La démarche en soi est louable, l’exécution nettement moins. Tout se passe comme si le groupe n’a pas pensé à la manière d’insérer ses mélodies dans sa musique déconstructive pour donner un résultat qui évoque l’échec. Oh, il n’est pas patent mais le fan a le droit de se lamenter sur le « Pourquoi ? ». Oui, pourquoi as-tu voulu agir ainsi Totalselfhatred ? Cherches-tu à évoquer le dégoût en composant ces parties si différentes du reste ? Ce serait une bien jolie métaphore que voilà, malheureusement faiblement exécutée. "Cold Room Starstained" qui conclut l'album vous fera ainsi un résumé de ce qu’a pu faire Totalselfhatred avec Apocalypse In Your Heart. Longue de 10 minutes, on navigue au travers de guitares langoureuses à souhait mais aussi du blast et des riffs plus black dépressifs. L'ensemble laisse tout de même étonnamment divisé et empêche d'adhérer pleinement à ce nouvel album. Ce sentiment n’est fatalement pas atténué par le fait que les compositions plus classiques ne sont pas toujours à la hauteur, pour preuve, "At War With Myself" dont les riffs n'équivalent pas ceux du premier album.
Un échec ? Certainement pas car la patte Totalselfhatred est toujours là et certaines pistes sont diablement bonnes, par exemple, "Apocalypse". Néanmoins, la nuance à apporter est grande car comme évoqué, l’album est truffé de passages comme sur "Ascension", au mieux incongrus, au pire, franchement hors de propos. À vous de voir votre tolérance à ceci. Ça peut détruire l’album. Ou peut-être faut-il simplement ne pas attendre du pur black dépressif, mais s’ouvrir au champ des possibles.