CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Veronica Freeman
(chant)
-Pete Wells
(guitare)
-Tony Diaz
(claviers)
-Chris Shrum
(basse)
-Mikey Pannone
(batterie)
TRACKLIST
1)Dominion
2)At the Gates
3)Seer
4)Grind It
5)Prodigal Son
6)The Shadowlands
7)Beautiful Pain
8)Dark Heart
9)Bang
10)Loud Silence
11)Epsilon
12)Sanctuary
13)Overture/The Temples of Syrinx
DISCOGRAPHIE
N'importe quel fan ayant un peu suivi l'actualité du métal durant ces dix derniers années vous le dira : le heavy ne se porte pas bien. Les vieilles gloires (à l'exception notable d'Accept) ont perdu leur superbe, la vague true-metal est retombée comme un soufflé et on en trouve même pour dire que le genre a tout simplement atteint ses limites. Dans un tel contexte la sortie de Seasons Of Tragedy en 2008 avait été une sacrée bouffée d'air frais : burné, puissant, juste assez moderne pour être frais et juste assez old-school pour ravir les vieux briscards, cet album était un peu celui qu'on attendait pour relancer le genre. Sauf qu'il restait à transformer l'essai...
Quand un groupe décide d'annoncer la couleur direct ça vaut la peine d'être noté : balançant une intro à la limite de l'indus, avant un riff syncopé calé sur la double, "Dominion" affirme que la modernité est clairement le nouvel objectif. La prod de la section rythmique (totalement renouvelée sur cet album) semble confirmer cette orientation : la batterie est triggée à donf et la basse ronronne clairement, ne laissant que les guitares comme représentantes du son heavy traditionnel. Mikey Pannone en particulier laisse très souvent parler la double, et ses roulements comme son jeu en général colleraient sur un groupe de metalcore... et parfois c'est foutrement laid. Car Benedictum n'a pas du tout basculé totalement du côté chromé de la Force, et les plans de heavy traditionnel fleurissent sur cet album. Et la jonction avec les plans plus actuels ne se fait pas sans heurt : "Prodigal Son" tente ainsi en vain de combiner couplet et refrain old-school à un break tout en roulement et en lead hystérique n'ayant pas grand-chose à voir avec la sauce. L'outro de cette chanson est tout à fait cohérente avec l'approche générale : on prend une base heavy, on lui rajoute de la double et de la syncope, et on espère créer une synthèse intéressante. Sauf que non.
Ô tristesse : Dominion ne tient clairement pas la comparaison avec son illustre prédécesseur. Les éléments power semblent le plus souvent forcés, à l'image des malheureuses (voire risibles) tentatives de growl de Veronica Freeman qui ne dégage aucune puissance dans ce registre. La chanteuse se permet même certaines fautes de goût ici et là : visiblement décidée à ne plus se cantonner à son registre éraillé pourtant si jouissif, elle a nettement augmenté la part de chant clair... exercice dans lequel elle se révèle compétente mais plutôt banale. Ses choix peuvent même être très discutables, comme quand elle chante en clair sur un riff heavy dans "The Shadowlands"et semble hors-sujet... quand elle n'est pas carrément pénible, cf. les « griiiiiind iiiiiit » du titre du même nom. "Grind It" représente un peu tout ce qui foire sur cet album : couplets heavy qui tiennent la route mais ne cassent pas des briques, plans brisés et lourd où Pannone envoie une double sans rapport avec la choucroute... et résultat final bâtard et sans génie. De la même manière "Bang" ne vaut que pour son refrain fédérateur, les couplets basse-batterie et les bridges violents semblant collés malhabilement après-coup. Et c'est comme ça à longueur d'album.
Le problème principal de Dominion, c'est qu'il est totalement dépourvu de coups de génie. Les idées sont là, les prises de risque aussi... mais la finition manque de réalisme, comme disent les commentateurs de foot (et Kroboy). Dommage donc, car s'il est loin d'être une bouse Dominion est indubitablement une déception. Mais qui va donc le reprendre, ce bon sang de flambeau !!!??