CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Nell Sigland
(chant)
-Raymond Istvàn Rohonyi
(chant)
-Frank Claussen
(guitare)
-Vegard K. Thorsen
(guitare)
-Lorentz Aspen
(claviers)
-Hein Frode Hansen
(batterie)
TRACKLIST
1)Hide and Seek
2)Bring Forth Ye Shadow
3)Frozen
4)Ashes and Dreams
5)A Rose for the Dead
6)Fragment
7)And When He Falleth
8)Venus
9)Hollow
10)Storm
11)Image
12)A Hamlet for a Slothful Vassal
13)Fade
14)Machine
15)Der Tanz Der Schatten
16)Forever Is the World
DISCOGRAPHIE
Dans le monde du metal gothique, il y eu un avant et un après Theatre Of Tragedy. C'est ainsi : que l'on aime ou pas, on ne peut nier l'énorme influence qu'a eu ce groupe sur le metal gothique et même sur le metal tout court. Hélas ! Toutes les bonnes choses ayant une fin (et tous les bons musiciens ayant une vie) le groupe s'est séparé. Que laissent-ils derrière eux ? Des milliers de fans nostalgiques, une discographie complète et... un dernier cadeau, sous la forme d'un CD-DVD live nommé (à juste titre) Last Curtain Call.
J'éprouve toujours une sorte d'appréhension lorsque j'écoute de grands groupes en live : Et s'ils n'étaient pas à la hauteur ? Et si je m'ennuyais ? Lorsque je reçus le cadeau d'adieu de Theatre Of Tragedy, je ne pu empêcher ces questions de me tarauder... jusqu'à ce que je lance la première piste, le très connu "Hide and Seek". A partir de là, je compris qu'il n'y avait plus rien à craindre : Theatre Of Tragedy sont au sommet de leur art, le temps d'un dernier live. C'est bien simple, tout dans cette prestation musicale est impeccable. Très impeccable, presque trop : Peu de risques seront pris par rapport aux compositions originales, hélas ! Malgré cela, on constate avec bonheur que certaines chansons semblent trouver une nouvelle dynamique en live (je pense entre autres à "Machine"). Le choix de la set-list est impeccable : On y retrouve toutes les périodes traversées par ToT, et c'est un plaisir de ré-entendre "A Hamlet for a Slothful Vassal", "Bring Forth Ye Shadow" ou encore "A Rose for the Dead".
Quant à Nell Sigland, elle se débrouille admirablement bien, que ce soit sur les lignes alambiquées de leurs premières compos ou sur des rengaines plus pop comme "Storm". Tantôt douce, tantôt agressive, sa voix se couple parfaitement avec celle de Raymond (même si parfois son épuisement se fait sentir lorsqu'elle doit chanter plus bas). L'équilibre entre les instruments est bon, bien que parfois les guitares ou le synthé semblent prendre le dessus de manière tout à fait inquiétante : heureusement, ces instants ne durent pas et l'équilibre se rétablit bien vite. Un autre point positif de cette set-list est l'alternance entre des morceaux durs ("Hide and Seek") et des moments plus doux : terminer le concert par "Forever Is the World" est peut-être le choix le plus judicieux de tout l'album, tant cette version est sublime. Malheureusement, ce live n'est pas sans défaut, le plus flagrant étant l'absence d'interaction entre le groupe et le public : Bien sûr, Nell prononce quelques mots entre les chansons (mais que dit-elle donc ?) mais on est loin d'une complicité « regardant-regardé » comme on pourrait en voir chez d'autres groupes.
C'est fini. Last Curtain Call se termine et on quitte Theatre Of Tragedy une petite larme au coin de l’œil. Certes, faire un dernier double-album live était sans doute une démarche on-ne-peut-plus commerciale mais elle a néanmoins le mérite d'avoir donné naissance à un travail impeccable, bien fait et même émouvant. Les choses sont faites ainsi, ce sont les meilleurs qui partent les premiers. Et alors que les dernières notes du show résonnent on peut entendre sur "Forever Is the World" les derniers mots de Nell Sigland : « It has just begun... »