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CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

- Tommi
(chant+guitare)

- Marko
(chant+basse)

- Toni
(guitare)

- Saku
(batterie)

TRACKLIST

1)Harhakuvat
2)Kaivannot
3)Laumasielut
4)Ylpeä Perhe
5)Johtajat Ja Uhrit

6)Läsnä
7)Tämä Päivä
8)Koulutettu Epäonnistumaan

DISCOGRAPHIE

Harhakuvat (2011)
Pelon Juuret (2013)

Unkind - Harhakuvat
(2011) - hardcore crust D-beat - Label : Relapse Records



Je me suis toujours demandé pourquoi la scène punk hardcore au sens large était aussi vivace en Scandinavie (et ce depuis le début des 90's), que ce soit avec des groupes cultes (Refused), ouvertement mainstream et mélo (Millencollin) ou des trucs foncièrement plus méchants (Disfear). Ben ouais, pour le metalhead moyen, scandinavie = black, melodeath, death éventuellement, et point barre. Sauf que non. Et après avoir écouté le dernier Unkind, la réponse m'est apparue claire : le pourquoi, on s'en fout en fait. Ces gens sont juste trop bons pour se contenter de déchirer dans un seul genre.

Unkind donne, lui, dans le hardcore abrasif et violent à tendance crust/d-beat. Et nom d'un foutu fjord, il donne plutôt BIEN. Plutôt incroyablement bien même. Unkind est un de ces trop rares groupes qui possèdent une aura, un de ces trucs un peu indéfinissables (même si, en fait, on appelle ça le talent) qui saisissent l'auditeur dès les premières mesures et qui ne le lâchent plus pendant tout l'album, l'accompagnant au travers du désert sombre de leurs compos, parfois en lui tenant calmement la main (« Harhakuvat » ; ), parfois en le poussant plus violemment vers l'avant (« Kaivannot ») et parfois, même, en lui courant après tel un possédé pour lui éclater la gueule à coup de barre à mine si il n'avance pas (« Tama Paiva »). Unkind arrache. Unkind n'est pas gentil du tout (pour ceux qui ont compris, désolé pour cette vanne pire qu'un dimanche avec drucker, et pour les énormes billes en anglais, unkind se traduit par ''pasgentil''). Harhakuvat est un monstre de glaise, taillé à la serpe, sonnant comme un long grondement sourd (prod' volontairement brute de décoffrage oblige, mais quelle puissance !) où désespoir, mélancolie et rage pure se côtoient à tous instants, instants parfois transpercés de moments de grâce, de pâles et fragiles lumières que viennent bien vite recouvrir les ténèbres.

Les mélodies sont présentes, indéniablement (« Laumasielut » ; « Johtajat Ja Uhrit »), et elles ne sont pas sans rappeler ce que font beaucoup de groupes de la scène moderne du hardcore US (Defeater, Miles Away et autres Have Heart en tête), mais l'ambiance générale, et l'atmosphère résolument noire qui enveloppent cet opus, sont sans commune mesure avec ce que proposent les yankees. Chez Unkind, tout n'est que désolation, tristesse insondable ourdie pendant des siècles et recrachée avec une véhémence qui choque, mais qui émeut également, pour peu qu'on ne soit pas totalement insensible au genre (ce qui sera pourtant le cas de nombre de metalhead averti(e)s). La prod' concourt évidemment à ce feeling général : tout ici est saturé, aussi lourd et bourdonnant (les basses mastoc) que tranchant et abrasif (les guitares crasseuses). La batterie revient poser une chape de plomb sur l'ensemble et le chant, chers lecteurs et lectrices, le chant parachève l'oeuvre. Par exemple, dans le genre « incantations d'écorchés vifs charriant des tonnes de désespoir et de colère avec la seule aide de quelques cordes vocales », les leaders d'Orchid, Envy ou encore Converge se posent un peu là, non ?

Eh bien les voix de Tommi et Marko d'Unkind naviguent aisément dans les eaux dangereuses occupées par ces squales, tant leurs timbres et leurs dictions respectives font très, très mal. Quand ils se répondent, ces mecs font véritablement peur ( « Koulutettu Epäonnistumaan » ). Mais Dieu que tout cela colle parfaitement bien avec le reste ! C'est aussi ça, la force d'Unkind : une identité incroyablement prégnante, une cohérence inattaquable, une intégrité des plus respectables. En ajoutant à cela une maitrise monstrueuse de leur propos (point de technique outrageusement démonstratrice ici, mais chacun est à place et chaque morceau ''coule'' presque tout seul malgré la violence du genre ici pratiqué), les finlandais sortent avec ce Harhakuvat rien de moins qu'un des albums de hardcore les plus marquants de l'année. Aussi touchante que dérangeante, la musique d'Unkind s'imagine sous des cieux déchainés, en pleine tempête dans des vagues démontées, avec un horizon bas et noir comme seul point de mire. Bravo à eux d'avoir eu l'intelligence de venir éclaircir un peu ce sombre mais magnifique tableau de quelques touches de mélodie, souvent splendides (« Kaivannot »), qu'on pressent issues des toutes proches scènes mélodeath voire black mélo (géographiquement proches hein, pas stylistiquement, bande de loutres).


Que dire de plus ? Ce genre d'album va vous rendre fou de lui, ou vous en dégoûter,  voire vous rendre allergique au crust en général. Il n'y aura pas de juste milieu. Pas face à un groupe qui se livre autant, qui donne absolument tout ce qu'il a. Une telle décharge de haine désespérée, de folie furieuse pourtant tenue de main de maitre, ne peut laisser indifférent. Vous aurez compris, je crois, de quel côté je me place (ou alors vous êtes tout de même invraisemblablement con, auquel cas je vous prie de bien vouloir cesser toute consultation de ce merveilleux webzine). Bref : cet album poutre absolument tout, il ne mérite que des louanges. Louez-le (et achetez-le, aussi).


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