CHRONIQUE PAR ...
Cedric
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tommi
(chant+guitare)
-Marko
(chant+basse)
-Toni
(guitare)
-Saku
(batterie)
TRACKLIST
1) Pelon Juuret
2) Vihan Lapset
3) Valtakunta
4) Viallinen
5) Laki
6) Olemisen Pelko
7) Saattokoti
DISCOGRAPHIE
Les finlandais de Unkind prennent leur temps. C’est vrai quoi, on est en 2013, ils existent depuis 1998 et ce n’est que leur deuxième album. Ahlala, les aléas de la vie. Ils ont peut-être enchainé les ennuis, en tout cas, ça expliquerait le ton de leur musique, tout à la fois énervée et badante. Ah, et je me demandais ce que c’était, Pelon Juuret. A priori, ça veut dire « les racines de la peur ». Ils ont l’air d’avoir le moral, ces mecs.
Entre ça et l’artwork, sacrément réussi au passage, à quoi pouvons-nous nous attendre ? Du black ? Du post-core-machin-chose ? A l’heure où les étiquettes se multiplient pour définir la musique d’un groupe, il est bien délicat de trancher sur le son d’Unkind. Un morceau tel que "Viallinen", 5’30 au compteur, tire clairement vers le Neurosis cradingue et étouffant de Enemy Of The Sun, là où Pelon Juuret se la joue hardcore (la frappe de l’excellent batteur qu’on sent bien agacé par cette paire de baguettes qu’il a collée dans les mains, le double-chant vindicatif et énervé) en enquillant du gros riff méchant (le final notamment) sur une durée deux fois inférieure. Le son de basse, bien présente dans le spectre, et certains roulements et accélérations rattacheraient pour autant parfois le groupe au crust. Un sacré patchwork d’influences. Et il y a un autre point : les mélodies.
Et là, Unkind en balance sur chaque plage. De la bonne vieille mélodie mélancolique d’un dimanche pluvieux où il ne reste que le McDo pour se rassasier (on a les névroses qu’on mérite). Ainsi, le début de "Valtakunta", pesant-à-la-Neurosis, se fait chasser dans l’urgence par une structure black n’roll sale que ne renierait pas un Mgla énervé. Intelligemment construit, ce morceau rappelle l’intro, en couchant, par-dessus ses voix hurlées pour une valse de plomb, dont l’outro servira parfaitement de pont pour rejoindre le pré-cité "Viallinen", ses leads, ses vocaux fantomatiques, son final abrasif. Et si "Saattokoti", longue piste instrumentale qui clôture l’album, peut faire figure de faute car rabotant pas mal un album déjà mince, elle est un bel au revoir, tissé de nappes aériennes et d’accords clairs. Le banjo là-dedans ? Il apporte une petite touche d’originalité et renforce la mélodie.
Proposant une galette concise, de six titres plus une instrumentale, des formats réduits, d’autres longs, des structures pêchues comme apaisées, conservant toujours ce sentiment d’urgence grâce aux leads, et la hargne avec des vocaux féroces et gutturaux, Unkind mérite quelques clap-clap. A la limite on pourrait souligner un petit manque d’homogénéité, mais ça reste tout à fait dans les clous. En revanche on n’aurait pas craché sur un ou deux titres de plus. Donc : rendez-vous pour la prochaine sortie !