CHRONIQUE PAR ...
JC
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Brent Hinds
(Chant+Guitare)
-Troy Sanders
(Vocal+Basse)
-Bill Kelliher
(guitare)
-Brann Dailor
(Batterie)
TRACKLIST
1) Black Tongue
2) Curl of the Burl
3) Blasteroid
4) Stargasm
5) Octopus Has No Friends
6) All The Heavy Lifting
7) The Hunter
8) Dry Bone Valley
9) Thickening
10) Creature Lives
11) Spectrelight
12) Bedazzled Fingernails
13) The Sparrow
Bonus Deluxe version :
14) The Ruiner
15) Deathbound
DISCOGRAPHIE
Avec la sortie de Crack The Sky, Mastodon avait frappé un grand coup et surpris bon nombre d'oreilles en dévoilant l'autre flanc de sa musique. Même si cette évolution vers des contrées « progueuses » avait fait ses prémices sous la bannière de l'incroyable Blood Mountain, la « radicalité» avec laquelle elle s'était opéré avait contribué à créer un fossé avec l’agressivité et l'immédiateté des premiers albums. En 2011, le combo revient avec la même volonté de ne pas répéter la même chose deux fois de suite et de poursuivre son exploration des éléments.
Que faire donc après un album qui, malgré sa grandeur, a parfois eu tendance à être trop encensé et considéré comme le point culminant de la discographie du groupe ? La réponse est assez simple : sortir The Hunter, grâce auquel le pachyderme reprend la direction des compositions plus directes. Les morceaux dans la veine de "The Czar" n'ont ici plus leur place mais attention toutefois à ne pas associer ce changement de chemin avec un retour à la « brutalité ». Certes, la bête se lance dans des charges aussi brèves que lourdes ( les riffs de "Black Tongue", "Spectrelight") mais cette association serait une belle erreur car le combo ne semble pas non plus vouloir revenir totalement à la sauvagerie de ses débuts. Preuve en est la présence très clairsemé du chant hurlé. Oui, Mastodon semble avoir fait son choix et ce dernier se porte dorénavant plus sur un chant clair. Certains regretterons forcément la chose mais il faudra peu de temps pour sécher leurs larmes car c'est peut être dans ce domaine que le groupe excelle. Soyons clair, The Hunter est un album inspiré, varié, coloré, maîtrisé bref, un grand album.
Comme ces prédécesseurs, l'écoute est un périple aux saveurs homériques et se doit d'être faite dans son intégralité pour être appréciée à sa juste valeur. La richesse des titres offerts ici est à l'image des contrées sauvages et oniriques que le groupe nous fait visiter en nous faisant emprunter différentes voies. Bien évidement, il y a celle terrestre, mais le pachyderme déploie aussi ces ailes pour nous emmener côtoyer les étoiles ("Stargasm", quel morceau !) ou nous faire admirer des paysages où la nature est seule maîtresse ("The Sparrow" qui pour le coup porte bien son nom). Vous l'aurez compris, leur univers musical est toujours autant riche et visuel et c'est certainement ça qui fait l'une des principales forces du groupe. Et quand les relents psychédéliques ("Creatures Lives") s'allient à des paroles parfois très inspirées ("Stargasm", "Creature Lives") pour se mettre aux services de la musique le tout n'en est que plus appréciable, et parfois même étrange ("Thickening").
Le groupe se bouscule à varier ses compositions sans pour autant que nous, auditeurs, y soyons perdu. Nous sommes surpris à maintes reprises mais jamais choqués car l'ensemble est en parfaite harmonie. Cependant, même si The Hunter apporte sa part de nouveautés, le groupe ne fait pas preuve ici d'une remise en question totale comme certains auraient pu l’espérer. L'album pourrait être comparable au graphisme de sa pochette (élément qui a toujours été important dans la discographie du groupe) : un changement certes, mais qui reste dans la même veine que ses prédécesseurs et qui permet à The Hunter d'apporter sa pierre à l'édifice. Mais qu'importe, à ce niveau un tel fait semble bien futile. La seule chose qui est à retenir est qu'une fois de plus le talent est là, il est parfaitement mis en valeur et n'a rien à envier aux albums passés avec une grande production toujours aussi accomplie.
Parfois agressif, parfois sublime, très souvent envoûtant, Mastodon réussi une fois de plus son coup avec cet album sans réelles failles. Les fans des premiers albums trouveront probablement leur plaisir dans la version deluxe qui comprend deux titres supplémentaires ("The Ruiner", "Deathbound") faisant dans le riff bien lourd. L'album du bois (élément autour duquel tourne The Hunter) marquera certainement les esprits. Probablement l'un des meilleurs albums du groupe et l'une des toutes meilleures sorties de 2011.