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CHRONIQUE PAR ...

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Jehovad
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9/20

LINE UP

-SeanMcWeeney
(chant)

-Derya Nagle
(guitare)

-Joaquin Ardiles
(guitare)

-Lori Peri
(basse)

-Calvin Smith
(batterie)

TRACKLIST

1) Huge Hammer
2) Floods of Colour
3) DMP (FDP)
4) Anomalous Material
5) Animal King
6) Circassian Beauties
7) Sections
8) Seagraves
9) Grind the Ocean

DISCOGRAPHIE


The Safety Fire - Grind the Ocean
(2012) - metal prog jazz core thrash - Label : Inside Out Music



Formé à Londres en 2006, voici un nouveau combo venu donner des leçons de metal extrême complexe à qui veut bien en recevoir. Dans la grande tradition de certains groupes bien déjantés, The Safety Fire a affublé ce premier album d’un titre ironico-comique qui caractérise indirectement la musique qu’il renferme (voir par exemple Cryptopsy, spécialiste du genre avec Whisper Supremacy ou encore And Then You’ll Beg). Ici : Grind the Ocean (moudre l’océan) Perplexe, dîtes-vous… ?

Tout commence par une intro en sourdine qui débouche bien vite sur un riff d’ouverture impossible : long, complexe à outrance, posé sur une base rythmique a priori stable mais qui va vite partir en sucette. Imaginez une sensation d’ivresse avancée sur un bateau en pleine tempête… Peu de repères solides auxquels se raccrocher. En un seul morceau les plans inaccessibles s’enchaînent en une structure elle-même inaccessible. Une section jazz par-ci, un passage ambiant par-là, un gros riff syncopé de l’école Meshuggah ou une furieuse déferlante de double pédale entre les deux… Certes, une musique déstabilisante est toujours bienvenue pour remettre en cause les codes traditionnels et les poncifs d’un genre, mais complexe pour complexe ne mène pas à grand-chose. L’auditeur est complètement noyé dans un océan (à moudre, à plus forte raison) à la fois déchaîné – gueule de bois s’abstenir – et plat, d’où rien n’émerge. Les chansons (d'une durée moyenne de 6 minutes !) se suivent et se ressemblent – ou peut-être pas, mais l’espace sonore est tellement saturé que l’on ne distingue bientôt plus les notes, les riffs, les morceaux entre eux.
Exception faîte de l’inévitable bizarrerie parmi les bizarreries : "Anomolous Material", le bien nommé ! Côté voix, TSF mélange les hurlements très axés hardcore actuel avec un chant clair plus mélodique, très proche d’un Burton C. Bell, ce qui fait la part belle à quelques refrains accessibles et bienvenus au milieu de ce capharnaüm sans début ni fin. Certes, certains riffs sont assurément des prouesses, sinon techniques, tout du moins mentales : comment diable de jeunes Anglais qui vivent a priori sur la même planète que nous peuvent-ils pondre des trucs pareils ? On oscille entre la suite de notes bien trouvée d’un côté et le ramassis interminable d’un autre côté. Les parties jazzy sont assez crédibles, sauf en ce qui concerne le jeu de batterie, qui manque de nuance et se résume souvent à une suite complexe de coups sans feeling. Que dire des solos de guitare disséminés dans quelques morceaux ? A quoi bon quand la chanson, que dis-je, l’album entier est un solo de guitare ! Dans la course effrénée à la musique de barjos, certains ont déjà fait pire et plus subtil. A bon entendeur...


Pour la n-ième fois, les gars, progressif ne veut pas dire « à toute berzingue dans tous les sens ». Faîtes la musique qui vous plaît mais par pitié cessez d’usurper les étiquettes aguicheuses.


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