CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Andreas "Gerre" Geremia
(chant)
-Andy Gutjahr
(guitare)
-Frank Thorwart
(basse)
-Olaf Zissel
(batterie)
TRACKLIST
1) Rapid Fire (A Tyrant's Ekegy)
2) A Girl Called Cerveza
3) Witch Hunt 2.0
4) Master of Farces
5) The Metal Lady Boy (feat. Doro)
6) Not One Day Dead (But One Day Mad)
7) Son of a Fridge
8) Fandom at Random
9) Metal Magnolia
10) Running on Fumes
DISCOGRAPHIE
Comme toutes les années paires depuis 1998, Tankard est exact au rendez-vous pour nous livrer son traditionnel album biannuel. A croire que dès qu'ils ont 10 chansons de prêtes, bonnes ou mauvaises, ces mecs sortent un album ! Il faut dire qu'après bientôt 30 ans de métier, les Allemands sont dans une drôle de position : quoiqu'ils sortent, les fans suivront (même pour une daube, il y en a déjà eu quelques unes), et la probabilité d'en rameuter des nouveaux est extrêmement faible, même avec un chef d'œuvre. Ca pousse pas vraiment à se bouger l'oignon tout ça…
On en a d'ailleurs eu la preuve avec Vol(l)ume 14, le précédent album, probablement ce que le groupe avait fait de plus mauvais depuis Disco Destroyer. Heureusement, Tankard attaque avec la ferme intention d'effacer ce faux pas, et c'est quasiment fait dès le premier titre. "Rapid Fire (A Tyrant's Elegy)", qui surpasse n'importe quel titre de Vol(l)ume 14 (ce n'était pas très difficile non plus). On retrouve les Allemands dans leur registre habituel de ces dernières années, c'est-à-dire du heavy / speed assez mélodique davantage que du vieux thrash des familles, et ce titre a beau être très classique (le riff du refrain est typique du jeu d'Andy Gutjahr), il est aussi très efficace. Le refrain est excellent, avec de bonnes lignes de chant et un Gerre qui assure brillamment le job, le solo mélodique est bien senti, et les paroles acides comme souvent, et probablement inspirées du Printemps Arabe ou de l'actualité en Syrie.
"A Girl Called Cerveza" enchaîne dans le même registre musical, mais avec des paroles d'un autre style : l'histoire d'un mec qui drague une nana dans un bar, la ramène chez lui et découvre au petit matin que celle-ci lui a piqué toutes ses bières ! Humour et alcool, un autre classique de la maison ! Tankard nous rappelle ensuite qu'il est un groupe de thrash à la base avec "Witch Hunt 2.0", qui accélère le mouvement de façon convaincante, avec encore un superbe solo. Les Allemands nous prouvent que lorsqu'il s'agit d'envoyer la sauce, ils sont encore présents ! "Master of Farces", qui se moque du Tea Party, tente d'alors d'enfoncer le clou : on y croit le temps d'un couplet au riff simple mais efficace, puis on déchante au moment du refrain franchement faiblard. Et d'un coup, on se rappelle alors que depuis quelques années, Tankard a tendance à construire ses albums autour de quelques bons titres auxquels s'ajoute pas mal de remplissage…
Et bien pour une fois, ce n'est pas le cas. A quelques exceptions près ("Master of Farces" ou "Fandom at Random" pour cause de refrains bâclés, "Metal Magnolia" sur lequel pas grand-chose ne fonctionne), les titres valent tous le détour et marquent surtout un net regain d'agressivité après plusieurs albums un peu pépères. Symbole de cette orientation, "Not One Day Dead (But One Day Mad)", qui envoie la purée comme rarement Tankard l'a fait depuis 10 ans. Quel refrain mes aïeux ! Ce retour aux sources est également perceptible sur "Fandom at Random" ou sur "Running on Fumes", un morceau de heavy speed qui clôt l'album sur une bonne note. Cela ne vaut pas l'excellente "Son of a Fridge", un titre un peu plus élaboré avec son début acoustique en forme de fausse ballade et une progression superbe entre un couplet speed, un prérefrain plus mélodique et un refrain heavy. Sans oublier un étonnant duo avec Doro qui ne manque pas de Pesch (arf arf) !
Et bien, il y a du mieux chez Tankard, et cela va même au-delà de nos espérances les plus folles ! En dépit de ce que laissent croire les deux premiers titres, les Allemands ont retrouvé le chemin du thrash, et du bon devrait-on ajouter ! Cela fait très longtemps que le groupe ne nous avait pas livré un album avec aussi peu de déchet, et cela aurait même pu être encore un peu mieux compte tenu de ces deux titres qui pêchent juste à cause de leur refrain un peu bateau. Et peu de déchet c'est bien, mais une poignée de tuerie par-dessus le marché, c'est mieux ! En voilà une sacrée bonne surprise !