CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Brittany Kobra Paige
(chant)
-Timothy Vega
(guitare)
-Jasio Kulakowski
(guitare)
-Peter Dimov
(basse)
-Griffin Kissack
(batterie)
TRACKLIST
1) 50 Shades of Evil
2) Welcome to My Funeral
3) Forever One
4) Heaven's Veins
5) My Life
6) Nayana (My Eyes)
7) Sanctuary
8) Lover of the Beloved
9) No Rest for the Wicked
10) Aria of Karmika
DISCOGRAPHIE
Si vous n'avez jamais entendu parler de Kobra and the Lotus, c'est que vous n'avez pas dû vous tenir au courant de l'actualité des gros festivals metal européens, vu qu'ils étaient partout. Ces Canadiens ont surtout eu la chance de rencontrer Gene Simmons (Kiss), qui manage désormais la formation, lui garantissant ainsi une renommée bien plus importante. Si tout cela pue le coup marketing à deux balles à plein nez, ces accusations seront assez vite dissipées à l'écoute de ce second brûlot éponyme.
Kobra and the Lotus (l'album) change totalement de ce que Kobra and the Lotus (le groupe) faisait à l'époque d'Out of the Pit. De la banalité et la platitude d'un hard rock fade et sans prétention, la formation bascule naturellement vers du heavy / power metal puissant et tellement bien ficelé qu'il devient addictif. Que ce soit les guitares particulièrement efficaces ("Heaven's Veins" en est imparable, "Forever One" est plus que prenante), qui livrent une partition variée, ou les compositions simples, peu originales mais pourtant fruit d'une dextérité réelle, le brûlot ne laisse pas de marbre. Qu'est-ce qui se cache sous le serpent ? Du talent. Ni plus ni moins. Gene a flairé la formation plus que prometteuse, et ce qui semblait être une arnaque aux premiers abords est une excellente surprise en réalité.
Là où le groupe excelle aussi, c'est sur le chant. Kobra Paige est une frontwoman au charisme qui dépasse moultes espérances, une main de fer dans un gant de velours. Si elle peut se vêtir d'apparats fragiles et doux ("Sanctuary", "Lover of the Beloved", "Aria of Karmika"), elle sait aussi surprendre par sa force et sa puissance. "Forever One" ne serait pas un tel hymne sans ces lignes de chant créatives et cette voix féroce. "Heaven's Veins", en plus d'être instrumentalement magistrale, épate par la performance de Brittany, démontrant que les avantages de la belle blonde ne sont pas que physiques. Cette femme se classe parmi les toutes meilleures chanteuses de heavy metal, et de son timbre ou ses manières, elle n'est pas une clone de Doro. Non, elle veut imposer sa personnalité à elle, et sa volonté de marquer le genre de sa voix. Un choix ambitieux et respectable.
On remarquera aussi que la formation semble beaucoup plus à l'aise sur les morceaux typés power. "50 Shades of Evil" et son refrain dantesque où le vibrato de la miss fait des merveilles, "Heaven's Veins" à la puissance incontrôlable, "Nayana (My Eyes)" qui restera en tête très longtemps (véritable pierre angulaire de l'album), tout semble couler de source, suffisamment diversifié pour éviter la redondance. Le brûlot utilise des structures simples, mais efficaces à chaque fois, et, fort heureusement, ne se répétant pas ! "Sanctuary", morceau le moins inspiré, fait pourtant figure de bon titre, une mid-tempo offrant une pause agréable. "Aria of Karmika" et "Forever One" pourraient convaincre les foules rapidement, et leur effet en concert semble garanti. Quant à "Welcome to My Funeral", il empreinte des voies hard rock savoureuses, loin de la banalité ou du chemin balisé.
Epiloguer trop longuement semble inutile tant il semble clair que le résultat est là : Kobra and the Lotus, avec cette seconde galette éponyme, frappe très fort. Par un sens de la mélodie (surtout du refrain) affiné, un chant tenant toutes ses promesses et une maturité déjà claire, difficile de ne pas succomber à tant de charme. Et, surtout, une telle évolution de leur part laisse perplexe : passer de la médiocrité à l'excellence, personne n'aurait parié là-dessus en écoutant Out of the Pit. Et pourtant...