CHRONIQUE PAR ...
Droom
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Fursy Teyssier
(chant + guitare + basse)
-Winterhalter
(batterie)
-Audrey Hadorn
(chant)
TRACKLIST
1) Linceul d'Hiver
2) La Traversée
3) Le Mouvement Perpétuel
4) Ariettes Oubliées: Je devine à travers un murmure
5) La Nuit Muette
6) Au Creux de l'Hiver
7) Après l'Ombre
8) Les Regrets
DISCOGRAPHIE
Il faut bien que je vous l'avoue, je ne savais pas ce qu'était une ariette avant aujourd'hui. Un bref passage dans le dictionnaire m'apprend qu'il s'agit d'un air court et léger propre à être chantonné. Voilà qui convient parfaitement à la musique des Discrets. Révélés à l'occasion de leur copinage avec Alcest, Les Discrets ont beaucoup en commun avec la formation de Neige. Cette nouvelle scène attire à elle bon nombre de critiques. Pourtant, ce courant se trouve être des plus intéressants. Avec Ariettes Oubliées..., Les Discrets signent leur second album, un passage d'autant plus redoutable que le premier opus était loin d'être mauvais.
Ariettes Oubliées... s'ouvre sur une mélodie acoustique comme seule cette frange musicale en a le secret. Douce, belle, automnale. Celle-ci permet d'ores et déjà de rassurer et d'affirmer que le ton n'aura pas changé en deux ans. Le post-rock mélancolique des Discrets, toujours aussi vaporeux, superpose avec maîtrise les couches sonores de tremolos insouciants et les ponctue de variations soutenues par une section rythmique occasionnellement plus énervée. Les textes, en français et chanté dans la brume, restent quant à eux d'une poésie inévitable, l'Automne et ses bouleversements ne cessant d'en être les inspirations principales. Les connaisseurs de Septembre et ses Dernières Pensées ne seront donc pas étonnés par des titres comme "Le Mouvement Perpétuel", "La Nuit Muette" ou encore "Les Regrets". Nul changement de style à l'horizon et c'est tant mieux. Les retrouvailles ne peuvent êtres qu'appréciées.
Si on ne peut guère se plaindre de l'absence d'évolution pour un second album, négliger la nouveauté implique nécessairement une comparaison d'Ariettes Oubliées... à son aîné. Et ici, la faveur reste -de peu- accordée au premier opus. Si le cru 2012 des Parisiens contient de très beaux moments, comme en témoignent le progressif "Après l'Ombre" ou le diptyque d'ouverture/clôture, certains passages ont tendance à ne pas être aussi marquants. "La Traversée", premier véritable titre, sans être raté, ne chamboule pas. "Au Creux de l'Hiver" non plus, malgré un rythme plus envolé. Tout en restant très loin de la catastrophe, l'attention déclinera lors des passages les plus faibles, et ce malgré toutes les bonnes intentions. Quelle frustration quand on aurait aimé être marqué à vie. Toutefois, n'ôtons pas au groupe le mérite de proposer une musique très personnelle et très riche, le potentiel étant toujours aussi grand.
Les Discrets signent ici un bel album, au capital sympathie évident. Reprenant la recette mise au point en 2010, l'album pêche surement par son absence de morceau-phare. N'innovant pas, l'ambiance reste grise mais jolie, mélancolique mais voilée. Aussi les amateurs auraient-ils torts de bouder leur plaisir en se privant de cette sortie qui, si elle pourra encore être dépassée dans le futur, n'en est pas moins touchante.