CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-Kim Seviour
(chant)
-Adam Hogson
(guitare)
-Rob Cuttingham
(claviers+chant)
-Paul Moorghen
(basse)
-Al Melville
(batterie)
TRACKLIST
1) Prelude
2) Wintercoast
3) Strange Days
4) Voices
5) Joker in the Park
6) Original Sin
7) Solace
8) Zinomorph
9) Line in the Sand
10) The Witness - part 1
11) The Witness - part 2
12) Postlude
DISCOGRAPHIE
Le succès est une chose étrange ; il frappe souvent ceux qui ne le méritent pas, et délaisse ceux qui en auraient bien besoin. Touchstone fait partie de ces groupes talentueux mais peu connus, et c'est bien dommage, car après le fort sympathique Discordant Dreams, le groupe a sorti son troisième et avant-dernier album à ce jour, Wintercoast et cet album est mieux que le précédent ! Devant tant d'efforts pour plaire, il ne serait que justice que la critique que je suis - au moins - leur rende justice. Voilà donc ma chronique de Wintercoast, pour les fans comme pour ceux qui découvriraient Touchstone.
A l'écoute de Wintercoast, une première constatation se fait : ce dernier est moins accessible que son prédecesseur. Délaissant les strates du pop-rock, nos Britanniques y versent dans un progressif de bonne facture. Choix judicieux ; un deuxième Discordant Dreams aurait été lassant. C'est cependant un choix risqué, quand on voit la durée de certaines chansons... "Wintercoast" et "The Witness" - en plus d'encadrer l'album - sont particulièrement longues. Heureusement, elles tiennent la route sans se montrer trop pénibles : si "The Witness" est excellente, "Wintercoast" est beaucoup plus décousue. On pourra alors discuter du choix de la tracklist : pourquoi risquer de décourager l'auditeur dès les premières minutes ? C'est qu'ils n'ont peur de rien, ces musiciens...
En plus de ce montage hasardeux, le groupe a décidé de sacrifier une partie du chant au profit de la guitare. Cette dernière se déchaîne alors, allant parfois même jusqu'à faire office de troisième voix. Cependant, le joli timbre de Kim n'est pas laissé en reste : sur "Solace", douce ballade aux allures de berceuse, cette dernière joue sur la sobriété, proposant un îlot de simplicité au milieu d'un océan de prog. Cette fois cependant, les mélodies semblent avoir été laissée de côté au profit du côté prog. Ce manque d'inspiration se fait sentir sur quelques compositions comme la très moralisatrice "Line in the Sand" ou "Strange Days" (le refrain peu intéressant mélodiquement est sauvé par le mélange des voix).
L'auditeur oscille donc entre moments un peu décevants et passages purement jouissifs (le refrain de "Voices", simple mais efficace, le début d'"Original Sin" ou encore la longue suite démente que forme les deux parties de "The Witness"). Heureusement, ce déséquilibre ne laisse pas de place à l'ennui. A mi-chemin entre le prog' trop compliqué de The City Sleeps et celui, peu présent, de Discordant Dreams, Touchstone nous livrent leur meilleur album. Profitons-en, car la chute n'en sera que plus décevante...