CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Pierre Jourdan-Gassin
(chant)
-Jonathan Rabache
(guitare)
-Thibaud Vuille
(guitare)
-Joël Forneris
(basse)
-Olivier Gavelle
(batterie)
TRACKLIST
1) Infernal Death Machine
2) No Scapegoat to Blame
3) Freedom Through Fire
4) Russia
5) Your Funeral
6) Death From Above
7) Stare in the Abyss
8) The God Delusion
9) Replicant
10) Cosa Nostra
11) Unchained
DISCOGRAPHIE
Il y avait le « Uh ! » de Tom G. Warrior sur "Circle of the Tyrants", le « Come on ! » de Nocturno Culto sur "In the Shadow of the Horns", peut-être que l’histoire métallique retiendra un jour le « Go ! » de Pierre, vocaliste de Unchained, sur "Infernal Death Machine", premier titre du premier album du groupe originaire de Nice. Pour l’instant, nous n’en sommes pas là, mais force est de constater que ce Oncoming Chaos est une œuvre qu’un nombre de groupes de gros death mélodique plus aguerris aimerait certainement avoir dans leur discographie. "Infernal Death Machine", peut-être, mais Infernal Riff Machine surtout.
Attention néanmoins aux publicités un tantinet mensongères : dire que Unchained est une alliance entre death metal et heavy metal, c’est continuer dans une certaine logique qui veut que l’on qualifie de « prog » ou « jazz » tout groupe introduisant quelques cassures de rythme dans leur musique. Certes, l’excellent "Freedom Through Fire" possède un (formidable) refrain totalement heavy metal, mais il ne faut pas faire croire aux puristes d’Iron Maiden et Accept qu’ils vont trouver moult passages caractéristiques de leur musique chérie. Unchained, c’est du death metal, mélodique, classique dans ses structures, inspiré dans ses solos de guitare, mais c’est du death, rappelant même de manière sporadique le gros death US ultra lourd type Mortician ("Your Funeral").
Si la comparaison avec ce dernier groupe est très ponctuelle, dire qu’Unchained joue dans la même catégorie que les musicos de Dethklok est en revanche plus pertinent, du fait de l’accessibilité de leur metal et de l’accent mis sur les mélodies. Cependant, là où Dethklok varie forcément son propos, pas toujours avec bonheur d’ailleurs, Unchained enfonce le clou. La recette est à peu près la même sur tous les morceaux : intégration de partie mélodiques soignées, utilisation de refrains accrocheurs ("The God Delusion" par exemple ) souvent chantés en voix suraiguë contrastant avec les growls utilisés sur les autres parties chansons et surtout usage de gros riffs, d’énaaaurmes riffs même, magnifiquement servis par une production tout à fait adéquate.
Dans le pire des cas, le résultat est bon ("Stare in the Abyss"), dans le meilleur des cas, il est excellent : les déjà cités "Infernal Death Machine" et "Freedom Through Fire" permettent une entrée en matière très percutante, "Russia" est un monument de puissance, tandis que le très suédois "Replicant" et l’entraînant "Unchained", au chorus de guitares particulièrement agréable, permettent à l’album de finir aussi fort qu’il a commencé, chose qui n’était pas si facile à priori. Des critiques à formuler ? Que l’album n’innove pas en matière musicale ? C’est hors sujet. Non, la seule vraie objection que l’on peut faire est l’utilisation systématique de la structure couplet / refrain / couplet qu’on aimerait bien voir mise à mal de temps en temps. Rien de bien méchant en somme.
Mesdames et messieurs les retraités britanniques qui avez élu domicile du côté de Nice, faites attention. Les embruns qu’envoie la mer à cet endroit-là de la Côte d’Azur paraissent chargés d’une énergie métallique intense. Il ne manquerait plus que vous vous mettiez à headbanguer ou à émettre des growls démoniaques sur la promenade des Anglais, vous savez que votre docteur vous l’a formellement interdit. Loin de prendre leur retraite, les membres d’Unchained ont su capter le pouvoir des flots et leur première œuvre est un monument fait à la gloire des Dieux du Riff. Puissent-ils sortir beaucoup d’albums du même calibre !