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CHRONIQUE PAR ...

101
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Enrico Longhin
(chant+guitare)

-Davide Carraro
(guitare)

-Massimo Cocchetto
(basse)

-Alberto Businari
(batterie)



TRACKLIST

1) Hyperuranium
2) The Others
3) The Road
4) Covered
5) Year Of The Hunger
6) Clouds And Shales
7) Before Abigail
8) Liquid Memories
9) Antikythera
10) Venice
11) The Arising Of Volition
12) Venice (instrumental)

DISCOGRAPHIE


The Moor - The Year Of The Hunger
(2012) - metal prog - Label : Lion Music



The Moor est un jeune groupe italien qui peut être classé dans le courant d’un metal progressif incorporant de nombreuses autres composantes venues d’autres genres. Ayant déjà publié un EP au format digital, le groupe franchit le cap du premier album avec une expérience héritée des passages des différents membres dans leurs formations précédentes. La pochette rappelle d’ailleurs très fortement dans ses teintes celle du dernier Opeth, Heritage. Cet arbre portant des chèvres pourra aussi être rapproché des différents travaux illustrant d’obscurs vinyles de rock prog ou psyché.

L’impression de grosse orgie entre rock 70's (principalement prog' en l’occurrence), rock alternatif, death metal et heavy (voire thrash sur le début de "Covered" ) est bien présente à chaque instant : pêle-mêle, on peut, dès "Hyperuranium", passer d’un passage rock bluesy à un gros death qui tâche assez proche d’Opeth (les growls sont tellement semblables qu’on croirait presque à un featuring), une des influences principales du groupe. Les contrastes se présenteront donc en nombre, mais, de façon heureuse, sans réelle impression de passage du coq à l’âne. A noter aussi les excellents solos dont nous gratifient les guitaristes ( "Antikythera"). L’opus, mixé par Jens Bogren (Opeth, Devin Townsend…) respecte bien la volonté du groupe de ne pas donner à l’auditeur une impression de musique retouchée et fausse. On remarquera que les passages acoustiques ne sont pas légion ("Year Of The Hunger", "Clouds And Shales", "Venice"…), et même en minorité par rapport aux passages saturés / sous distorsion : l’aspect metal est plus marqué que l’aspect progressif. D’ailleurs, cette étiquette progressive serait plus à imputer aux changements très fréquents dans les chansons qu’à leur durée.
En effet, les structures sont loin du couplet-refrain normal, et ça breake à tout-va. De plus, comme pour venir confirmer la tendance plus metal que progressive déjà évoquée, on remarquera l’absence de clavier, instrument presque essentiel du genre. Seule exception, le piano de "Venice" (s’invitant aussi sur le dernier morceau, so 70's), qui apporte pour l’occasion des arpèges très esthétiques à un morceau qui se pose comme tuerie définitive de l’album, ou le bref orgue Hammond de "Clouds And Shales". D’ailleurs, le côté rock alternatif de la musique se fait nettement ressentir dans certains refrains assez tubesques ("Venice" bien sûr, "Clouds And Shales"), ceux des autres n’ont rien de bien fou. Cependant, le groupe n’échappe pas à certaines fautes de goût, comme cette répétition trop prononcée du gimmick à la guitare de "Clouds And Shales" pour faire redémarrer la compo plusieurs fois, ou ce chant assez raté sur le refrain de "The Others". Ce chant est d’ailleurs un point fort et un point faible en même temps : sachant se faire théâtral ("Before Abigail" ), énergique (les divers growls, les rares passages tirant presque sur le core), il tombe aussi à l’occasion dans une tendance passe-partout qui pourra déplaire ("Antikythera", une fois sorti des growls et des effets).


Mais finalement, même si j’y trouve peu de défauts, je reste mitigé. Le tout manque légèrement de passages vraiment passionnants. Un album qui s’écoute volontiers, et capte même fortement l’attention parfois, avec des mélodies intéressantes, mais qui manque tout de même d'intensité. Je ne serais pas surpris que de trop nombreuses cassures en soient la cause. Bref, même si ce premier album est correct, il manque d’éléments réellement passionnants, qui lui auraient permis de réellement percer. Être capable de composer des morceaux à tiroirs ne fait pas tout, il faut aussi savoir leur insuffler l’étincelle qui les différenciera du flot incessant de sorties musicales (comme il est bon de lancer un bon vieux lieu commun à la fin d’une chronique).


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