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CHRONIQUE PAR ...

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Christophe 1974
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 19/20

LINE UP

-Frank Zappa
(guitare+percussions)

-Ian Underwood
(claviers+cuivres+flûte)

-divers wazoos
(divers instrus)

TRACKLIST

1)Peaches En Regalia
2)Willie The Pimp
3)Son Of Mr Green Genes
4)Little Umbrellas
5)The Gumbo Variations
6)It Must Be A Camel

DISCOGRAPHIE

Hot Rats (1969)
Zoot Allures (1976)

Zappa, Frank - Hot Rats
(1969) - barré jazz-rock - Label : Ryko



Hot Rats est le deuxième album de Zappa en solo, après Lumpy Gravy. Autant l'écrire tout de suite, cet album est un des chefs d'oeuvre de Zappa, de plus un album culte, non seulement dans la carrière de l'artiste, mais aussi dans le jazz/rock en général. N'en est-il pas l'inventeur de ce genre nouveau à la fin des années 60 ? Et non, ce n'est pas Miles Davis. Premier volet de la trilogie jazz/rock et quelque peu expérimentale avec Waka/Jawaka et The Grand Wazoo, il est aussi le premier album de Zappa que j'ai acheté. Ce disque est un des plus aboutis qu'il ait jamais composé et arrangé. Ici, tout ce qui est entrepris est divinement réussi, avec classe. Disque presque entièrement instrumental, et quel disque ! Zappa exerce ici son talent et dirige des musiciens en tout point affolants. A noter la grande présence de Ian Underwood, qui participe au moins autant que Zappa à cet album.

On commence très fort avec "Peaches In Regalia", sans conteste, le plus grand morceau instrumental du maître. D'une beauté, d'une force et d'une finesse extraordinaire. Il étale ici tout son talent d'arrangeur et de manipulateur de son. Les mélodies, aussi orientales, sont fabuleuses, enivrantes, et peuvent nous transporter au paradis pour peu que l'on ferme les yeux. Magique ! Ce morceau bénéficie d'une orchestration de maître : le génie de Zappa nous éblouit. Aucun instrument ne se met en avant ici, seuls la structure du morceau, la qualité de la composition et les arrangements de Zappa le sont. Les interventions des instruments, complexes au possible, n'en sont pas moins passionnantes.

Puis deux titres où le guitariste se met franchement en avant, "Willie The Pimp" et "Son Of Mr Green Genes". Là, il fait étalage de tout son talent. Des soli de guitare aussi phénoménaux que longs. Les mélodies et thèmes développées par Zappa sont, comme tout au long de l'album, fabuleuses. Douces, aériennes, puis plus violentes... La section rythmique fait des merveilles, encore un leitmotiv sur cet album, et n'est nullement en retrait, au contraire. Justement, elle donne une plus grande ampleur aux soli de Zappa, leur donne plus d'éclat. Il en faut quand on se permet de faire deux morceaux constitués presque dans leur intégralité de soli de guitare de neuf minutes chacun ! De plus, le soutien des claviers et cuivres de Underwood est terriblement efficace, accompagnant brillamment Zappa, enjolivant les prestations de ce dernier. Bon, je le réécris, les musiciens sont exceptionnels. Il ont des compétences techniques énormes. Mais cela n'est pas de la démonstration technique gratuite !! Pas du tout !! Ces musiciens sont indispensables pour jouer avec brio et magnificence les compositions de génie de Zappa. Sans de tels musiciens, il ne pourrait rien.

Ensuite, la pièce maîtresse de l'album avec "Peaches In Regalia", "The Gumbo Variations". Pas moins de dix-sept minutes de véritable bonheur. Ici, tous les musiciens se mettent en avant chacun à leur tour. Quel concept. L'idée est magnifique. Les compétences techniques des musiciens sont effarantes et ils nous le font savoir. Et cependant, le titre est homogène. Chaque compère de Zappa est en fait au service des autres, du collectif, pour former une osmose musicale. L'alliance de ces derniers fait merveille. La section rythmique nous laisse pantois. Ici, Max Bennett est au sommet avec sa basse et nous pond des lignes à se taper dessus tellement que c'est lumineux (il n'est pas considéré comme un des plus grands bassistes de session pour rien), et Paul Humphrey nous sort des plans rythmiques énormes et tellement appropriés ! Rien de délirant ni d'exagéré, tout est dosé. C'est clair, précis, vif... Le morceau n'offre aucun répit à l'auditeur, qui s'en prend plein les oreilles, et pour son plus grand plaisir. Chacun des musiciens y va de son solo, les autres faisant preuve d'une maîtrise extraordinaire pour le soutenir. Voilà, la démonstration technique dans le seul but de servir l'ensemble et aussi et surtout, le génie de Zappa qui peut ainsi se révéler.

Enfin, deux derniers titres, plus courts et plus "jazz". Beaucoup plus calmes, ils encadrent "The Gumbo Variations", et sont judicieusement placés pour canaliser l'énergie dégagée par le monument. Ce qui donne à l'ensemble une certaine sérénité. L'effet de control total de Zappa saute aux oreilles. Les claviers de Underwood sont très présents, épaulés par une rythmique plus calme, toujours très saine. Le violon de Ponty dans "It Must Be A Camel" reste néanmoins discret. Pour les déçus, il fait plus tard des apparitions plus que remarquables avec les Mothers. Mais il soutient très bien Underwood au saxophone et aux claviers ici. C'est beau.

Donc, avec Hot Rats, on va de surprise en surprise, il est imprévisible et on ne se lasse pas. Il est homogène. De plus, le disque bénéficie, comme tous les autres, d'une production d'orfèvre, faite de main de maître. Il parait intemporel, et ne semble aucunement daté, vieilli... Au contraire. Aussi, la version CD a été réarrangée par Zappa lui-même dans les années 80, pour donner plus de force à l'ensemble, notamment sur le plan de la section rythmique. Ce disque montre par ailleurs aux détracteurs de Zappa de l'époque, qu'il n'est pas un "imposteur", ou seulement un arrangeur et manipulateur de son de talent (voir les premiers Mothers), mais aussi un très grand guitariste. Cet album l'assoit définitivement au côté des plus grands.



Ici Zappa pose toutes les bases fondamentales du jazz/rock, qui se développe dans les années 70. Il a même un bon côté progressif ! Et sur ce plan, Zappa fait toujours merveille. Mais, vous vous étonnerez, ou non, de ne voir aucune critique ou le moindre élément négatif sur ce Hot Rats. Et bien, non, je l'écoute depuis plusieurs années et je ne trouve toujours rien d'important à redire. Sauf des broutilles comme la voix de Captain Beefheart dans "Willie The Pimp", qui ne m'enthousiasme pas du tout, mais, qui est terriblement bien appropriée. Et aussi, la moindre ampleur des deux titres plus "jazz", "Little Umbrellas" et "It Must Be A Camel" à coté des monstres de magie, de beauté... Mais là encore, ces titres sont majestueux... On ne peut même pas parler de titres "faibles" ! Zappa nous montre un autre visage, loin de ses extravagances habituelles, pour nous donner une oeuvre instrumentale titanesque. La réputation de ce chef d'oeuvre est loin d'être surfaite. Ce Hot Rats embrasse la perfection.


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