CHRONIQUE PAR ...
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Larry King
(chant)
-John Blasucci
(claviers)
Ont participé à l'enregistrement :
-Michael Thompson
(guitare)
-Chris Siebold
(guitare)
-Gerey Johnson
(guitare)
-Graig Bauer
(guitare)
-Leland Sklar
(basse)
-Richard Pattersson
(basse)
-Dave Hiltebrand
(basse)
-Steven Rooby
(basse)
-Bob Lizik
(basse)
-Khari Parker
(batterie)
-Vinnie Colaiuta
(batterie)
-Tom Hipskind
(batterie)
TRACKLIST
1) History Repeats its Pages
2) Love the Way you Love
3) On the Way to Everything
4) Blackbird
5) Goodnight Irene
6) Freedom
7) Burn
8) Down
9) Colorado
10) Move on
11) Here I Am
12) Ohio (bonus)
13) Calling on the World (bonus)
14) I'd die for You (bonus)
DISCOGRAPHIE
« Mais que le monde est petit ! » me faisait remarquer hier encore l'ancien basketteur Yao Ming que je rencontrais incidemment en train de pimenter sa retraite au marché de Brissac-Quincé. J'acquiesçais et nous voilà partis à deviser, entre l'endive et le poireau, sur les amours endogames qui sévissent au creux des alcôves ouatées du hard FM. « Et la signature du nouveau Soleil Moon chez Frontiers, c'est quand même pas par hasard, hein ? Vu que le guitariste avait déjà sorti des albums chez eux ! » me lance-t'il tout de go entre deux bouchées de rillauds. Certes, mais est-ce que cela influe sur la qualité du produit ? Le temps de dégustation d'une juteuse louise-bonne devrait suffire à fournir la réponse.
C'est qu'il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver dans la généalogie tortueuse de l'« adult contemporary music ». Prenons le guitariste Michael Thompson, musicien de studio émérite et fondateur du Michael Thompson Band. Fort de deux LP parus chez Frontiers Records - le dernier, Future Past, en février 2012 - le six-cordiste invite selon toute vraisemblance son boss, Serafino Perugino, à jeter une ouïe sur la nouvelle production de Soleil Moon, le projet de son chanteur Larry King. Celui-ci a en effet réactivé la formation qu'il avait mise sur pied avec le claviériste John Blasucci en 1999, délivrant un enregistrement longue durée intitulé Worlds Apart l'année suivante. Le fruit de cette réunification, avec Michael Thompson – entre autres – à la guitare, s'appelle On The Way to Everything et sort début 2011 aux Etats-Unis sur MFO Entertainment Group, le propre label de Larry King. Vous suivez ? Totalement subjugué par ce qu'il vient d'entendre ou désireux de se débarrasser au plus vite du raseur, le patron de Frontiers décide de distribuer le disque en Europe en cette fin d'année 2012. Que peuvent bien donner, plus de dix ans après leur unique collaboration, les retrouvailles entre King, qui s'est spécialisé dans l'animation des noces de stars US et Blasucci qui a collaboré notamment avec Michael Bolton et Céline Dion ?
Un honnête disque de hard FM. Qui valide les espoirs et les craintes que tout effort dans ce style peut susciter. Côté pile, une production nickel qui ferait passer John Parr pour Impaled Nazarene ainsi qu'une exécution sans défaut assurée par une brochette de requins de studio. Sur la tranche, un chanteur certes irréprochable mais dont le timbre légèrement éraillé évoque un mélange entre Bon Jovi et Bryan Adams - tout le monde n'est pas forcément client, d'autant que l'organe de Larry King est ici particulièrement exhibé. Côté face, des chansons ultra-calibrées, pour ne pas dire ultra-prévisibles, truffées d'arpèges automatiques au piano, de passages bucoliques à la guitare sèche qu'on devine dès le premier accord et de soli paresseux entendus dix puissance beaucoup. Le comble du convenu est atteint sur "Goodnight Irene" qui fait songer à ces chansons sirupeuses servant de bande-son aux comédies nunuches avec Renée Zellweger ou Meg Ryan. Heureusement, quelques compositions relancent l'intérêt sur la seconde partie du disque : l'enchaînement entre l'instrumental surprenant (pour une fois) "Burn" et le vigoureux (pour une fois) "Down" sort l'auditeur de sa torpeur et les chœurs agrémentant le refrain de "Move on" font l'effet d'une brise bienvenue. C'est tout de même assez peu.
Si l'on s'en tient à ses onze titres initiaux, On the Way to everything peine à se démarquer du tout-venant de l'AOR. Mais le boss de Frontiers est un malin : il a doté le recueil d'une jolie pochette et surtout, fait ajouter trois extraits de Worlds Apart, le premier effort du groupe. Ce sont les meilleures pistes du disque. Dopées par des arrangements maousses (le London Symphony Orchestra !) et des chœurs qui font mouche, elles sont irisées d'une intensité autrement plus prégnante que leurs prédécesseurs et sont électrisées de guitares incisives qui renforcent le désir de se procurer au plus vite ce Worlds Apart jamais distribué en Europe. Serafino, si tu nous lis...