CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Porz
(chant)
-Bigat
(guitare)
-Aldamera
(basse)
-Lerd
(batterie)
TRACKLIST
1) Manifesto Nichilista
2) L'amor Sen Va
3) Il Canto Dell'Odio
4) Iper Pagano
5) Intramezzo Erisiano
6) Nel Di Dei Morti
7) Don Matteo
8) Ave Discordia
9) Ho Sceso Dandotti Il Braccio
10) Ulver Nostalgia
11) El Sentiero Dei Nidi di Ragnarok
DISCOGRAPHIE
Malnàtt... Malnàtt ? Dites donc voir, on est encore dans les contrées du Nord là non ? Malnàtt, oui pas de doute, ces 2 « t » font penser au Bergtatt de Ulver. Ajoutez à cela un accent venu de nul part et on confirme l'appartenance norvégienne de la troupe. Et pourtant... une rapide vérification nous dit qu'il s'agit de... ancien bolonais. Rien que ça, et donc toute théorie fumeuse part... en fumée. L'Italie, voici notre prochaine destination de vacances noires.
Et de noir on va voir du côté de la... Norvège, ça ne s'invente pas. Du black metal dans la pure veine Ancient période The Cainian Chronicles ou Night Visit. C'est en tout cas ce que ce premier titre nous promet. Le second verse cependant dans une version plus groove du black metal, presque 'n roll sans toutefois franchir la frontière. "Iper Pagano" elle, revient sur une facette mélodique à la Ancient. En gros Malnàtt fait du black mélodique à consonance suffisamment black pour ne pas faire fuir celui pour qui black metal = haine et dégoût. Et c'est fort de leurs déjà 5 albums que les Italiens livrent des compositions maîtrisées, sans véritable faute de goût et où la fougue de la jeunesse n'a pas lieu d'être, ce qui se traduit par un son propre, froid et aisément discernable. Rien de mal à ceci, si ce n'est qu'il ne faut pas que cette maîtrise ne prenne le pas sur la froideur du genre, sur les émotions indispensables. Et il se pourrait bien que Malnàtt évite l'écueil via des chansons racées, mélodiques de la tête aux pieds et facilement écoutables.
Ce sans faute de goût ne va toutefois pas de pair avec des compositions absolument incroyables. Principia Discordia est un album solide, doté de fortes prédispositions mélodiques qui distille quelques atmosphères prenantes. Il devient donc clairement recommandable pour toute une frange de la population black metalleuse. Pourtant, il ne va pas aller assez loin pour devenir un standard ou un groupe référence. L'originalité est trop peu présente, on note des passages à la guitare sèche et une intervention infantile qui sort de l'ordinaire, et la personnalité, même si elle existe, est trop gentille pour faire chavirer les âmes en peine. Il s'agit donc d'un de ces albums qui est indubitablement agréable à écouter, qui satisfait pleinement les individus attachés au côté mélodique du black metal mais qui au-delà de çà aura beaucoup de mal à traverser les frontières. A noter au milieu de tout cela, la très surprenante speed / black "Ulver Nostalgia" (presque) entièrement chantée en clair par une femme.
La conclusion qui dégouline de cette accumulation de mots est que Principia Discordia est un solide album de black metal mélodique qui devrait trouver des oreilles attentives du côté des amateurs de Ancient (d'ailleurs peu fournis en ce moment) ou des fans de heavy les plus brutaux. Les blackeux en diable qui ne jurent que par la crasse et le dégoût regarderont ailleurs, histoire de voir s'ils y sont.