Il y a des gens comme ça qui sont incapables d’être mauvais. Hé bien, il y a des groupes, c’est pareil, pas foutus de sortir un album vraiment dégueulasse. Concernant les Anglais de Magnum c’est un peu le même principe, et avec On the 13th Day, ils remettent le couvert.
On the 13th Day. Il s’agit certainement de musique, mais un conseil avisé s’il en est serait, dans la mesure du possible, de fermer les yeux lors des premières notes et de ne point les rouvrir jusqu’à la fin du voyage. Car il s’agit vraiment d’un voyage au cœur d’une contrée lumineuse de mélodies qui ont du sens et qui portent quelque chose en elles, quelque chose capable de faire du bien à l’âme. En fait, quand on y réfléchit deux minutes, cette chronique ne sert à rien, puisque tout est résumé dans le refrain de la chanson d’ouverture, "All the Dreamers" (à la limite, le titre suffirait, mais la chronique facile, c’est pas le genre de la maison) : « All the dreamers will come, and they bring heart and soul, 'cause they're all here to rock and roll ». Voilà qui récapitule bien la situation. Et les rêveurs, les avides de rock n' roll au cœur et à l’âme avides de mélodies seront bien sûr une fois de plus comblés, jamais frustrés ou déçus par la bande à Catley. La voix de ce cher Bob est d’ailleurs toujours aussi efficace et sans faille, reconnaissable entre mille.
Pour être honnête, on ne peut pas dire que cet album va changer le monde ou nous permettre de visiter Pluton, et nul nouveau genre ,'est en passe d’être créé à la suite de cet album. Mais il n’y a vraiment rien à faire, les mélodies sont, comme toujours, purement et simplement irrésistibles ; humblement et finement émotionnelles, touchantes lorsqu’on s’y attend le moins, les harmonies de Magnum sont de celles qui nous remplissent un peu plus d’émotions à chaque écoute car moins rentre-dedans, moins évidentes que la ballade hard rock standard, à l’image de "Desperate Times", "When We Were Younger" ou encore "Do You Know Who You Are". Seuls les insensibles fans d’expérimental et de technique ne ressentiront pas l’envie de chevaucher des licornes au clair de lune, et tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Sinon pour les autres, vous sortirez de cette écoute tout simplement bien, le cœur rempli de melodies pleines de magie positive et bénéfique.
Loin des contrées poisseuses et irrespirables du metal extrême, Magnum officie effectivement dans un genre extrêmement positif, jouant un heavy metal sain et bienveillant, où même les ballades contant la douleur des amours perdus vous relève sur vos deux pieds et vous donne une tape sur l’épaule en vous montrant l’horizon de toutes les belles choses qui restent encore à découvrir. Bien que toujours aussi délicatement composé, l’album comporte cependant quelques morceaux un peu plus discrets, moins intenses que certains de ses prédécesseurs, et l’on notera aussi la légère déception de la pochette de l’album qui est, il faut bien le dire, pas franchement terrible, après des pochettes aussi oniriques que Princess Alice and the Broken Arrow, ou aussi mystérieuses et spatiales que The Visitation, qui chacune à leur manière nous donnaient un avant-goût de ce dans quoi on était sur le point de s’embarquer. Mais à chacun des albums son style, son histoire et son esthétique, et le bouffon malsain au rire de sang est donc notre guide à travers l’histoire du treizième jour.
En bref, si vous auriez préféré que le Seigneur des Anneaux se passe au pays des arcs-en-ciel, que vous aimez les dragons mais seulement ceux qui sont gentils et avec qui on peut voler dans le ciel , et que les vraies mélodies sans grunt c’est votre truc, sincèrement, arrêtez de vous bercer d’illusions. Balancez vos Children of Bodom et écoutez On the 13th Day. Vous serez quand meme un metalleux respectable. Dernier detail, vachement important, Dragons are real. N’oubliez pas.