CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Jonne Järvelä
(chant+guitare)
-Cane
(guitare)
-Tuomas Rounakari
(violon)
-Juho Kauppinen
(accordeon)
-Jarkko Aaltonen
(basse)
-Matson
(batterie)
TRACKLIST
1) Kunnia
2) Tuonelan Tuvilla
3) Rauta
4) Ruuminmultaa
5) Petoeläimen Kuola
6) Synkkä
7) Ievan Polkka
8) Husky Sledge
9) Dolorous
10) Uni
11) Metsälle
12) Sumussa Hämärän Aamun
DISCOGRAPHIE
Aujourd'hui, les Finlandais de Korpiklaani n'ont plus besoin de présentation tant ils sont reconnus dans le paysage du metal. Le combo est même considéré, aux côtés d'Eluveitie ou In Extremo, comme un fer de lance du style pagan / folk, et leur succès est de plus en plus grandissant, grâce aux sorties annuelles du groupe. Ce rythme effréné voit pourtant, au fur et à mesure des brûlots, une baisse qualitative de plus en plus importante. Inutile de dire que Manala commence à toucher le fond.
L'intégration d'un nouveau violoniste aurait pourtant pu être un nouvel élément marquant, un point de renouvellement, mais non, ce ne sera pas pour cette fois. Comme d'habitude. Car voyez-vous, ce qui est le plus énervant chez ces Finlandais, c'est cette routine dans laquelle ils s'installent bien confortablement pour ne pas en sortir, se reposant sur leurs lauriers et offrant ainsi des compositions en roue libre, se basant globalement sur les mêmes ficelles. De toute façon, au vu de leur popularité, leur démarche est presque compréhensible : pourquoi se fouler à apporter quelques nouveautés quand, en utilisant des recettes identiques à chaque album, les fans se ruent sur la sortie en question pour défendre bec et ongle les brûlots du groupe ? Ceci étant dit, le constat qui se dresse à l'égard de Manala est loin d'être positif. Accumulant un bon paquet de défauts rédhibitoires (manque de surprises, d'originalité ou de morceaux manquants), les écoutes successives enterrent peu à peu les espoirs d'un opus de qualité de la part de Korpiklaani
La formation s'essaye pourtant à l'humour, avec plus ou moins de succès. L'interlude chien de traîneau "Husky Sledge" a au moins le mérite d'être divertissante et la cover de Loituma, "Ievan Polkka", se greffera immédiatement dans votre tête. De même, "Tuolenan Tuvilla" a le mérite de posséder un refrain accrocheur et se démarquant du reste de l'opus. Et à part ça ? Toujours pareil. Les mêmes codes du pagan / folk, des lignes de chant trop peu variées (le timbre de voix de Jonne Järvelä n'aide pas particulièrement non plus) et des titres desquels on fait le tour trop rapidement, voilà la formule utilisée par le combo dans ce disque. C'est fort dommage quand on sait que d'une, le groupe a eu quelques bonnes sorties par le passé et que de deux, il y a toujours une petite étincelle d'espoir à chaque nouvelle livraison. Mais à force de perdre en inspiration, la corde termine par céder : Manala est bien trop superficiel et homogène pour convaincre sur la durée. Se voulant surtout festif, il en devient lassant, ennuyeux et fade, des adjectifs qui décrivent à merveille l'état actuel de la formation finlandaise.
Inutile de dire que Manala est un opus très décevant, mais cette désillusion n'est pas si surprenante : elle n'est que le reflet de la façon actuelle de composer de Korpiklaani. Usant des mêmes codes et s'enfonçant petit à petit, le groupe finlandais risque fort de se faire dépasser d'ici peu. Et il y aurait de quoi : après tout, beaucoup de jeunes groupes pondent des sorties bien meilleures que celle-ci, et mériteraient peut-être la reconnaissance que s'octroie un Korpiklaani qui ne fait décidément que du surplace.