CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jorn Lande
(chant)
-Don Airey
(claviers)
+ guests
TRACKLIST
1)Something Real
2)Gonna Find The Sun
3)Bridges Will Burn
4)Young Forever
5)Tungur Knivur
6)One Day We Will Put Out The Sun
7)Sunset Station
8)Hourglass
9)Gate Of Tears
10)House Of Cards
11)My Own Way
12)Worldchanger
13)Abyss Of Evil
14)Where The Winds Blow
15)Christine
16)Big
DISCOGRAPHIE
Les gars de Frontiers Records sont très forts. Alors que Jorn Lande n'a pas vraiment d'actualité depuis son départ de Masterplan, son label réussit en ce mois de décembre 2006 à sortir non pas un mais deux albums de lui! Alors qu'Unlocking The Past est un cd de reprises métal (voir la chronique de mon collègue Fishbowlman dans ces mêmes pages) The Gathering est un autre regard porté sur le passé : Jorn y a rassemblé une équipe de requins de studio pour réenregistrer des titres datant d'avant Masterplan voire même d'avant Ark. Classe ultime : alors qu'on pouvait raisonnablement s'attendre à un produit marketing à deux balles, Jorn sort un bon album. Il n'a pas fini de nous surprendre celui-là...
Après tout on ne savait pas trop ce que Lande avait vraiment dans les tripes... Ark proposait une musique très particulière et l'homme avait été ensuite recruté pour Masterplan par la paire Kusch/Grapow qui étaient les capitaines du navire. Ses albums solo ayant montré à quoi ressemble la musique qui passe dans sa tête, celui-ci permet de rendre publiques ses influences fondamentales... et la musique à Jorn, c'est le hard-rock. Un hard-rock très américain dans l'esprit, orienté sur la mélodie et les refrains, et qui a troqué l'agressivité contre une énergie et un feeling omniprésents. Et un hard-rock très bien produit qui plus est : Jorn assure le son lui-même et c'est une belle réussite car la production très claire et ample colle parfaitement à la musique, renforçant son côté accessible sans complètement gommer la puissance des guitares. Comme de bien entendu la prise du chant confine au parfait, et l'organe de Lande étant ce qu'il est c'est forcément du bonheur.
Ce n'est en effet pas cet album qui ternira la réputation du chanteur : sa voix est toujours aussi puissante et juste, très à l'aise dans tous les registres et capable de devenir très agressive tout en restant fondamentalement mélodique. On trouve également beaucoup de très bons riffs sur cet album, en particulier sur les titres up-tempo tels "Gonna Find The Sun" ou ce "Young Forever" au refrain tordu et irrésistible sur lequel Lande fait des merveilles. La musique de Jorn peut être méchante ("One Day We Will Put Out The Sun") pour balancer juste après un mix de feeling bluesy gras et de refrain qui aurait pu sortir d'une chanson de Sonata Arctica avec des touches folk totalement imprévisibles (l'excellent "Sunset Station"). Tungur Knivur dévoile un sens de la lourdeur métallique d'autant plus bienvenu qu'il se lie comme par magie à un feeling presque épique... cette réelle variété fait la force de The Gathering et en fait un véritable album, au-delà de la simple compilation bon marché qu'il aurait pu être.
Bien produit, extrêmement bien chanté, pas mal composé, joué par des pointures (outre Don Airey de Deep Purple aux claviers, on compte Ralph Santolla et Magnus Karlsson à la guitare entre autres moult guests), varié... où est donc le piège? La longueur excessive de l'album, mon bon monsieur! Seize titres c'est clairement trop, et en virant des titres faibles comme les guimauveux "Bridges Will Burn" et "House Of Cards" ou le pénible "Hourglass" cet album aurait pu être une véritable pépite. Mais la présence de titres moins réussis tue un peu sa dynamique et casse l'enthousiasme des premières écoutes... sans toutefois empêcher ce recueil d'être une très bonne surprise. Entendre Lande se la jouer Sting sur les couplets de "My Own Way" avant de délivrer un refrain d'enfer de plus force le respect, surtout quand le titre suivant Worldchanger aligne des rythmes presque prog... en fait les compos de Jorn sont à l'image de sa voix : quelle que soit la direction choisie ça sonne toujours pertinent et naturel.
En définitive The Gathering n'est pas à voir comme une compil de vieux titres mais bien comme un vrai (et bon!) album de hard-rock mélodique qui saura réjouir les fans du genre qui y trouveront variété, puissance et chant hors-normes. En attendant que l'homme monte un nouveau groupe ou intègre une autre formation, ce n'est pas encore avec cet album qu'on prendra Jorn Lande en défaut…