CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Sture Dingsoyr
(chant+guitare)
-Strom
(guitare)
-Hvàll
(basse)
-Steingrim
(batterie)
TRACKLIST
1) The Ramble
2) Way of the Serpent
3) The Devil's Hand
4) Welcome Farewell
5) The Reap
6) Sights of Old
7) Black Waves
8) At the Brook
DISCOGRAPHIE
Vreid, ancien Windir, leader mort, blabla, tout ça vous connaissez et si vous ne le savez pas déjà, vous trouverez des personnes bien plus érudites pour vous en parler. Vreid en 2013, c'est surtout et avant tout un groupe reconnu de la scène black mélodique et nostalgique. Accrocheur et excellent dans ses compositions, le groupe norvégien s'est imposé dans les cœurs froids des black metalleux les moins bourrus. Welcome Farewell entend bien continuer à mener sa barque sur ces solides rames armé d'une magnifique pochette.
Ce nouvel album débarque avec un riff sans trop de surprise et des influences idoines : ça pue les années 80, ça respire Celtic Frost et ça parle Bathory. Car on retrouve le chant de Quorthon et les riffs de Tom G. Warrior. Pourtant, limiter Vreid à ceci est une méchanceté bien gratuite car le groupe va évidemment au-delà de ces simples influences. Ainsi "Way of the Serpent" et "Sight of Old" balancent des blasts qui ne dénoteraient pas sur beaucoup de sorties black plus traditionnelles à destination des mordus de tout ce qui est norvégien du début des années 90. Et elles prouvent que le groupe aurait pu jouer les méchants s'il avait voulu. Néanmoins Vreid est suffisamment intelligent pour conserver 2 éléments consubstantiels à ce qui fait son succès (tant commercial que musical) : des mélodies solides et des interventions pertinentes de solos, mélodiques évidemment.
D'ailleurs, on se laisserait volontiers à caser les mots heavy et metal du coup. Continuation du savoir-faire des Norvégiens et en même temps poussée vers plus de brutalité sonore, Welcome Farewell tente le grand écart de réconcilier les adorateurs des mélodies avec les plus brutaux et puristes du black metal. Il ne faut pas s'y tromper, la tâche est impossible et de toute façon elle n'est pas du tout le but unique de Vreid. Il faut dire qu'en enchaînant du blast avec le black'n roll de "The Devil's Land", on se met à dos toute une frange de la population. A noter la rythmique tout à fait décalée de "Black Waves" qui fera son effet. Toutes ces incursions sur les divers territoires du métal noir restent maîtrisées et enchaînées avec fluidité, donc rien à dire à ce niveau. Le défilé des mid tempos fait immanquablement penser au thrash mâtiné de heavy et donc rend plus qu'évidentes les ententes avec Celtic Frost, père géniteur.
On est d'ailleurs particulièrement surpris de ne pas entendre les « Uh-oh » typiques. Pour en finir avec les touches de metal non noires, citons le death mélodique de "Welcome Farewell", la chanson titre qui emprunte un riff de "Crimson" de Edge of Sanity pour enchaîner avec "Procreation of the Wicked" des toujours Suisses. Bref, on entend beaucoup d'influences, même si malgré tout ça, Vreid fait sa propre musique. Le résultat est cependant implacable : bien difficile d'être surpris par quoi que ce soit. Certes, la troupe est rusée comme un renard et on entend toujours un détail sympa comme une ligne de basse, une jeu de cymbales ou une mélodie qui viendra titiller nos tympans, mais le constat demeure que le style est ultra policé. Ce n'est pas un grave défaut mais c'est un reproche, oui. Ce qui ressort, c'est un groupe qui aime le passé tout en le liant à des éléments plus modernes, c'est le souci du détail et le savoir-faire.
Ceux qui connaissent Vreid peuvent se procurer l'album sans trop se poser de question, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès du groupe avec peut-être plus de black (cf. les deux chansons blastées). Les autres peuvent tenter un album de black metal accessible et amical pour les oreilles profanes même s'il y a mieux à entendre dans le passé du groupe. Les plus puristes peuvent toujours essayer de se convaincre qu'ils aiment un style plus mélodique, mais rien n'y fera, ils reviendront à leurs premières amours.