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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Georgij Alexandrovitch Makazaria
(chant)

-Engel Mayr
(guitare)

-Ulrike Müllner
(violon)

-Rainer Gutternigg
(trompette)

-Hans-Georg "H-G" Gutternigg
(potete)

-Dimitrij Miller
(basse)

-Mario Stübler
(batterie)

TRACKLIST

1) Energia
2) Barada
3) Radost Moja
4) Autodrom
5) Istanbul
6) Violina Mia
7) Kartuli Vino
8) Surrealnaja
9) Dikije Deti
10) Ajajaj
11) Tanzi Tanzi
12) Sorry

DISCOGRAPHIE

Energia! (2013)

Russkaja - Energia!
(2013) - fusion ska thrash kazatchok - Label : Napalm Records



Le monde se divise en deux catégories: d'un côté ceux qui fuient les festivals de rue de peur de se retrouver nez à nez avec une fanfare dégoulinante de cuivres « festifs », de l'autre les ravis toujours partants pour esquisser un pas de danse au son de n'importe quoi, quitte à bourrer de coups de coude leurs voisins captifs de la foule dense et moite des nuits d'été. S'il est peu probable que les premiers goûtent au « russian turbo polka metal » revendiqué par Russkaja, les seconds constituent a priori un public de choix pour les Austro-Russo-Ukrainiens. Energia!, on l'aura compris, est une œuvre clivante. Mais qui mérite toutefois qu'on s'y penche d'un peu plus près.

Car au fond, qu'est-ce qui distingue Russkaja de la masse des formations de rock à cuivres aux relents plus ou moins exotiques ? En quoi la musique de ce sympathique septuor serait plus originale que ce que proposaient, par exemple, les jeunes retraités saumurois de la Ruda Salska - ce qui, soit dit en passant, ne nous rajeunit pas ? Les rythmes syncopés, les trompettes kosovares, les chœurs virils sur les refrains qui font « oh-oh-oh-oh-oh » Père Noël's style : tout y est. Pour la révolution, on repassera. Mais, et heureusement, Russkaja développe quelques arguments supplémentaires. La chanson-titre constitue un excellent condensé de toutes les facettes du collectif viennois. Après une introduction rappelant de façon troublante le "Stach Stach" des Bratisla Boys, "Energia" évolue dans une ambiance ska – saccades, cuivres et écho - qu'interrompent des grattes velues mais pas hirsutes. Si l'on ajoute un chant puissant autant qu' irrésistible gavé de « r » qui roulent dans tous les coins, on se dit que la séquence porte bien son nom. La vidéo de la chanson est d'ailleurs tout à fait réjouissante, détournant avec drôlerie le style constructiviste de l'époque soviétique. Comme sur la pochette. Et celle des deux précédents. Car Russkaja n'en est pas à son coup d'essai. Energia! succède en effet à Kasatchok Superstar (2008) et Russian Voodoo (2010) – ce groupe a incontestablement le sens de l'humour – auxquels il ressemble à s'y méprendre. Certes, nos joyeux drilles font dans la concision - aucune des douze pistes n'atteint les quatre minutes - mais l'épilogue un peu abrupt de certaines d'entre elles donne l'impression étrange que celles-ci ont été rentrées au chausse-pied.
En outre, il faut bien se rendre à l'évidence selon laquelle la valeur ajoutée de cette troisième livraison n'est pas flagrante. En effet, la formation austro-slave ne parvient toujours pas à véritablement amalgamer ses influences : délivrant tour à tour chansons peu pressées et speederies généralement dopées par une guitare thrash hélas parcimonieuse, elle reste prisonnière d'un redondant schéma couplets ska/ refrains à cuivres qui ne serait pas un problème en soi si, sur les tempos tranquilles (soit la moitié du recueil, tout de même), s'insinuait le sentiment ennuyeux d'avoir affaire à un orchestre balkanique qui peaufine son répertoire pour le carnaval du quartier. L'élément « metal » revendiqué par Russkaja constitue clairement l'ingrédient le moins bien dosé de sa mixture - l'absence de six-cordes mordantes sur certains titres contredisant l'intitulé de l'album et leur emploi peu judicieux sur d'autres jure avec les velléités d'originalité du collectif : le riff d'"Autodrom" par exemple est d'une platitude aussi décevante que les interventions de la section rythmique qui ronronne tout au long de l'enregistrement. Celui-ci est cependant relevé par deux morceaux enthousiasmants, l'opener sus-décrit qui trouve le juste compromis entre vélocité et déconne ainsi que le plus tranchant "Tanzi Tanzi" qui propose hurlement liminaire, refrain kazatchok dynamisé par une guitare heavy, chant presque yodlé toujours aussi délirant et intermède très « russian mood » à base de « oï ! » et de violon. Bien, mais ça fait peu.


Loin d'être désagréable, Energia! est une réalisation qui souffre néanmoins de son canevas ska immuable déjà éprouvé sur ses deux prédécesseurs et de sérieuses baisses de régime, que ne rattrapent que partiellement deux compositions très réussies et un chanteur bigger than life qui instille un humour indispensable - la power-ballade finale où il se fait plus sérieux se révélant d'ailleurs un ratage complet. Les amateurs des gigues improvisées dans les effluves de vodka et de spliff y trouveront sans doute leur compte, les curieux alléchés par la promesse d'une alchimie inédite à base de guitares musclées sans doute un peu moins. Les fans de Diablo Swing Orchestra peuvent passer leur chemin : ils ne retrouveront pas ici la formule magique que leurs héros ont su élaborer avec, à peu de chose près, les mêmes ingrédients.


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