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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Stefano "Steve Sylvester" Silvestri, The Vampire
(chant)

-Aldo "Al De Noble" Lonobile, The Zombie
(guitare)

-Federico "Freddy Delirio" Pedichini, The Phantom
(claviers)

-Glenn Strange, The Mummy
(basse)

-Federico "Bozo Wolff" Pennazzato, The Werewolf
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Romina Malagoli
(chœurs)

-Laura Lerti
(chœurs)

-Cristina Frediani
(chœurs)

-Maria Buttafoco
(chœurs)

-Elena Quilici
(chœurs)

-Shahid Parvez Baber
(sitar sur "The Song Of Adoration")

-Rich Cappanini
(violon)

-Viera Bogli
(violon)

-Silvia Pacconesi
(alto)

-Elsa Lancetti
(alto)

-Elida Pali
(violoncelle)

-Giorgio Merli
(violoncelle)

TRACKLIST

1) Revived
2) The Crimson Shrine
3) The Darkest Night
4) Dionysus
5) Eaters
6) Star In Sight
7) Ogre's Lullaby
8) Santa Muerte
9) The Devil's Graal
10) The Song Of Adoration
11) Precognition
12) Bad Luck


DISCOGRAPHIE


Death SS - Resurrection



Au « challenge Pentagram » de la carrière la plus chaotique, Death SS affiche sereinement ses prétentions puisque la formation transalpine a attendu onze ans avant de publier son premier album et n'a délivré que huit LP en trente-six années de carrière. Pas mal, mais en deçà de l'inatteignable performance du gang de Bobby Liebling - quatorze ans d'attente pour le premier « full length » et sept albums en quatre décennies ! Cependant, les fans de Death SS mériteraient vraiment une médaille pour leur ténacité puisque le prédécesseur de ce Resurrection date de... 2006. Cette propension à prendre son temps n'est sans doute pas étrangère à la relative confidentialité du collectif. Mais il y a fort à parier que la musique elle-même fournisse une partie de l'explication.

La renommée restreinte de Death SS pousse d'emblée à préciser que non, ses membres ne font pas l'apologie du nazisme, Death SS signifiant « In Death of Steve Sylvester » – référence anglicisée au chanteur et unique membre fondateur Stefano Silvestri. Consternant ou génial (ou les deux), ce blase improbable aura autant contribué à faire remarquer le groupe qu'à l'enfermer dans une niche metallo-gothique dont il n'est jamais sorti. Visuellement, les Italiens auront été à la fois suiveurs et précurseurs, reprenant le concept des maquillages et personnages de Kiss et Alice Cooper dès leurs débuts en 1977 tout en y ajoutant une coloration horrifique héritée du giallo qui a sans doute inspiré King Diamond voire les corpsepaints du black metal. Les concitoyens de la Cicciolina ont même poussé le vice jusqu'à conserver les surnoms lors des remplacements de musiciens – et il y en a eu un paquet. Ainsi les départs du guitariste et du batteur – pardon, de « The Phantom » et « The Werewolf » ont donné lieu à l'arrivée d'un nouveau « Fantôme » et d'un énième « Loup-Garou » dans le collectif mené par un fringant « Vampire » quinquagénaire. L'une des bonnes nouvelles de cette huitième livraison est en effet la voix toujours aussi hargneuse et habitée de Steve Sylvester qui rappelle celle de son cadet Dave Mustaine (Megadeth) en moins abîmée : « I'm coming back and I fight to survive » lance-t'il sur le titre d'ouverture. Effectivement. Loin de s'assagir, le frontman donne majoritairement dans un registre forcé qui lui sied et c'est tant mieux car son chant clair est toujours aussi limite – ça non plus ça n'a pas changé depuis ses débuts.
OK mais qu'est-ce qu'ils jouent, doudou dis-donc ? Un metal gothique tout droit exhumé des années 90. Ce qui est somme toute logique de la part de types qui enregistraient en 1988 le heavy sabbathien qu'ils jouaient depuis plus de dix ans et qui profitèrent de la vague gothique-electro de la fin de la décennie suivante pour « moderniser » leur son tout en restant fidèles à leurs muses pernicieuses. Ils n'ont guère bougé depuis, accentuant une faille temporelle creusée depuis Panic (2000) d'où jaillissent les accents mélancoliques chers à To/Die/For ("Dionysus"), des chœurs féminins proches de Lacuna Coil  ("The Crimson Shrine") ou les boucles de synthés lourdes à la KMFDM ("Eaters"). Le tout servi par une production qui ne respire pas l'opulence – les guitares sonnent un peu tronçonneuses sur certains passages – mais tout à fait correcte et en conformité avec le propos général assez réfrigérant. De fait, Resurrection a les défauts de ses qualités : certes, en piochant tous azimuts parmi de multiples références, le quintet évite l'écueil de la monotonie et sait garder l'auditeur éveillé jusqu'au bout, les deux dernières compositions étant sans doute les meilleures - "Precognition" et son refrain irrésistible auraient très bien pu figurer sur Mechanical Animals (1998) de Marylin Manson tandis que le surprenant "Bad Luck" clôt le recueil sur une espèce de groove bluesy énergique qui fait songer au meilleur Nashville Pussy. Mais avant cet excellent final, il aura fallu se fader la longue et peu réjouissante power ballade "The Song Of Adoration" qui révèle le côté obscur de la planète Death SS, celui de ne pas toujours maîtriser les influences qu'elle convoque, tombant parfois dans le pastiche faute de passages transcendants – "Revived" fait davantage à penser à Uranium 235 qu'à Nine Inch Nails, par exemple. Et lorsque l'inspiration lâche en cours de route, ça donne des pistes comme "Santa Muerte", idéalement amorcée par un riff vicieusement tourbillonnant avant de se perdre dans les méandres de collages sonores sans intérêt.


Plongée rétro-dynamique dans le gothico-électro-metal du tournant des années 2000, Resurrection ravira sûrement les nostalgiques de cette époque qui vont sans doute s'amuser à identifier leurs formations préférées au fil des morceaux. L'œuvre demeure cohérente malgré sa variété, cimentée par la hargne d'un Sylvester manifestement toujours motivé et par une volonté de rester accessible sous la chape des grosses guitares et des synthés industriels. Dommage dans ces conditions que la plupart des chansons s'enferrent dans des schémas un peu trop éprouvés : délaissant le côté horrifique – la hideuse pochette mise à part - qui constituait une grande partie de l'identité du groupe, Death SS s'applique à récupérer des bouts d'ADN parmi les membres de sa tribu d'élection. Obtenir l'efficacité – le succès ? - en sacrifiant un peu de son âme, la démarche n'est pas nouvelle mais, hélas, rarement probante.


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