CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Matze
(chant)
-Kanne
(guitare)
-Christian
(guitare)
-Günther
(basse)
-Torsten
(batterie)
-Andreas
(clavier)
TRACKLIST
1) Tiwaz
2) Sonnenwende
3) Der Ietzte Weg
4) Frei
5) Des Kriegers Los
6) Brüder
7) Heimat
8) Schicksal
9) Abschied
DISCOGRAPHIE
Aaaaaaaah (long soupir), et dire qu’au départ j’avais prévu un gros troll en postant une chronique écrite en runes véritables… Malheureusement l’arrière-plan du site (chut, il n’existe pas officiellement) ne l’entendait pas de cette oreille, et ne me permit, au terme d’un copier-coller de mes symboles, que de me retrouver avec de l’Arial bien propre. Puisque la question « Pourquoi diable une chronique en rune ? » vous vient, autant y répondre. Thrudvangar se targue de jouer du viking metal, et quoi de mieux donc pour des barbus à cornes que leur écriture maternelle ? Oui, à ce train-ci on aura bientôt des chroniques de black en Norvégien, mais passons.
Le viking metal c’est quoi ? Pour les moins informés, ce-sous genre dont la paternité est attribuée à Quorthon et son Hammerheart, peut-être résumé de façon grotesque comme du black avec un peu de guitare acoustique dont la thématique principale se résume aux drakkars et divers autres pillages de blonds nordiques. Une langue à consonances germaniques est souvent privilégiée pour renforcer l’aspect martial et épique de la musique, comme chez Rammstein, oui. Mais rangez plutôt vos haches, si prestement dégainées, pour que nous puissions nous intéresser au sujet d’aujourd’hui. Thrudvangar n’est pas né de la dernière pluie, et il effectue son petit bonhomme de route depuis 1998, sortant ici son cinquième album. Leur nom, venu du royaume de Thor, peut littéralement être traduit en « champs de la Force ». Maintenant que tous ces détails ont été abordés, passons à la musique. Amon Ama.. Pardon, Thrudvangar, dont la musique se rapproche du quintet avec lequel confusion fut faite plus tôt lors de ses moments les moins élancés, joue avant tout la carte de l’épique tout au long de Tiwaz. Point chant clair ici ne vient abolir le règne sans partage d’un chant black peu remarquable, que ce soit de désespoir ou de haine, en dehors du court chœur d’ "Heimat".
En revanche, si ce n’est pas par les vocalises que Tiwaz doit scintiller, ce sera plutôt par les guitares. Quelques-unes des mélodies retiennent bien l’attention, quitte à s’infiltrer insidieusement dans la mémoire, comme celle de "Tiwaz", dont les grandes lignes sont d’abord énoncées par une acoustique introductive. En revanche, peu des riffs les plus graves parviennent réellement à captiver l’auditoire. Le défaut est ici le même que chez Decameron (qui n’officie pas dans le même genre, encore une fois, rangez vos cornes d’hydromel), soit un manque relatif d’intérêt dès lors qu’une mélodie ne prend pas son envolée au faîte d’une rythmique dynamique. "Des Kriegers Los" semble seule se poser en contre-exemple réellement probant, armée d’une suite de riffs mi death-mélo, mi thrash. En revanche, "Brüder" est l’illustration la plus parfaite de l’argument avancé ci-avant, démontrant qu’avec un air réussi, les six barbus se trouvent à même de composer un hymne épique à souhait. Toutefois, un certain manque d’intérêt (un manque d’intérêt certain ?) se fait sentir lorsque l’album a été correctement approfondi, et ce, plus particulièrement dans les morceaux séparant "Tiwaz" de "Des Kriegers Los".
Enchaîner un bon morceau puis trois fillers, et encore trois tueries pour finir sur trois morceaux corrects : un bilan assez positif. Sans se poser en indispensable, Tiwaz saura tout de même vous enlever votre besoin de musique à écouter en buvant un breuvage houblonné. Cependant, bien que témoignant de capacités réelles, cet album renseigne quant à la méconnaissance générale relative au sextet. Si encore ils jouaient avec un authentique drakkar sur scène…