Arkan est un groupe monté par l'ancien batteur de The Old Dead Tree - comme ça on sait tout de suite à qui on a affaire : Fouaed Moukid. Ce gars-là a sûrement du se réveiller un matin en se disant : « bon sang mais..mais j'ai envie de taper, plus vite, plus fort sur mes toms mais l'appel culturel me rattrape... Je vais former un groupe pour ça! » Voilà donc Arkan que l'on ne peut que labelliser death metal à l'écoute du chant et de certaines rythmiques musclées et trempées digne des pointures du genre. Les musiciens sont déjà tous des professionnels, ont l'expérience de la musique tant au niveau composition qu'interprétation. Alors direction le Studio Fredman, où Fredrik Nordström (Arch Enemy, Septic Flesh , Dimmu Borgir- par exemple) produira Hilal. Celui ci sera mixé par Jacob Hansen (Hatesphere, Aborted par exemple).
L'album est résolument death ascendant mélodique. Hilal est une oeuvre fédératrice : naturellement et subtilement y sont dilués non seulement des gammes orientales que l'on peut entendre régulièrement dans cette musique mais surtout des chants, des paroles mais aussi des instruments de type oud ou guitare du sud ..En tout cas, la Méditerranée réchauffe les gammes déjà bien énergiques de certains morceaux. L'album enchaîne les compositions purement death et envolées de chant quasi lyrique entraînant l'auditeur dans un voyage inattendu, reposant, épique, quasi mystique.
L'intro de l'album, "Groans Of The Abyss" nous plonge dans un marché d'orient où l'on devine déja le soleil, les couleurs et dresse le décors en dix secondes. Dix et pas plus car on attaque ensuite le growl et toute la sacro-sainte base du death mélodico-burné. Si cela ne suffit pas le deuxième morceaux "Lord Decline" emmène avec lui l'auditeur dans l'univers unique de Arkan : ça commence par un calme du au chant clair sur une intro typique du Maghreb, envoûtante, pour enchaîner progressivement sur du « death blasteur» et séquencé. Les morceaux comme "The Seven Gates" ou "Defying the Idols" sont les meilleurs exemples posant le son Arkan : là où le mélange entre instruments à-priori pas naturellement complémentaires est ici naturel, simple et très agréable. Les compositions sont fortes, inspirées et font mouche à chaque fois. Et si le Metalleux a envie d'une dose d'orient supplémentaires, les deux morceaux "Lamma Bada " et "Athaoura" sont totalement dans ce style, les amplis sont éteints : place au soleil couchant, le désert et à toute la spiritualité de la musique proposée.L'heure entière que dure l'album pourrait même s'allonger que l'on ne s'en plaindrait pas! Les musiciens sont très techniques et maîtrisent leur sujet.On peut écouter celui-ci des dizaines de fois on finira toujours par redécouvrir une ambiance, une portée ou un punch nouveau sur les growl ou les chants clairs. On ne parle plus à terme de mélange des genres mais de fusion naturelle , évidente et vraie. Un nouvel exemple pour montrer que les cultures sont faites pour se rencontrer, se donner et fusionner, faire grandir les âmes et les spiritualités. On dépasse largement le domaine musical.