CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
Nicolas "Fetus"Patra
(Guitare et chant)
Emmanuel "Manard "Colombier
(Batterie)
Christophe "Chris".
(Basse)
TRACKLIST
1) Reborn From Death
2) Abruted
3) Une Souris Verte
4) Bouba
5) Arf !
6) Forclosure Beyond Ingnifusion
7) Brutally Brutalized
8) 6J
9) Disgorging The Prepuce
10) Phoned To Death
11) Monster Mosh
12) Captain Igloo
13) Ghost Track
14) Milhouse By The Cemetery
15) Musashimaru
16) Poil Pubien
17) One Chiotte
18) People = Frite
19) Juda Prost
20) Like To Vomit
21) From The Dark Depths Of Long Eternity In My Old Ages Of Emptiness I Shall Reign In Chaos On My Bloody Throne Of Relegation Of The Weak
22) Max Et Compagnie
DISCOGRAPHIE
Si l'on décide de chroniquer un album d'Ultra Vomit on se doit de sortir les meilleures références culturelles possibles. Ainsi je citerai Frédéric Game joué par le divin Patrick Bruel dans P.R.O.F.S. qui disait « intéresser les cons demande beaucoup d'intelligence ». Aussi sortir un pastiche album de ce calibre avec un telle tracklist demande forcément travail, talent et une intelligible approche de la musique.
Lorsqu'on commence à jouer de la musique puis à force de progrès on finit par avoir un certains niveau, le musicien se dit qu'il peut définitivement en faire quelque chose de sérieux. Fetus et Manard eux ce sont dit qu'il fallait faire du Grind et reprendre les meilleurs chansons de leur culture populaire globale. Ainsi "une souris verte"; "Bouba" et le générique du manga "Max et compagnie" sont passés à la moulinette grindo_death vitaminée. Et le résultat est assez intéressant. Voilà ! ça c'est la chronique sérieuse sur des chansons qui attirent l’œil à première lecture et que l'on écoute bien sur en premier tellement notre curiosité est taquinée. Ultra Vomit c'est tout ça mais c'est aussi plus que ça. Déjà les nantais accrocs aux petits Lu et digne supporter de La Beaujoire sont classés Grind Français. Dans le registre il y avait déjà Gronibard : là où ces gens qui jouent tout nus ou se travestissent en péripatéticienne toute droite sortie d'un album d'Edika ont choisi le difficile registre de la vulgarité scato_sexo_beauf', les trois nantais d'Ultra Vomit sont les ambassadeurs de la bien séance, du courtois et du violent. Monsieur Patate commence comme un disque de grind : les morceaux sont courts (comme sur un disque de grind), les growl et grognements sont bien gutturaux (comme sur un disque de grind), les paroles sont de vraies chef-d’œuvre (comme sur un disque de grind). MAIS...! il y a un peu plus que ça.
En effet, les trois musiciens semblent affublées de bonnes bases techniques : tant sur la batterie que sur les gros riffs sortie par Fetus mais aussi sur sa capacité de vocalise intéressante (sera bien mieux mise en avant sur l'opus suivant) . Ainsi entre deux morceaux courts où l'on a à peine le temps de se dire « Hey mais c'est une reprise de...euh..c'est quoi déjà ? » que le groupe nous sort un gros riff qui envoie la purée, un break pataté à la Papin (n'est ce pas Monsieur) ou un blast tonnerre de Nantes qui donne la frite ! Les morceaux comme "Monster Mosh" , '6j" ou le tiguiguidi guidi guidi "Musashimaru" ont de sacrés passages bien grouvant que pas mal de groupes se voulant très sérieux voudraient avoir dans leur besace. Bien sur on n'oublie pas le "poil pubien" chanté / pesté car probablement sur le bout de la langue tout le long de la chanson (histoire de comparer les deux ambassadeurs du Grind burlesque : Gronib' et UL)! Et pour finir on se délecte des reprises sérieuses ou inspirations goûteuses comme le Slipknotien "people = Frite" , le classique 80's remodelé Ultra Vomit "Phone to Death" (Captain Sensible : "Wot") ou le Dance 90's I like to Vomit : Vrai 2 vrai in French avec un Jacques Chirac en Featuring. On finit avec un "Judas -Prost' dont le clip est probablement le meilleur de tous les temps tout genre confondu. Bref notre joie auditive est débordante, on en met partout et pour rester dans le théme de Monsieur Patate, sommes obligé de passer la raclette histoire de ramasser les épluchures de joies jonchant le menu bonne humeur à partager.
26 minutes de production assez énormes en guise de CV pour ce groupe. En gros on peut tout jouer, on sait tout jouer et on sait même composer , par contre ne comptez pas sur eux pour être sérieux. Quoique autant de débauches d'idées, de riffs et bêtises (renouvelées en 2008 avec un Objectif Thunes encore meilleur) ne peuvent être le fruit de cancre ou de fainéant. A se demander ce que donnerait le résultat si ces gars là rangeaient les blagues au placard... Ce serait comme Docteur House sans sa douleur à la jambe ou un Ribery avec du vocabulaire : Ennuyeux à souhait. Continuez à déconner avec tout ce sérieux de préparation, ça fait beaucoup de bien. Bonjour, merci, Au revoir.