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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 20/20

LINE UP

-Peter Theuwen
(chant+guitare)

-Mattias Theuwen
(chant+guitare)

-Kobe Canière
(chant+claviers)

-Hannes Leroy
(basse)

-Pepijn de Raeymaecker
(batterie)

TRACKLIST

1) Broken 
2) My Precious Unknown
3) Second Mirror
4) No Regrets
5) Fare Thee Well
6) The Carnival of Miscreation
7) Inner Voices
8) Unhealed
9) A Glance of Misperception

Mettre tout en rouge était moche et n'avait aucun sens. J'ai donc tout laissé en noir...

DISCOGRAPHIE


Thurisaz - The Cimmerian Years
(2011) - death metal black metal metal prog perfect metal - Label : Sleazy Rider



« Ca y est, l’autre zan fait son intéressant. Il met un 20 à un groupe dont personne n'a jamais entendu parler ! J’te jure, les Eternels, c’était mieux avant ! » J’ai raison ou j’ai pas raison ? Quand vous avez vu la note, ne me dites pas que vous n’avez pas pensé un truc dans ce genre. Eh bien, vous avez tort ! Enfin pas sur toute la ligne, Thurisaz n’est effectivement pas très connu, mais non, je ne cherche pas à faire mon intéressant, je SUIS intéressant, c’est différent (et modeste aussi). Il se trouve que jusqu’il y a peu, l’album parfait, le Graal musical venait hanter mes rêves de manière récurrente. J’essayais d’écouter cette œuvre ultime mais n’y arrivais jamais (la bizarrerie des rêves, quoi). Croyez-moi ou non, depuis que j’écoute The Cimmerian Years, ce maudit cauchemar ne vient plus troubler mon sommeil, et j’ai par ailleurs la sensation d’être un alchimiste ayant enfin trouvé la pierre philosophale.

The Cimmerian Years est le troisième album de ce groupe belge qui s’est déjà fendu d’un premier Scent of a Dream de black-atmo délicieusement naïf et d’un excellent second opus du nom de Circadian Rythm. Mais là… Là, c’est tout bonnement la quintessence de l’atmospheric black-death, cet album subtil, à la beauté absolue mais discrète, nous offrant tout ce qui se fait de mieux dans le genre. Sans ostentation et sans allez chercher midi à quatorze heures : pas d’effets dingues, pas de techno, pas de soprano (on a le droit à des chœurs féminins dans un titre seulement, le fantastique "Unhealed"). Une bonne section rythmique, des guitares inspirées, du clavier (bontempi, bien sûr, genre oblige !) à haute dose, un trio de voix death/black/claire et surtout, surtout, un incroyable talent de composition. Chaque titre a dû être pensé, repensé et repensé encore : en seize ans de carrière, le groupe n’a pondu que trois LP, c’est bien le signe que rien n’est fait dans la précipitation, et franchement, qu’ils mettent dix ans de plus à sortir un album s’il a la qualité de celui-ci. Sincèrement, écouter The Cimmerian Years c’est entrer dans un monde d’une poésie sombre et magnifique, mise en scène par des musiciens reconnaissant sur leur site l’influence de musiciens tels que Steven Wilson ou Devin Townsend.
Il est clair que les fameuse influences « prog » et non-extrêmes de ces artistes se font sentir dans le côté limpide des passages en chant clair, dans la beauté des chœurs et autres moments acoustiques. Les puristes de Porcupine Tree risquent cependant de ne pas complètement trouver leur compte avec cet album, car, certes, The Cimmerian Years fait la part belle aux ambiances et aux chorus, tous plus somptueux les uns que les autres, mais Thurisaz n’oublie que ses racines sont plus sombres, et plus extrêmes. Bien sûr, les amateurs de violence pure délivrée sur une cadence cataclysmique peuvent passer leur chemin (d’ailleurs aucun d’entre eux n’est en train de lire ces lignes), mais tout de même, les Belges n’oublient pas de growler, de brailler, ni d’asséner quelques rythmiques bien senties arrosées de nappes de claviers harmonieusement obscurs. Cet ensemble captivant est mené sur un rythme relativement tranquille, même si le début de "No Regrets" s’appuie sur un tempo plus enlevé, alors qu’au contraire les « dirges » (en anglais dans le texte) que sont "Fare The Well"· ou le très In Vain-ien "A Glance of Misperception" donnent eux plus dans le doom-death. Ces changements de tempo sont à l’image de toutes les variations que contient l’album : elles s’inscrivent dans un cadre extrêmement  cohérent, construit par des maîtres de l’harmonie.
Choisir un morceau ? Impossible. Même l’intermède acoustique "Inner Voices" est emprunt d’une beauté mélancolique à couper le souffle. Tout, absolument TOUT, est magnifique. The Cimmerian Years s’écoute d’une traite, dans l’obscurité. L’ouverture atmosphérique "Broken" plonge tout de suite l’auditeur dans ce bain aux senteurs douces-amères, "My Precious Unknown" et "Second Mirror", lui hérissent le poil à coup de riffs lourds, de claviers à l’ancienne et de refrains en voix claire hallucinants. Le plus speedé "No Regrets" et ses synthés à grande vitesse est tout bonnement ahurissant. Le début de "Fare Thee Well" paraît une reprise d’un obscur groupe des 70s si cher à Ulver avant que l’on se rendre compte que non, il s’agit bien du génie propre de Thurisaz qui est derrière cette compo, alors que "The Carnival of Miscreation" prolonge le plaisir jusqu’à son final d’anthologie. En parlant de final, que dire de celui de "Unhealed", parfaitement amené préparé par un break de toute beauté où la voix féminine orientalisante évoquée précédemment fait mouche. La magnificence douloureuse de "A Glance of Misperception" clôt l’ensemble, mais le clôt-il vraiment ? Pas sûr, il s’agit plutôt d’une invitation à recommencer ce voyage au pays du metal (pas si) extrême fait de poésie.


Si l’alchimie spirituelle est le mariage réputé impossible de la foi et de la raison, l’alchimie musicale métallique est l’union souvent tentée, pas si souvent réussie, de la force et de la finesse, de la colère et de la douceur. Dans le premier cas, le mariage se matérialise sous la forme de la pierre philosophale. Dans le second, il a également un nom : The Cimmerian Years. Thurisaz achève de manière définitive le travail commencé il y a plus de vingt ans par les pionniers en la matière (qui se souvient de Carpathian Full Moon ?). Merci messieurs, du fond du cœur, merci.


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