CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Mattias Theuwen
(chant+guitare)
-Peter Theuwen
(chant+guitare)
-Kobe Cannière
(chant+claviers)
-Lars Vereecke
(basse)
-Pepij de Raeymaecker
(batterie)
TRACKLIST
1) Symbols
2) Falling
3) Point of No Return
4) Circadian Rhytm
5) Fading Dreams
6) Switch to Red
7) Impending...
8) ...Betrayal
9) Past Perfect
DISCOGRAPHIE
Soyons clairs, cette chronique, c’est un peu l’équivalent de la vidéo que se mate le héros veuf de n’importe quel film américain (ben oui, tous les héros de films américains sont veufs, c’est comme ça, ça ne se discute pas). Il essaye de se remettre du traumatisme en regardant encore et encore sa bien-aimée disparue en train de courir sur la plage avec une expression de demeurée. Voilà. Donc la bien aimée, là, c’est Thurisaz. Elle vient de mourir (au moins provisoirement) avec The Pulse of Mourning. Et donc la vidéo, c’est Circadian Rythm. Le bon vieux temps. Vous suivez ?
Oui, le bon vieux temps. Quand le splendide groupe belge était incisif, quand chaque riff, chaque nappe de synthé 80s, chaque growl et chaque cri sortaient du fin fond de leurs tripes. Quand les chœurs étaient beaux sans être sirupeux. Après un premier album, Scent of A Dream, un peu plus conventionnel (mais de bonne facture), Circadian Rythm met la barre très haut, et même si The Cimmerian Years atteindra plus tard l’Excellence totale, le deuxième méfait des compatriotes de l’émérite Mister Patate, vaut déjà son pesant d'or. On jettera un voile pudique sur un "Fading Dreams" opethien bien trop mielleux – dans ce registre le titre final "Past Perfect" est bien plus convaincant – et on goutera encore et encore les prouesses musicales que représentent des claques comme "Point of No Return" ou "Circadian Rythm", où la mélodie des chœurs et des claviers s’entend à merveille avec l’agressivité du black/death, pas ultra brutal, mais tout de même bien corrosif. Et si je ne cite que deux titres, c’est pour ne pas les citer tous… Oh et puis quoi, soyons fous, citons-les tous ! "Switch to Red" (et sa merveille de passage acoustique) est tout aussi jouissif, et "…Betrayal", un tantinet plus direct et plus sombre, est un brûlot.
Et l’initial "Falling" alors ? De la même qualité que ses petits copains, il explique parfaitement ce qui va se passer par la suite. Les cinq bombes énumérées ont toutes en commun de rester du bon côté de la frontière entre le pays de la puissance et l’horrible royaume de la niaiserie, ne mettant jamais le pied dans ce dernier. L’exemple le plus marquant est peut-être celui de "Circadian Rythm" : le début du morceau donnant dans le black death très, très mélodique, 99% des groupes en auraient profité pour déverser des tonnes de guimauve sur l’auditeur, mais Thurisaz déjoue le piège, propose une suite inattendue à l’entame piégeuse et retarde ingénieusement l’entrée de chœurs tout en retenue, avant qu’un passage acoustique magnifique ne finisse de faire du titre un joyau. Quant aux arrangements, on pourra dire que les quelques voix-offs parsemant l’œuvre et les digressions instrumentales ne sont certes pas révolutionnaires, mais font clairement le boulot. Conclusion : on n’a pas encore atteint le stade où chaque note est un orgasme, mais on s’y approche à grand pas…
… ou Cabrel aussi, il avait pas fait ça aussi dans un de ses clips, le père Francis ? Le coup du type triste qui ressasse le départ de sa mie vers d’autres cieux. Mais bon, le spécialiste en la question c’est Mel Gibson. Il est toujours très triste et fâché, toujours veuf, tou-jours. Et dans les Gremlins aussi, la nana nous trouve le moyen de raconter que son papa est mort en descendant par la cheminée déguisé en père Noël. Ils devraient écouter Circadian Rythm tous ces gens…