CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Sanrabb
(chant+guitare)
-Skinndod
(guitare)
-Dolgar
(basse)
-Slaktaren
(batterie)
TRACKLIST
1) The Decision
2) Unravel
3) Nothing Deseves Worship
4) Nine Circles Of Torture
5) A Grave Of Thoughts
6) Lead To The Pyre
7) End Ritual
8) Death Enters
DISCOGRAPHIE
C'était chiant.
Voilà, c'est tout.
Bon, si vous avez eu le courage de scroller jusqu’ici, on va pouvoir parler un peu plus en détail du dernier Gehenna, même si vous auriez pu en rester au début de la chronique. Le dernier ? Oui, car Gehenna est un groupe relativement actif, dont la première sortie remonte à 1994. Un groupe de la seconde vague passé totalement inaperçu donc, et à l’écoute de ce dernier-né, on dirait presque à raison, pour peu que l’on veuille être méchant.
En dehors de sa pochette relativement classieuse, Unravel n’a pas beaucoup d’atouts pour lui. Les guitares, si elles forment avec la basse et la batterie un ensemble opaque, manque de gniaque, n’agressent pas assez. Ou alors, ce sont les riffs, qui, s’ils arrivent parfois à distiller un semblant d’ambiance "End Ritual", l’ouverture assez bancale rythmiquement d’"Unravel", qui crée un sentiment d’instabilité), ne marqueront sûrement pas grand monde, même les fanatiques des bariolés nordiques de la seconde vague. Pourtant, on sent une certaine volonté chez Gehenna, une envie de bien faire… Seulement, la volonté et l’envie ne font pas tout, encore faut-il être apte à déterrer les riffs putrides qui feront relancer l’album avec une crainte mêlée de respect. Sur ce point, les morceaux d’Unravel pèchent clairement : ils passent poliment, ils n’horrifient pas, mais ils ne font pas la moindre étincelle. Cet album se résumera donc dans sa plus grande partie à du black qui s’écoute poliment, qu’on relance, parce que c’est le boulot du chroniqueur, mais qui ne laisse pas de trace.
Pour ne pas les enterrer trop vite, il est à objecter que quelques passages sortent de ce climat de platitude, et heureusement, faute de quoi cette sortie serait totalement à oublier. Le pire dans tout ça est peut-être la sale manie qu’ont ces Norvégiens de répéter outrageusement un riff dès qu’ils en trouvent un. Si le procédé marchait chez Darkthrone, en hypnotisant assez régulièrement, ici point. Et l’ancienneté de la formation n’aide pas à la compassion quant à ce qui pourrait être considéré comme une erreur de parcours. Unravel collectionne les travers ; en plus de l’ennui qu’il provoque, il parvient à être mou du genou, et l’on regrette la relative absence de blasts bien haineux, ceux étant présents passant la plupart du temps seulement comme du remplissage, une manière syndicale de cocher les cases du cahier des charges du black. Sans aller aussi loin que leurs compatriotes Fester, avec qui on atteint le médiocre, les Norvégiens se débrouillent tout de même fort bien lorsqu’il s’agit de nous lasser et d’installer une langueur relativement mortelle sur une durée qui aurait pu être investie bien plus judicieusement.
J’ai subi quelques écoutes de ce disque. La scène black actuelle enfante un nombre assez conséquent de bons albums chaque année pour que vous n’ayez pas à écouter Unravel. Et dans le pire des cas, il reste toujours les classiques. Je doute même que les fanatiques y trouvent un grand intérêt, c’est dire…