CHRONIQUE PAR ...
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Anthony Notarmaso
(chant)
-Trent Hafdahl
(guitare)
-Justin Lowe
(guitare)
-Lerichard ''Lee'' Foral
(basse)
-Dan Carle
(batterie)
TRACKLIST
1) Anti-Pattern
2) Of Fearful Men
3) Pennyweight
4) Disconnect
5) Nine Summers
6) Virga
7) Neo Soul
8) Parise
9) A Wolf Amongst Ravens
DISCOGRAPHIE
On ne présente plus le groupe, membre du « Big Four » du Deathcore technique en compagnie de Veil Of Maya, Within The Ruins et Born Of Osiris. Après In Dreams, en 2010, qui avait fait craindre l'orientation du groupe vers une voie plus expérimentale, ainsi que l'incorporation du chant clair, qui en avait sûrement effrayé plus d'un, ATB revient un peu aux "sources" et ne continue donc pas le chemin emprunté par In Dreams. Il s'inscrit plutôt dans la continuité et l'amélioration de Rareform, qui reste d'ailleurs à ce jour leur album de référence. Que les fans se rassurent, c'est le retour d'un très bon After The Burial sur le devant de la scène.
Parlons immédiatement de la déception : mettez tout de suite de côté la première chanson ''Anti-Pattern'' qui pourrait presque être qualifiée d'erreur de casting, tant elle contraste avec la solidité du reste de l'album. Cette chanson n'est ni bonne ni mauvaise, elle est tout simplement sans relief ni saveur. Malgré le rythme identique tout au long de la chanson, vous l'aurez tout simplement oubliée dès que la deuxième commencera. Le début de ''Of Fearful Men'' rappellera directement le premier album Forgiving A Future Self. ''Pennyweight'', et ses rythmes groovy typiques djent, vous restera sûrement en tête, sans parler de son refrain repris en chœur (mais pas en voix claires, rassurez-vous) : « Give me (indication). Give me (separation) ». Hormis le titre que nos musiciens nous avaient proposé en avant-première "A Wolf Amongst Ravens'', deux chansons se démarquent clairement du reste et peuvent être qualifiées de "tubes" de l'album : ce sont "Virga" et "Neo Soul". Et ce n'est pas un hasard si ce sont les deux qui rappellent le plus Rareform... La première nous le rappelle clairement et on pourrait même croire que c'est une chute de cet album qu'ils ont reprise, retravaillée et réactualisée. Elle est d'ailleurs en featuring avec Nick Wellner, chanteur sur le premier album du groupe. A noter la présence d'un mini-solo de batterie assez bien exécuté qui introduit le break à 2'25. La deuxième s'ouvre sur introduction en arpège aussi mélodique qu'inattendue et pourrait être rapprochée de ''Aspiration''. Dès que le riff commence, il ne quittera plus votre crâne, pour votre plus grand plaisir! Le quintet nous livre aussi une chanson aux mélodies de dignes de musique classique avec ''Disconnect'', la plus longue de l'album avec quasiment 6 minutes au compteur.
Bien sûr les solos ne manquent pas (''Pennyweight'', ''Disconnect''), toujours aussi mélodiques et virtueux, faisant parfois penser à Within The Ruins. Les breaks sont au rendez-vous aussi et présents en masse (''Of Fearful Men'', ''Pennyweight'', le tout-puissant ''Disconnect'' à partir de 3'06, ''Virga'', ''Neo Soul'' et ''A Wolf Amongst Ravens'' ) et viennent parfaitement contraster avec les parties mélodiques et techniques du groupe, que les guitaristes gèrent avec une aisance assez déconcertante, notamment en ce qui concernent les passages plus polyrythmiques qui sont légions, surtout avec ''Pennyweight'' et ''A Wolf Amongst Ravens''. Le chanteur Notarmaso nous fait encore part de sa puissance vocale et de sa palette - assez réduite, il faut l'avouer - mais très bien maîtrisée, passant des chants typés hardcore, auxquels il nous a habitué depuis Rareform, mais sachant aussi aller chercher dans les aigus. La qualité de production est bien évidemment excellente, ce qui n'est pas une surprise quand on connaît la réputation du label Sumerian. Bien sûr tout l'album n'est pas parfait et quelques passages plus posés, aériens voire ''excentriques'' et qui rappelleront In Dreams font leur apparition (''Nine Summers'', ''Parise'' et l'envolée et son petit solo de basse dans une atmosphère jazzy) mais ne prennent pas trop de place et ne viendront surtout pas plomber la qualité et l'ambiance générale dégagée par Wolves Within.
Une belle surprise que ce Wolves Within, après le très bon dernier album de Within The Ruins, de l'année 2013, qui sera donc un bon cru niveau Deathcore, après une certaine baisse de niveau ressentie les années précédentes. Est-ce l'appréhension due à cette baisse qualitative qui modifie la perception de cet excellent album malgré tout ? Je ne pense pas, car les qualités de ces gaillards sont reconnues de tous et bien présentes et exploitées ici. Un très bon album certes mais qui, au mieux peut espérer rivaliser avec Rareform sur quelques points dans la discographie d'ATB, mais ne le détrônera sûrement pas.