CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Christoph Hessler
(chant+guitare)
-Thomas Zipner
(guitare)
-Sebastian Wagner
(basse)
-Moritz Müller
(batterie)
TRACKLIST
1) Relations In The Unseen
2) Thanks For Nothing
3) The Ones We Never Knew
4) Out Of Phase
5) Panic Waves
6) Joker
7) Tonight
8) Origin: Unknown
9) Walk On Broken Glass
10) The Ghost Of A Chance
11) ... Like It Is
12) Golden Mean
DISCOGRAPHIE
Nous ayant laissé fin 2012 un album plus que correct offrant un pop/rock à légère tendance progressive, à défaut d’être original, The Interspheres est de retour moins de deux ans après ce premier effort. Dans un paysage musical de plus en plus sclérosé par la facilité, il est aisé de comprendre le bien que produit l'existence de formations telles que celle-ci.
Tout d’abord, petite nouveauté de bon aloi : l’abandon des tentatives de progueries assez bidons qui émaillaient Interspheres Atmospheres. Les morceaux n’atteignent même pas cinq minutes. L’effort est donc concentré sur l’efficacité. Et de ce point de vue, les Allemands se sont relativement surpassés… Diantre, chaque refrain rentre en tête rapidement, et aucun n’est significativement inférieur au reste… Assez difficile à croire venant d’un groupe de la vaine rock alternatif « on doit tout à Muse et consorts » où la plupart des albums contiennent au moins un filer… Certains sont d’ailleurs bien au-dessus, comme celui de "Walk On Broken Glass", mais ce titre-ci est un peu hors-concours, vu la façon dont il surclasse les autres. A la rigueur, le refrain de "Panic Waves" peut être classé comme en dessous, mais le reste du titre compense. Et si c’était seulement les refrains, mais les couplets aussi… Porté par un chant nuancé, qui passe du doucereux popisant au presque hardcore de "The Ghost Of A Chance", en étant parfois soutenu lors de chœurs bien écrits, le disque passe assez vite, et cette fois-ci, la pop/rock assez accessible du groupe se dote de grosses guitares du plus bel effet.
Et autour de cela, on retrouve un monticule assez impressionnant d’arrangements, qui fait passer le dernier disque pour minimaliste. Disséminés tout au long du disque, ceux-ci sont dus à la présence en studio de nombreux types de claviers, qui ont permis au groupe quelques « expérimentations » assez heureuses, dont notamment une bonne partie d’ "Out Of Phase", portée par les trames sonores, et soutenue encore une fois par les six-cordes au son organique. D’ailleurs, lesdites guitares ont un nombre assez impressionnant de sonorités différentes sur cet album, oscillant entre le son planant et typé post-rock ("Panic Waves"), la grosse distorsion chaleureuse ("Joker") ou le saturé cristallin ("Walk On Broken Glass"). Mais les Allemands ne se reposent pas seulement sur leurs pédales (qui a dit comme les shoegazers ?), et ils créent aussi d’admirables mélodies, comme celle de "Joker", "Tonight", ou encore une fois "Walk On Broken Glass". Oui, ce titre est une mine de trouvailles toutes plus ingénieuses les unes que les autres. On n’oubliera pas non plus de mentionner que la basse, bien audible, joue des lignes différentes des guitares, et ne se contente pas de les soutenir, ce qui fera plaisir aux amateurs de l’instrument.
Un nouvel album surprenant par sa qualité, homogène, qui passe comme une lettre à la poste, et se réécoute avec plaisir, grâce à son grand potentiel d’accroche. Même s’il entre facilement en tête, il lasse difficilement, notamment grâce la qualité des mélodies et arrangements ; tout ce qu’on attend d’un album de pop en fait. Mais avec des guitares énormes en prime, pour que les jeunes puissent faire les rebelz. Eh ouais, The Interspheres, c’est maintenant un peu la meilleure alternative à Muse après leur chute dans les tréfonds de la putasserie.