CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Janne "JB" Christoffersson
(chant+guitare)
-Fox
(basse)
-Ludwig Witt
(batterie)
TRACKLIST
1) On Hooves Of Gold
2) Steel Versus Steel
3) Fight
4) Triumph And Power
5) Dominator
6) Arv
7) Holmgång
8) The Naked And The Dead
9) Ymer
10) The Hammer Will Bite
11) Blackmoon (bonus)
DISCOGRAPHIE
Un nouveau Grand Magus, c'est forcément une bonne nouvelle. Quand on connaît la qualité des précédentes productions du trio suédois (Hammer Of The North en tête), on savait qu'on ne pouvait pas être déçu. Et autant rompre le suspense d'entrée, on ne l'est pas, même si le groupe montre qu'il trace sa route indépendamment du reste. Malgré un style général qui ne bouge pas d'un iota, ce Triumph and Power regorge de petites nouveautés, parfois très pertinentes, parfois moins…
Passée l'intro épique de "On Hooves Of Gold", on remarque dès le premier riff les choix sonores qui seront fait sur l'ensemble de l'album : guitare très lourde, très stoner, basse poussée bien en avant, bien distordue et bien grasse. La batterie est un peu victime de ces choix et manque d'espace pour s'exprimer, mais reste en renfort derrière. De même, quelques écoutes suffisent pour distinguer ce nouvel opus, une nouvelle fois très homogène et cohérent, dans l'orientation des choix de composition. On connaissait déjà cette lourdeur caractéristique sur les précédents albums et l'ajout d'un feeling 70's avec The Hunt, se faisant encore sentir dans cette production chaude qui fait doucement ronfler les amplis à lampes (l'opener "On Hooves Of Gold" effectue parfaitement la transition). La nouveauté vient plutôt du penchant dépouillé des structures. Grand Magus a toujours fait du heavy old school, mais auparavant avec un côté assez classieux et épique qui impliquait un peu d'innovation. Point de tout ça ici, on ressort la bonne vieille artillerie binaire à coup de power chords sans raffinement, et feu ! On navigue en plein Judas Priest première période, qui aurait volé le son gras de Black Sabbath, le tout avec une production moderne plus proche des groupes de stoner actuels. Bien souvent, le nom de Spiritual Beggars revient à l'esprit (groupe où a officié le leader JB il y a quelques années) et pas mal de compos peuvent évoquer Demons entre autres ("Dominator", "The Naked And The Dead").
Face à ce côté minimaliste des structures et des riffs, l'accent a été mis sur les refrains qui ne nécessiteront que quelques écoutes avant de rester gravés dans votre mémoire et de vous procurer l'impassable envie de les reprendre en chœur. Aucun faux pas à déclarer de ce côté, on enchaîne de tuerie en tuerie ("Steel Versus Steel", "Fight", "Triumph And Power") avec des hymnes courtes et calibrées mais qui gagnent en génie au fil des écoutes ! Autre élément remarquable, l'introduction de deux morceaux acoustiques, "Arv" et "Ymer", baignant dans une ambiance folk viking, qu'on croirait plutôt sorti tout droit de n'importe quel groupe de black folk que de Grand Magus ! Mais peu importe, Grand Magus n'a jamais caché son amour pour Bathory et comme le succès est au rendez-vous, l'album gagne un cachet non négligeable par ce discret ajout. L'occasion aussi de donner un peu d'air dans cette production lourde et sans temps mort. On peut cependant s'étonner de la courte durée de l'album (42 minutes), qui ne vient après tout peut-être que de la frustration de cette qualité constante de la galette. Bref, on en redemande ! L'album gagne en effet à être écouté en entier, ce qui permet d'évacuer les défauts de certaines compos : "Steel Versus Steel", assez banale malgré son refrain addictif, ou encore "Triumph And Power" qui est objectivement un concentré de clichés vus et revus mais où là encore le refrain fait mouche et passe l'éponge sur le reste.
Triumph And Power n'est pas le meilleur album de Grand Magus, mais reste un excellent album de heavy metal et confirme le statut du trio de valeur sure, en le positionnant en leader incontesté de cette scène revival. Si vous avez besoin de vous remonter le moral, si vous avez besoin de libérer votre testostérone ou de laisser s'exprimer le viking qui est en vous, si vous avez trop fait tourner le dernier Amon Amarth, si vous voulez juste du bon heavy pas prise de tête pour chanter à tue-tête, Triumph And Power est, dans n'importe quel cas, pour vous.