CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Aphazel
(guitare+basse+claviers)
-Lord Kaiaphas
(chant+batterie)
-Kjetil
(batterie)
TRACKLIST
1)Ponderous Moonlighting
2)The Cainian Chronicle Part I : The Curse
3)The Cainian Chronicle Part II : Lilith's
4)The Cainian Chronicle Part III & IV : Di
5)At The Infernal Portal (canto III)
6)Cry Of Marianne
7)Prophecy Of Gehenna
8)Song Of Kaiaphas
9)Exu
10)The Pagan Cycle
11)Homage To Pan
DISCOGRAPHIE
Revenons sur cet album, grand épisode de la discographie irrégulière d’Ancient, formé en 1992 comme projet solo par Aphazel. Tel un assaut à la conquête de la nouvelle scène black metal du début des années 90; The Cainian Chronicle se veut largement comme le meilleur album du groupe. Bourré d’idées, de tradition métallistique païenne voire vampirique, d’une intensité musicale et d’une ambiance sombre tout autant que violente, The Cainian Chronicle mérite un respect largement gagné à la sueur de son front.
Principalement très rapide et vraiment traditionnel, le black metal de Ancient sur cette réalisation trouve son compte et son originalité dans les lignes harmoniques particulières développées. Loin des accords de ré basiques et d’une atmosphère gagnée à coup de production merdique, Ancient a compris que c’est par la richesse de la composition que se joue la force de la musique. Largement dirigées par Aphazel qui prend en charge la guitare, la basse et les claviers, les structures musicales se veulent à la fois complexes et compréhensibles, fortes de refrains solides ("Lilith’s Embrace", "Homage To Pan", "The Curse"), et surtout d’une certaine violence intemporelle baignée dans des ambiances noires ("At The Inferal Portal").
Jouant aussi la carte de l’hétérogénéité propre au black metal de cette période, Ancient ne perd pas le nord et sait proposer quelque chose bien différent avec des titres expérimentaux à part entière, comme le célèbre "Exu", mélange de rythmes païens cérémonieux, d’incantations et de cris de souffrance féminins. Le démon se régale, quoi. Dans ce même trip païen, "The Pagan Circle" fait très bien l’affaire avec des riffs en rideau piqués de chants clairs aussi bien masculins que féminins (assurés par Kimberly Goss). Le pont vaut à lui seul l’écoute entière de l’album: après un passage éthéré clavier/guitare acoustique, l’arrivée brusque et profonde des guitares et du chant écorché donne une impression de puissance incroyable. Et puis la structure des morceaux est logique, un tout qui facilite le voyage mental, ce de quoi on est loin avec les groupes actuels, plus occupés à montrer leur technique qu’à réellement chercher ce qui fait du bien au cerveau.
Les claviers sont dans cet album comme dans les autres, d’ailleurs, un soutien général aux compositions. Ils ne sont pas partout, loin de là, et loin des nappes visqueuses que l’on pourrait penser. Ils amènent ici et là comme sur le premier pont de The Curse une sorte de recueillement avant la tempête, permettant d’atteindre l’atmosphère globale recherchée. Quelques membres partirons par la suite, certains après l’album suivant Mad Grandiose Bloodfiends comme Kaiaphas, ou Kjetil juste après celui-ci. Et c’est dommage parce qu’au chant, Kaiaphas a tout donné pour le groupe. L’aura noire, agressive et personnelle qui s’en dégageait doit encore faire quelques jaloux…
Enfin enfin, jamais regret ne sera formulé pour cet album de black metal intense tout autant qu’inspiré qui marqua cette nouvelle scène extrême. Et surtout, de nombreuses heures d’écoute parviennent encore à dégager une certaine magie…