CHRONIQUE PAR ...
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Sean Harmanis
(chant)
-Nick McLernon
(guitare)
-Craig Buckhingam
(guitare)
-Chris Arias-Real
(basse)
-Louisa Burton
(claviers+chant)
-Tim Madden
(batterie)
TRACKLIST
1) Prologue
2) Neverbloom
3) Morrow
4) Elegies
5) Maelstrom
6) Oceans Of Emptiness
7) The Well
8) Weeping Wastelands
9) Widower
10) Chronicles
DISCOGRAPHIE
Vous en avez marre des groupes de deathcore basique (une redondance pour certains), Make Them Suffer peut vous proposer une alternative non-négligeable pour les fans de death/core et black symphonique. Neverbloom est un album d'une grande noirceur pour du deathcore, ce qui m'a permis de le qualifier de Blackened Deathcore, après une longue hésitation. Après déjà deux essais, un EP intitulé Lord Of Woe en 2010 et une démo éponyme en 2008, c'est un album de plus de quarante six minutes que nous ont élaborés les Australiens de Perth.
Tout d'abord, pour les connaisseurs, vous n'êtes pas sans savoir, et certains l'auront remarqué immédiatement, que le nom du groupe est une chanson du groupe Cannibal Corpse. Maintenant peut-on rapprocher ces deux groupes ? Dans le fond pas vraiment, mais dans la forme, la puissance sonore est comparable. La comparaison s'arrête là puisque les deux groupes n'évoluent pas du tout dans le même registre, notamment au niveau des paroles, où l'on est loin du gore sanguinolent de nos amis de Floride. Ici, c'est plutôt le cheminement d'un homme dans le côté sombre de la vie (à travers des forêts notamment) qui est narré et qui transparaît tout au long de la galette.
La musique est opaque, compacte et touffue, à l’image du thème de la forêt qui est récurrent. Elle est difficilement accessible au premier abord, et on a parfois du mal à en distinguer les différents instruments. Mais une fois qu’on y est entré, celle-ci s’éclaircit et on parvient mieux à la comprendre. Elle devient tout d’un coup moins dense. Petite pensée pour le bassiste par exemple, qui n'est qu'à peine audible dans les passages les plus clairs et dégagés (qui ne sont pas nombreux, il faut l'avouer). Pour en revenir au thème omniprésent de la foret, on aurait plutôt tendance à le retrouver dans un groupe avec un certain penchant gothique comme un Paradise Lost ou un Theatre Of Tragedy. Les paroles contrastent totalement avec la musique que dégage le groupe, même si on pourrait considérer le piano comme une sorte de lien entre les deux. Les influences de Winds Of Plague se ressentent, hormis le fait que ce soit un des pionniers du genre deathcore Symphonique. Les nappes de claviers jouent en revanche, un rôle plus atmosphérique et de fond sonore, que celui d‘un vrai riff ou d‘une vraie mélodie.
Une fois de plus pour un groupe du genre, l'introduction "Prologue" et l'interlude musicale "Oceans Of Emptiness" ne sont pas nécessaire dans un album bien assez riche instrumentalement, sans qu’on ait à rajouter du violon et des chœurs à la Dimmu Borgir. Tentative ratée de se démarquer du reste, de la "masse" deathcore? On peut néanmoins penser que "Oceans Of Emptiness" est volontairement placée au milieu de l'album pour laisser l'auditeur respirer un minimum, celui-ci pouvant facilement se perdre dans ce puissant maelstrom ténébreux. Car oui, cet album est plein de noirceur et de mélancolie, qui lui donne son côté black, mais sans tomber dans la violence profonde, pure et dure. Pour ce qui est de la touche deathcore, elle se fait très bien sentir dans des chansons telles que "Elegies", "Widower", "Chronicles" ou encore à la fin absolument magistrale de "Weeping Wastelands".
Avec le potentiel que nous laisse entrevoir Make Them Suffer avec ce Neverbloom, nul doute que le groupe devrait s'imposer sur la durée, en tant que nouvelle égérie du black-deathcore Symphonique, en prenant la relève de Winds Of Plague, ce dernier ayant dérivé vers un style plus hardcore que symphonique qui lui était propre. Pour cela, il leur faudrait insister sur une plus grande variation des chansons, quitte à réduire la durée de celles-ci.