CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Gus G.
(guitare+basse+claviers)
-Guests
TRACKLIST
1) My Will Be Done (Mats Levén)
2) Blame It On Me (Mats Levén)
3) I Am The Fire (Devour The Day)
4) Vengeance (David Ellefson)
5) Long Way Down (Alexia Rodriguez)
6) Just Can’t Let Go (Jacob Bunton)
7) Terrified (Billy Sheehan)
8) Eyes Wide Open (Mats Levén)
9) Redemption (Michael Starr)
10) Summer Days (Jeff Scott Soto)
11) Dreamkeeper (Tom S. Englund)
12) End Of The Line (Mats Levén)
DISCOGRAPHIE
Voici venir le premier album solo de Gus G intitulé I Am the Fire. On peut toujours être super méfiant de ce type d'exercice proposé par un guitariste de talent. De plus, au regard de la flopée d'invités plutôt de haut rang, on se demande si l'on ne va pas avoir droit à des compositions mornes et ennuyeuses au service des solos toujours très décourageants pour le novice, ou extasiants pour les shred'lovers. Chronique.
Kostas Karamitroudis a bien fait de changer de nom pour choisir le nom de scène de Gus G. Non pas que son nom soit totalement imprononçable ou rigolo, mais en passant par une traduction gréco-américainde de Kostas en Gus et appointant le G. lié au surnom du bonhomme, le gap nom rock star/nom grec est flagrant. En tout cas sauf pour les fans du groupe de power metal Firewind ou d' Arch Enemy, pour qui le bonhomme a joué un peu en live et a participé à Doomsday machine, C'est avec l'arrivée et le choix d'Ozzy Osbourne de l'embaucher dans ses rang que le grand public metal va faire connaissance avec le prodige. Comme tout bon guitar-hero qui se respecte, il faut bien sur mettre en avant une dose d'orgueil egocentrico-nombriliste dans le choix des titres d'album. Avec un "I am the Fire", le jeunot de trente cinq ans n'échappe pas à règle. Pourtant au regard du nombre d'invités pour la partie chant, on pense qu'il s'agirait plutôt d'un album à la Slash où certes le guitariste est le porteur du projet musical, mais où les compositions ne tournent pas autour du riff ou du solo. C'est d'ailleurs avec un "My Will Be Done" que débute l'album où l'expert (pour avoir chanté déjà pour Malmsteen ou, dans un autre registre, pour Candlemass) Mats Leven assure les chants et propose une chanson rock bien amorcée et équilibrée : riff , mélodie et bien sûr solo énergisant.
Le deuxième titre, "Blame It On Me ", est exactement dans la même veine où le bon gros rock mélodique de durée standard se révèle parfaitement calibré pour la FM, ravit et fait taper du pied assez vite. Mais alors au bout de deux morceaux, où est le guitar-héro débauchant son manche et balançant les vrombes de notes ? Et bien c'est là que la surprise est bonne car les solos sont immenses, tant de techniques que de réalisation et de groove, se plaçant au service de la chanson. Bon, on aura quand même droit à des passages aériens et une technique dégoûtante pour les gratouilleux, satisfaits le dimanche de placer une petite gamme glissando pas trop crado. En tout cas les premiers titres sont excellents. Globalement les invités ne prennent pas le pas sur la composition et essaient de faire de leur mieux pour mettre en avant les compositions du Gus du jour. Le champ d'action et de composition est énorme et on a parfois l'impression que le grec essaie de faire un album CV du genre « hey matez et écoutez, je sais écrire et jouer comme un dieu ! » Bon passé cette impression jusqu’au-boutiste, on se régale quand même et on finit de toutes façons par cervicales remuer et popotin gigoter, bref on atteint notre point G. (Ouais facile...).
Et paf ! Avec cette réalisation studio, Gus G. montre à tout le monde qu'il n'est pas un énième guitar-hero sorti de l'usine Ozzy - live. Les invités prennent leur pieds et l'auditeur aussi. C'est globalement très bien fait et arguments supplémentaire pour les addict' des guitar-héro voulant faire une pause sur les LP pur instrumentaux. Ce n'est pas un écran de fumée...Comme dit Gus « I AM THE FIRE ! »