CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Piotr Wiwczarek
(chant+guitare)
-Spider
(guitare)
-Tomasz "Hal" Halicki
(basse)
-James
(batterie)
TRACKLIST
1) Go To Hell
2) Where Angels Weep
3) Armada On Fire
4) Triumph Of Death
5) Hexenkessel
6) Abandon All Hope
7) Worms Of Eden
8) The Eye Of The Abyss
9) Light Reaper
10) The End
DISCOGRAPHIE
Vader, en 2014, c'est presque un anachronisme. Là où une écrasante majorité de groupes de death des années 90 sont aujourd'hui morts et enterrés – ou en tout cas sans signes vitaux et avec un encéphalogramme aussi plat que la Belgique – Vader continue sa route sanglante et dépose sur son chemin une offrande tous les deux-trois ans à base de blast et de solo à base de vibrato. C'est pas qu'on s'en plaigne, hein, mais y a un moment où le haussement d'épaule blasé finira par devenir la norme.
Mais pas en 2014. Non pas que Tibi Et Igni (non, ce ne sont pas les noms de deux héros de cartoon) soit génial ou subitement original et novateur, c'est juste qu'il faut lui reconnaître une sacrée efficacité. Ou comment, après 30 ans (!) de bons et loyaux services, Piotr continue d’avoir la patate et la motivation suffisante pour nous présenter rien moins que son dixième album. Il est question de Piotr et non d'un groupe car tout le monde sait que Vader, c'est lui. Les seconds couteaux qui tiennent la basse, la batterie et la guitare solo ne sont que de pâles figurants interchangeables et presque anonymes. Bon certes, depuis 2010, à la seconde guitare nous avons toujours Marek "Spider" Pająk qui continue d'être un excellent choix avec ses solo enlevés et virtuoses, loin des leads stéréotypés que nous propose Piotr à base d'harmoniques et de vibratos – quand on en a entendu un, on les a tous entendu.
Ajoutons à cela une bonne production massive et moderne, et tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Tibi Et Igni une œuvre parfaitement calibrée et efficace. Et c'est bien ce qui arrive : entre l'introduction symphonique et les derniers moments du dernier morceau subtilement nommé "The End", on trouvera dix titres dont la qualité oscille gentiment entre « woah, sympa, ça » et « bon, ok, sans surprise quoi ». Avec quelques passages tout de même franchement enthousiasmants comme la très thrashisante "Triumph Of Death", les parties blastées presque black de "Hexenkessel" ou l’impressionnante ambiance symphonico-mélodique de "The Eyes of the Abyss" qui se paie le luxe d'un très bon solo et de mélodies puissantes. Le reste, donc, se contente de faire du Vader bien amené, bien exécuté et presque en roue libre ("Light Reaper", "Where Angels Reap", "Worms of Eden"....) mais que même les fines bouches apprécieront, ne serait-ce que pour ce déluge de blast et la voix si caractéristique de Piotr, toujours aussi charismatique.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écris : Tibi Et Igni est un bon album, mais en aucun cas un chef d’œuvre. Depuis 2006 et Impressions in Blood, Vader fait preuve d'une constance presque parfaite dans les œuvres : rien à jeter, rien à encenser non plus, mais toujours un plaisir coupable à l'approche d'un nouvel album. Une chose est sure : ça conserve, la Żubrówka .