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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Jani Kataja
(chant)

-David Blomqvist
(guitare)

-Tobias Cristiansson
(basse)

-Fredrik « Fred » John Estby
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Robert Pehrsson
(chœurs+guitare sur 5, 6 et 9)

-Nicke Andersson
(guitare sur 8)

-Johannes Borgström
(claviers sur 1 et 4)

TRACKLIST

1) Ahead of You All
2) Call of 9
3) Ballad of an old Man
4) Skygazer
5) Electric Dawn
6) 1978
7) Dogs of Warning
8) Nocturnal Triumph
9) Inside the Monolithic Dome
10) Dark Cloud
11) Mainline Riders (Quartz Cover)

DISCOGRAPHIE

The Dagger (2014)

The Dagger - The Dagger
(2014) - hard rock - Label : Century Media



Des musiciens suédois de metal extrême qui activent un super groupe pour s'adonner à leur passion du hard rock vintage, ça ne vous rappelle rien ? Tous ceux qui avaient craqué sur l'excellent Internal Affairs offert en 2012 par The Night Flight Orchestra ne manqueront pas de faire le parallèle avec le premier effort auto-intitulé de The Dagger, qui officie dans le même esprit revival. Hard blues seventies mâtiné de heavy du début des années quatre-vingts, voilà ce que promet ce quarteron de pionniers du death metal. Cette affaire-ci, pas moins intrigante que celle qui précède, mérite dès lors un examen attentif.

Initié par d'anciens membres de Grave et Dismember, section historiques du death metal suédois, The Dagger constitue une sorte de récréation - ou de retour aux premiers émois adolescents - pour des instrumentistes qui se sont jusqu'à présent distingués essentiellement pour leur aptitude à la brutalité sonique. Afin de sécuriser le secteur crucial du chant, les désormais quadragénaires ont finalement fait appel à Jani Kataja, gosier chez les stoners de Mangrove et Sideburn, histoire de bien coller aux ambiances rétro annoncées. Bonne pioche – ce qui n'est guère étonnant à l'écoute des prestations antérieures de ce chanteur qui n'a pas eu à fournir un gros effort d'adaptation, eu égard à son registre habituel. Kataja évite en sus les redoutables extravagances laryngologiques qui caractérisent certaines productions lourdes des années soixante-dix, même si cela renforce l'impression d'uniformité ressentie à l'écoute de l'album. Et oui, désolé pour le suspense mais il faut concéder d'entrée que les Scandinaves peinent à s'extraire du cahier des charges qu'ils se sont imposé, celui-ci étant au final trop scrupuleusement respecté. Passons sur la banalité du nom qu'ils se sont choisis – Dagger, sans « the », faisant référence à un gang glam canadien des eighties, à un trio féminin de heavy metal mexicain, à deux collectifs américains du tournant des années quatre-vingt-dix, ainsi qu'une palanquée d'autres formations comme autant de sources d'homonymies - il existe aussi des Daggers. En extrapolant un peu, on pourrait y voir une volonté inconsciente (?) de ne pas sortir du lot, ce qui constitue un indice guère encourageant sur la qualité de la marchandise. Cette dernière est pourtant tout ce qu'il y a de plus honnête.
Les vikings avaient promis du respectable, du vénérable – certains diront du paléolithique ? Engagement tenu jusqu'au bout des rouflaquettes tant la production de The Dagger est en imitation totale de ce qui se pratiquait chez Rainbow, Scorpions, UFO et surtout, avant tout et par dessus tout: Deep Purple. L'exercice de style atteint ici sa limite. Car si les outsiders de The Night Flight Orchestra étaient parvenus à transcender les influences pré-citées par un songwriting miraculeusement inspiré, leurs compatriotes n'ont pas bénéficié des mêmes faveurs et se contentent – et ce n'est déjà pas si mal ! - de proposer des pastiches sans réelle valeur ajoutée du Pourpre Profond des temps glorieux. Si l'orgue hammond raisonne sur la majeure partie des morceaux, il se fait cependant plus discret que chez les enragés de Blood of the Sun, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose tant les sonorités du clavier ancestral ont tendance à soûler en cas d'abus. En revanche, une partition un peu plus riche aurait peut-être permis de faire souffler ce brin de folie que la bande de feu-Jon Lord était capable de générer au mieux de sa forme mais que l'on guette en vain sur la réalisation du quartet nordique. Aucune composition ne se détache vraiment du lot, le décollage tant attendu ne se produit jamais, à l'image de "Ballad of an old Man", une... ballade sur laquelle Kataja suggère un Gillian quasi-parfait, donnant l'illusion d'un inédit de Deep Purple ou Rainbow de 1975 avant le retour sur terre amorcé par des couplets à la Europe, eux-mêmes préludes à une esquisse de montée en puissance qui s'affaisse comme un petit beurre oublié dans la verveine de mémé.
Zéro break, aucune variation de tempo: seulement des chansons au schéma conventionnel, irréprochables sur la forme mais manquant diablement de substance. Les plans les plus rebattus des dinosaures seventies sont alignés et même si l'interprétation ne souffre pas de critique, l'ensemble tombe un peu à plat. Certes, quelques éléments supplémentaires agrémentent la tambouille – l'emploi systématique de twin guitar à la Thin Lizzy/ Iron Maiden sur la grande majorité des solos, des clins d'œil appuyés à la NWOBHM et même au "Cold Killer" de Pretty Maids sur "Call of 9" – mais le propos revient invariablement sur Deep Purple, ou plus exactement Ritchie Blackmore: une intervention à la six-cordes directement pompée sur le solo de "Burn" par ci ("Ahead of You All"), un thème plus qu'inspiré de "Pictures of Home" par là (sur "Inside the Monolithic Dome")... Rien d'étonnant à ce que l'une des pistes soit intitulée "Skygazer", hommage manifeste au "Stargazer" de Rainbow qui lui rend malheureusement un paquet de points en terme d'écriture. Mentionnons tout de même les tentatives plus toniques d'"Electric Dawn" sur lequel le chanteur singe cette fois Biff Byford de Saxon et "Dark Cloud" qui rappelle la manière assez brusque dont les stoners de Terra Firma – encore des Suédois - terminaient leurs LP somnolents. Insuffisant toutefois pour modifier la sensation générale qui perdurera jusqu'à la reprise en bout de course d'un titre de... Et non, pas de Deep Purple, mais de Quartz, groupe de deuxième division de la NWOBHM pratiquant un heavy pépère doté d'un vocaliste sobre et gorgé de guitares harmonisées. « Tout un symbole », pour reprendre l'une des expressions paresseuses de certains commentateurs sportifs.

On a beau être bluffé par l'aptitude de ces adorateurs patentés du son abrasif à se transformer en chantres du bon vieux heavy mélodique à l'ancienne, l'incapacité des velus de The Dagger à passer outre la contrefaçon pénalise un premier enregistrement révérencieux et sans surprise. Les courageux taquins qui ont goûté à la discographie assez linéaire de Grave et Dismember feront sans doute remarquer qu'il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de plus ambitieux. Les espoirs fondés par les admirateurs de The Night Flight Orchestra seront donc déçus par ce coup de canif dans l'eau alors que les fans de Deep Purple peuvent se réjouir de l'arrivée sur le marché d'un cover band tout-à-fait crédible.


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