CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Kristoffer W. Olivius
(chant+basse)
-Marcus V. Norman
(guitare)
-Andreas Nilsson
(guitare)
-Mattias Grahn
(batterie)
TRACKLIST
1)Proclamation
2)A swarm of plagues
3)Spoken words of venom
4)The murder manifesto
5)Revelations carved in flesh
6)None shall be spared
7)And the world shall be your grave
8)The perpetual horrors
9)Carnal scorn & spiritual malice
10)The calling blaze
DISCOGRAPHIE
Ce qui est dommage dans le cas de Naglfar, c'est que le quatuor suédois nous fait languir entre chaque album, même s'il ne leur a fallu cette fois-ci "que" deux ans pour sortir un successeur à Sheol, précédent méfait du groupe. Ce qui est bien dans le cas de Naglfar, c'est que cette absence de stakhanovisme est contrebalancée par une musique invariablement bien pensée, sans véritables points faibles ou temps morts. Nonobstant un petit changement dans le line-up (le bassiste Kristoffer reprenant la place de Jens Ryden au micro), Pariah ne recèle aucune véritable surprise pour une personne familière avec le groupe ou le black mélodique en général.
Quand on parle de black mélodique, la première et incontournable référence qui vient à l'esprit, c'est bien évidemment Dissection, et dans le cas de Naglfar, cette comparaison est plus justifiée que jamais. Ayant sorti leur premier album, Vittra, à l'époque de l'apogée de la gloire du combo mené par le très controversé Nodveidt (1995, année qui vit la naissance du somptueux Storm Of The Light's Bane), ils n'ont jamais cessé d'être présentés comme étant ses dignes apprentis et potentiels successeurs. Pour l'aspect "apprentis", on ne peut qu'acquiescer: les compos de Naglfar reposent sur une base de riffs acérés, mélodiques et aisément mémorisables, des blasts utilisés avec parcimonie et quelques passages en mid-tempo dispensant un peu de souffle épique.
Par contre pour ce qui est des "successeurs", c'est déjà moins évident. Il manque ce petit quelque chose quasiment imperceptible qui distingue les bons groupes des groupes géniaux. Peut-être s'agit-il d'un léger grain de folie… Hormis Dissection, Naglfar rappelle par moments quelques-uns de ses autres illustres compères œuvrant (ou plutôt, ayant œuvré) dans le black, notamment Emperor pour l'intro de Murder Manifesto ou encore Immortal période At the Heart of Winter pour certains riffs. Dans une bonne moitié des titres (A Swarm Of Plagues, Murder Manifesto, None Shall Be Spared…), l'avalanche de riffs est entrecoupée par des petits breaks atmosphériques (parfois accompagnés d'une narration faite d'une voix caverneuse) mettant en valeur la rage qui se dégage du disque. A noter aussi les soli de And The World Will Be Your Grave et The Perpetual Horrors, mélodiques à souhait, dans l'esprit d'un heavy metal plus classique.
Mais mis à part ces petits détails certes plaisants, on aura du mal à parler d'une véritable "touche personnelle", et l'ensemble donne une impression regrettable de "déjà entendu". Entre autres le vocal de Kristoffer qui accomplit bien son rôle, mais sans plus, ainsi que la production efficace, mais somme toutes bien banale, compromis entre le chaos sonore si particulier au black metal d'antan et la clarté des sonorités plus modernes. Au final, nous obtenons donc un disque plus qu'honnête, sans véritables faiblesses ou chansons bâclées, mais qui ne peut pas non plus s'enorgueillir de moments exceptionnels, et surtout bien trop semblable aux précédentes livraisons du groupe (on a vraiment l'impression par moments d'avoir affaire à un Sheol "bis"). Pour reprendre l'expression consacrée, du bon black mélo des familles.