CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Andreas Nilsson
(guitare)
-Kristoffer Olivius
(chant)
-Marcus Norman
(guitare)
-Morgan Lie
(basse)
-Mattias Grahn
(batterie)
TRACKLIST
1)Into the black
2)Breathe through me
3)The mirrors of my soul
4)Odium generis humani
5)The darkest road
6)Way of the rope
7)Plutonium reveries
8)Feeding Moloch
9)Harvest
10)
DISCOGRAPHIE
Après un Sheol salué, un Pariah sans véritable autre lumière que The Perpetual Horrors, Naglfar revient en 2007 avec Harvest, qui marque au passage l’arrivée de deux nouveaux membres dans le groupe à la basse et à la batterie, ainsi que l’avènement de K.Olivius en tant que chanteur attitré avec deux ans d’expérience en sus (il a commencé les vocalises sur Pariah). Harvest marque-t-il un nouveau Naglfar ou bien est-il une continuation sans variation sur le même thème ?
Adeptes d’un black/death soigné et mélodique sachant rester agressif et rapide, Naglfar est un groupe « établi » sur la scène internationale. Les résultats de cet état de fait sont à la fois positifs et négatifs. Positifs car la production est sans tache, très bien équilibrée et distribuée entre les différents instruments, le son est puissant (plus encore sur Harvest). A un degré moindre niveau avantages, le groupe doit pouvoir vivre de son art, donc a priori pouvoir créer plus librement. Négatifs parce que la sortie d’un nouvel opus rime avec les attentes plus grandes du public. Du coup, s’ils sont moyens, l’exposition est plus grande, à l’instar d’une éventuelle déception. Vous allez vous dire un truc du genre « Aïe, il amène le truc en douceur, mais ça doit pas être terrible ». Rassurez-vous, tel n’est pas le propos, j’essaie juste d’adopter une attitude objective, à savoir chroniquer le groupe dans l’absolu, pas parce que c’est Naglfar.
Harvest est mélodique, rapide et agressif comme les précédents, ni vraiment plus, ni vraiment moins. Par conséquent l’architecture musicale de l’album est assez comparable à Pariah et Sheol, en ce sens qu’il y manque parfois l’étincelle inspiratrice qui grave un riff en tête -au début de l’album notamment ("Into The Black, Breath Through me") et un peu sur l’avant fin ("Plutonium Reveries")-, ceci sans que les titres soient moyens voire mauvais, mais comparable aussi parce que l’album recèle quelques perles ("Odium Generis Humani", "Way Of The Rope"…) qui arrivent, elles, à être imprimées par l’auditeur. Ne pas conclure pour autant que Harvest est une redite, ce serait une extension à moitié fausse.
En fait, le style de Naglfar a un peu évolué. J’ai bien écrit « évolué », ce qui ne signifie pas « révolutionné », ne pas se méprendre car il n’y a rien de dépaysant pour l’habitué du combo. L’ami « Oncle Fester » a progressé au chant, qui parait un peu plus typé black qu’avant : le petit arrière goût de « grunt filigranesque » s’est estompé au profit d’un très bon chant black, plus profond. Greffé à cela, l’ambiance des titres est devenue un peu plus froide, plus dramatique ("Odium Generis Humani"… "The Darkest Road"… "Way Of The Rope"), peut-être due à une meilleure gestion des synthés et des riffs. On entrevoit même une certaine dimension symphonique sur "Way Of The Rope" ressemblant, au niveau du clavier, au premier The Kovenant (In Times Before The Light) en plus apocalyptiquement froid et moins dépressif. Par rapport à Pariah de nouveau, il faut noter la présence plus nombreuse de refrains catchy ("Into The Black", "Way Of The Rope", "The Darkest Road"…), et sur le titre éponyme clôturant l’opus, l’émergence d’un death mélodique au chant black couplé à un tempo plus lent plutôt réussi. Le groupe y offre même un break final à la guitare sèche et synthé de 7’10.
Il est difficile de conclure sur le Naglfar version 2007 : Harvest n’est pas seulement un condensé de ses deux prédécesseurs, alliant les atouts de l’un et de l’autre. Il « marque » un peu plus, et le ressenti général est plus « plein » à la fin de l’écoute. Il garde cependant les mêmes faiblesses amoindries, à savoir quelques titres moins marquants sans être mauvais, mais il ajoute peut-être une réflexion sur le futur, vers un ralentissement et une atmosphère plus froide émaillée de claviers ? Mais une chose est claire, il va devenir nécessaire d’évoluer…