CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Blake Judd
(chant+guitare+claviers)
-John Porada
(basse)
-Sam Shroyer
(batterie)
TRACKLIST
1) Intrusion
2) Fireheart
3) Voyager
4) Into the Endless Abyss
5) In the Absence of Existence
6) The World We Left Behind
7) Tear You Down
8) On the Other Side
9) Epitaph for a Dying Star
DISCOGRAPHIE
« Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi, c’est toi. » Telle était ma conclusion après avoir clos le dossier Silencing Machine il y a deux ans environ, tant ce magnifique album possédait de facettes différentes, aussi bien exploitées les unes que les autres. J’attendais donc avec une certaine impatience le dernier méfait de Nachtmystium… Allais-je pouvoir continuer à plagier Piaf et avouer à Blake Judd que « je suis toujours à la fête quand il me tient dans ses bras » ?
Il faut commencer par tranquilliser notre petit monde : ce n’est pas parce que Nachtmystium a remplacé les dessins de squelettes version classe de dessin de sixième par une esthétique à la Baroness que la musique du groupe se rapproche de celle des derniers nommés - Dieu nous en garde… Voilà, tout le monde est rassuré ? On peut donc continuer avec les bonnes nouvelles, et annoncer sans ambages que The World We Left Behind est un très bon album, quasiment à la hauteur de son prédécesseur. De tous les styles vus ou entrevus sur Silencing Machine pour accompagner leur black metal urbain, les artistes ont clairement opté pour la cold-wave. Certes, les riffs de la fin de l’intro évoquent fortement un Bathory époque Blood Fire Death, certes "Voyager" sent également bon le Quorthon avec des riffs lourds qui auraient eu leur place sur Hammerheart, réminiscences que l’on distingue également dans les chœurs de la chanson éponyme. Il n’empêche que tout le reste de l’album est placé sous le sceau de l’intégration de Bauhaus, Joy Division et consorts dans un black mélodique et sale à la fois, et que celui qui en doute écoute "On the Other Side" pour se taire à jamais.
Plus de traces de prog, plus de traces de cyberblack, à peines quelques frivolités comme ces chœurs soul sur "Epitaph…", ou quelques « wizzzzzzz » sur "Into the Endless Abyss". Nachtmystium la joue beaucoup plus sobre, sans que la qualité de l’œuvre ne s’en ressente. Les titres y sont faciles à retenir, sans pour autant être simplistes : la structure couplet-refrain est encore une fois brillamment utilisée (les excellents "Firehart" et "On the Other Side", ...), mais des titres « en deux temps » comme le nerveux "Tear You Down", le plus trve black de l’album ou "Into the Endless Abyss", contribuent à donner de l’épaisseur à l’opus. Les nappes de claviers viennent à point nommer pour renforcer l’atmosphère mélancolique du tout ("In the Absence of Existence"). Tout est parfaitement agencé et maîtrisé, il n’y a rien à redire de ce côté-là. Non, la seule doléance réside dans le fait qu’on sent Blake Judd et ses comparses un petits peu moins morts de faim que précédemment. Aucun des titres ne possède la furie à peine contenue d’un "Silencing Machine", d’un "And I Control You" ou encore de "Decimation, Annihilation". Que voulez-vous, mon bon monsieur / ma bonne dame, le poids des années joue pour tout le monde, même pour les trve evil haters of hate…
« Quand il me tient dans ses bras et me parle tout bas, je vois la vie en… » Ah, hem, pardon. C’est que retrouver encore une fois sur un même album l’atmosphère grise du monde de Ian Curtis et l’âpreté du black metôl, ça me met de bonne humeur… Encore un bien bon album à se mettre sous la dent… Allez, jetez-vous dessus… Vous ne regretterez rien, non, rien de rien…