CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-James Dorton
(chant)
-Andy Thomas
(chant+guitare)
-Rik Stelzpflug
(chant+guitare)
-Nick "Bass" Shaw
(basse)
-Jesse Beahler
(batterie)
TRACKLIST
1) The Great Mistake
2) The Fractured One
3) The Malignant
4) This Human Lie Manifest
5) Withering Waves
6) To the Eye That Leads You
7) The Wreckage of Stars
8) Shape's Collapse
9) Purge
10) Linear
DISCOGRAPHIE
En ces temps d’incertitude où LA valeur sûre du death-metal « progressif » est partie, a priori définitivement, jouer une musique… étonnante, où certains grands espoirs italiens du death brutal cataclysmo-néoclassique ont pondu une deuxième œuvre un peu en deçà des attentes, il y a une place à prendre. Les prétendants peuvent s’affronter, jouer des biceps et faire valoir leurs qualités techniques. C’est le moment ou jamais ! Et voici un candidat qui s’avance. Ouh dis-donc, il est bien bâti, celui-là. Et quel niveau affiché… Va-t-il surmonter LA grande épreuve ?
Car c’est bien cela qui est important : surmonter THE épreuve, celle qui distingue le feu de paille du brasier ardent. Nombreux sont les albums qui démarrent sur les chapeaux de roue, sous les vivas de la foule, avant que l’ambiance ne retombe plus ou moins rapidement pour faute de monotonie/essoufflement/ennui/chiantise. Ce qui est absolument certain, c’est que Black Crown Initiate entame The Wreckage of Stars tambour battant. Le début du premier album est une démonstration absolument é-pous-tou-flante (en quatre mots) de puissance, maîtrise technique, absolument pas dénuée de mélodies. D’accord, on a déjà entendu tout ça chez d’autres : le début de "The Malignant", c’est du Blackwater Park, "Withering Waves" sent bon le Fleshgod Apocalypse par sa virtuosité, mais… on s’en cogne. Black Crown Initiate butte, Black Crown Initiate tue des tricératops à mains nues avec son cocktail de death bien brutal, de plans techniques exacts et bienvenus, et de mélodies fines souvent soutenues par une voix claire certes classique mais convaincante. Les rythmiques incisives, ultra précises ("To the Eye That Leads You") et certains beuglements à la Scott Kelly ("The Wreckage of Stars") donnent à l’ensemble un petit parfum core tout à fait à propos.
Et la fête dure, dure et dure… Six titres. Six titres tous plus impactants et jouissifs les uns que les autres. Que ceux qui en doutent se prennent l’obus "The Fractured One" ou la colère d’un "The Human Lie Manifest" dans la gueule, si la très bonne entame « Great Mistake » ne les a pas déjà assommés… Mais alors quid de THE grande épreuve ? Est-elle surmontée ou non ? Eh bien pas vraiment… Allez, quoi, on ne va pas trop se plaindre, peu de groupes savent jouer à ce niveau d’intensité aussi longtemps. Cependant, si le titre éponyme peut être qualifié de pause bienvenue, la machine ne redémarre pas aussi bien. Rien de scandaleux, le niveau reste correct, mais la coupure a cassé la belle dynamique, et la seconde petite moitié de l’album nous fait dire qu’on y est pas encore tout à fait… l’ensemble y est beaucoup plus convenu, à l’instar de "Shape's Collapse" bien brutal mais également bien classique, ou encore du final "Linear" qui combine chant clair un petit peu gnangnan et blasts de manière relativement prévisible. Mais bon, ce n’est pas bien grave, il ne manque pas grand-chose…
The Wreckage of Stars est un premier album ultra-prometteur. Oublions, dans un élan anormal de grande indulgence, les quatre derniers titres en demi-teinte et concentrons-nous sur les six énaauuurmes poutres initiales offertes par la quintette américain. Brutal, technique, mélodique, percutant, excellent, et je peux continuer comme ça pendant cent lignes. On en redemande !