CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Andrea Spinelli
(chant)
-Alessandro Castelli
(guitare)
-Thomas Aurizzi
(guitare)
-Maurizio Villeato
(basse)
-Federico Maragoni
(batterie)
TRACKLIST
1) Collateral
2) State Of Persistence
3) The Giant And The Cow
4) Timelapse
5) Liar’s Paradox
6) The Burning Of Methuselah
7) Redemption
8) The Furnace Creek
9) Ayahuasca
DISCOGRAPHIE
Quand on chronique souvent des groupes qui se la jouent old-school, on finit par oublier qu’il existe des groupes qui cherchent eux, à être modernes. C’est le cas d’Adimiron. Sur une base thrash/death technique, les Italiens développent un son qui se veut d’aujourd’hui (et non pas de quelques décennies en arrière). Le tout est clairement progressif, le groupe explorant les voies sans se limiter. Timelapse est leur quatrième album. Après un K2 qui leur avait fait passer un cap, ont-ils réussi à confirmer leurs bonnes intentions ?
Pour commencer, on est rassuré sur le son : les progrès sur la production sont toujours d’actualité. Le son est énorme, puissant et précis à la fois. Mais surtout incisif, de par sa batterie omniprésente. Tout de suite, on sent l’aspect technique du groupe. C'est véloce, parfois syncopé, mais heureusement sans démonstration technique stérile. "Collateral" démarre avec une introduction d’attaque bien sentie qui nous met tout de suite dans le bain. Mais le chant planant (et sacrément trafiqué) laisse un peu dubitatif. Vaguement arabisant, on ne peut pas dire qu’il nous emballe, d'autant qu’il restera assez unique sur l’album… Mais le morceau se virilise pour atteindre plus d’intensité sur la fin. Curieux opener que voilà. La suite est plus enthousiasmante. Ce qui marque, c’est qu'Adimiron a du métier. Le groupe joue bien ensemble, avec une vraie synergie. Les guitares sont parfaitement soutenues par la section rythmique, et malgré la technicité des plans, la musique reste relativement fluide. Et la variété est de mise : après les riffs véloces de "State Of Persistence", on a droit à de gros accords virils sur "The Giant And The Cow". Pourtant, les morceaux restent cohérents entre eux. Le groupe développe une ambiance et un son personnel, tout en sachant varier les plaisirs.
Le point faible du groupe est clairement à chercher au niveau de son chanteur. Ce dernier scande plus qu’il ne chante et ce n’est pas toujours très réussi. Au fur et à mesure des morceaux, on se fatigue de cette voix qui déclame et que l’on sent trafiquée sur les bords. Un bon growl aurait été certainement plus efficace. Surtout que les lignes de chant finissent en fin d’album à se ressembler. Rapidement, on préfère les passages instrumentaux du groupe où la technique des musiciens s’exprime dans une belle symbiose. Malgré tout, l’album s’essouffle dans sa deuxième partie. Non pas que les morceaux soient plus faibles, mais il manque de quoi relancer l’intérêt. L’album est trop homogène dans sa qualité et dans son intensité. Il manque ainsi de la respiration ou des passages vraiment très prenants. Car derrière le talent indéniable, derrière les musiciens d’Adimiron, on reste un peu spectateur. On sent la technique, la qualité, l’originalité, la personnalité, mais l’accroche n’est pas vraiment là. Et si les écoutes successives nous permettent de pleinement apprécier le travail des Italiens, elles nous lassent également.
Adimiron accouche ici d’un album plein de qualités et de personnalité. Moderne, technique et agressif, n’hésitez pas à y jeter une oreille si le chant ne vous rebute pas : la technique et le travail sur les morceaux valent clairement qu’on s’y intéresse.