CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Antony
(chant)
-J-V
(guitare)
-Jani
(guitare)
-Eero
(basse)
-Jarno
(batterie)
TRACKLIST
1)Falling
2)Dream & Religion
3)Apathy
4)Back From The Days
5)The Traitor
6)October
7)Daytime Theatre
8)Doors On Resurrection
9)From Sunrise To Sunset
10)Freak
DISCOGRAPHIE
Du "true" metal en provenance de Finlande, et pourtant on est loin du speed de Sonata Arctica, de l'atmosphérique de Nightwish, et des sonorités de clavier à la Stratovarius. Machine Men s'est rattaché aux racines du genre - comprendre Iron Maiden, encore et toujours - et s'inscrit plus volontiers dans la continuité de groupes comme Edguy, avec cependant un son plus épuré et plus brut. Les jeunes loups, vingt ans à peine de moyenne d'âge, sont déjà montrés du doigt comme étant "la relève" du genre. Il est vrai que Elegies contient quelques qualités, mais n'allons pas trop vite en besogne...
Quand démarre "Falling", l'auditeur est fixé sur l'ambition de Machine Men : dans une cavalcade typiquement maidenienne, une voix haut perchée assure des mélodies accrocheuses, opérant ainsi à un retour aux sources du heavy-metal. Le chant d'Antony, juste mais manquant d'expérience, ressemble fortement à celui de Tobias Sammet, tremoli et vibrato en moins - moins maîtrisés en tous cas. Les soli font dans le super-classique mais restent agréables. La formule est la même pour "Dream & Religion", "Back From The Days", "The Traitor" ou le très radio-friendly "Apathy", avec notamment une progression d'accords prévisible à des kilomètres en introduction. Hits en puissance, ces titres s'avèrent plutôt sympathiques dans l'ensemble, surtout "The Traitor" aux riffs musclés et où Antony s'approche vocalement d'André Matos.
Toujours assez énergiques, les morceaux de Machine Men ne sont pas révélateurs d'un sens de la composition particulièrement aiguisé, mais misent en fin de compte tout sur leurs atouts, indéniables de toute manière : mélodiques, catchy et simples d'approche. Les Finlandais peuvent ensuite s'amuser à singer The Offspring, dans sa période poppy, comme sur le riff de "Daytime Theatre", la voix reste heavy et l'esprit du morceau reste confiné à ce metal propre aux 1980s. Quoiqu'il arrive, nul ne pourra taxer Machine Men d'opportunistes ou de vendus. Témoin de cet attachement au "vieux" metal: la reprise en fin de galette de "Freak", l'opener du Accident Of Birth de l'ami Bruce Dickinson. Curieux choix que ce titre, parmi le répertoire fourni du vocaliste de Maiden, avec ou hors de sa formation, mais les musiciens se le sont bien appropriés, en fournissant toutefois une version très fidèle à l'originale.
Reste que Machine Men devra progresser en terme de songwriting. La musique qu'ils nous proposent pour ce deuxième album s'avère par trop stéréotypée. On sent là-dessous un potentiel latent, qui ne demande qu'à se développer. Autre reproche, les ballades "October" et "From Sunrise To Sunset" qui souffrent toutes deux de lignes de chant maladroites et de mélodies un poil "bateau". On sait cet exercice difficile, mais visiblement les jeunots manquent également d'expérience à ce niveau.
Néanmoins, l'impression laissée par Elegies reste globalement positive; et l'on est en droit d'imaginer ce groupe accomplir dans un avenir proche la marge de progression évoquée plus haut. Ca pourrait être grand. A confirmer donc.