CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Renato Tribuzy
(chant)
-Gustavo Silveira
(guitare)
-Sidney Sohn
(claviers)
-Chris Dale
(basse)
-Marcos Barzo
(batterie)
+ moult guests prestigieux
TRACKLIST
1)Intro
2)Aggressive
3)Divine Disgrace
4)The Attempt
5)Forgotten Time (feat. Loureiro)
6)Nature of Evil (feat. Sinner)
7)Absolution (feat. Scheepers & Grapow)
8)Web of Life (feat. Grapow)
9)Execution (feat. Loureiro)
10)Beast in the Light (feat. Roy Z & Dickinson)
11)The Means
DISCOGRAPHIE
Renato Tribuzy, quasiment inconnu au bataillon, s'était permis il y a quelques temps de sortir un album en ayant pris soin au préalable d'inviter des guests prestigieux à venir pousser la chansonnette ou gratouiller quelques accords : Kiko Loureiro, Roy Z, Michael Kiske et, excusez du peu, Bruce Dickinson himself. On a donc affaire ici à deux concepts qui sont de plus à la mode : le « metal-opera » et le fait de sortir un live après seulement un album. Mais encore s'agit-il de réussir les deux exercices.
Première chose notable : le son. Celui-ci est de bonne facture, et on se demande encore une fois d'où ce fameux Renato sort les moyens pour se payer une telle production : « produced by Roy Z and Renato Tribuzy », tels sont les mots inscrits sur la pochette de l'album. Mais bon, pour le moment, l'étonnement est positif, tant mieux. Le style proposé ici évolue quelquepart entre le power et le thrash, et les compositions, signées exclusivement Renato Tribuzy, sont de plutôt bonne facture, rappellant parfois Dickinson en solo période Chemical Wedding, parfois même le vieux Megadeth de Rust In Peace. Sans égaler la qualité de ces deux monuments, est-ce nécessaire de le signaler? L'homme développe déjà un bon sens du riff et de la mélodie, mais les multiples breaks et changements de tempi donnent un aspect assez décousu aux compos. La set-list est ici composée des mêmes chansons que l'album mais dans le désordre, même si cela est un plus assez minime.
Mais l'élément pour lequel l'auditeur aura été attiré par ce live est sans doute le chant, au vu de la liste de guests qui y figurent, à savoir a peu près les mêmes moins Michael Kiske. Et bien ce même auditeur curieux devra littéralement affronter les quatres premières pistes (intro exclue), car c'est Renato seul qui s'en charge. Et malheureusement, il est plus qu'approximatif, même très souvent faux, emporté sans doute par un enthousiasme débordant et une volonté de bien faire. Il essaie de montrer qu'il peut, lui aussi, tenir des notes pendant très longtemps, monter très aigu, chanter en voix claire, aggressive... Mais tout ceci au detriment de deux éléments essentiels : le contrôle et la précision. A un tel point qu'on est carrément heureux lorsque Mat Sinner vient nous reposer avec son timbre grave et posé, alors que celui-ci n'est pas vraiment un chanteur réputé... Et l'on ressentirait presque de la pitié quand celui-ci se fait humilier par Dickinson alors qu'il s'acharne a pousser dans les aigus.
Il est temps de faire le bilan : un live qui comporte les mêmes chansons que l'album dont il est issu, avec un ou deux guests en moins, un chanteur principal complètement à côté de la plaque... Finalement, ce live est bien inutile car il n'apporte absolument rien (doux euphémisme) par rapport au premier effort de Tribuzy, Execution, si ce n'est le public de Sao Paulo, déchainé comme à son habitude. Lorsqu'on sait qu'en plus, le même concert existe en version DVD, avec plus de chansons et des bonus, on se demande un peu quel intérêt peu bien avoir ce produit...