CHRONIQUE PAR ...

29
Sebrouxx
le 24 avril 2009




SETLIST

Aces High (>Inde)
2 Minutes to Midnight (>Australie)
Revelations (>Australie)
The Trooper (>Japon)
Wasted Years (>Mexique)
The Number of the Beast (>Etats-Unis)
Can I Play with Madness (>Mexique)
Rime of the Ancient Mariner (>Etats-Unis)
Powerslave (>Costa Rica)
Heaven Can Wait (>Brésil)
Run to the Hills (>Colombie)
Fear of the Dark (>Argentine)
Iron Maiden (>Chili)
Moonchild (>Porto Rico)
The Clairvoyant (>Brésil)
Hallowed Be Thy Name (>Canada)

AFFILIÉ

Iron Maiden
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21 avril 2009 - cinéma


Iron_Maiden_cinema_20090421

Tout fan de Métôl qui se respecte a, un jour dans sa vie, écouté Iron Maiden. Un cousin qui passe un disque, un papa qui relate quelques glorieux concerts, un collègue de boulot qui arbore un tee-shirt à l’effigie du groupe. La Vierge de Fer appartient à la caste des incontournables classiques. Auteurs de plusieurs documentaires sur toute la musique que l’on aime, Sam Dunn et son acolyte Scot McFadyen se sont logiquement penchés sur le cas des Britanniques lors de la première partie de leur dernière tournée mondiale. Ce qui représente 45 jours de tournage, 23 concerts à la setlist identique. Et pas mal d’heures de vol au cœur de la bête, c’est-à-dire à bord d’Ed Force One, le Boeing 757 du groupe, connu des tours de contrôle du monde entier sous l’appellation de « Vol 666. » Et ça vole haut.

A première vue, le sujet semble casse-gueule à plus d’un titre. Reste-t-il quoique ce soit de nouveau à raconter sur Maiden ? Ce ne sont pas les vidéos qui manquent sur le sujet entre le célèbre Behind the Iron Curtain de 1985 (retraçant l’épopée de la formation en Europe de l’Est) et les multiples bonus de DVD/VHS live mettant déjà en relief le gigantisme de leurs concerts. Dunn et McFadyen le savent et, surtout, doivent les connaître par cœur. D’ailleurs ils n’échappent pas à cet écueil (la redondance des propos) dans leur mise en perspective de chaque personnalité du groupe. Dickinson reste le grand manitou hyperactif, capable d’enchaîner le pilotage dudit Boeing puis une performance de 2h30 sur scène. Harris, un bourreau de travail, symbolise la voix de la sagesse. McBrain fait figure de grand déconneur qui travaille son handicap au golf à ses heures perdues. Murray bosse aussi son swing et semble toujours disponible en particulier pour résoudre les soucis de dernière minute avec son flegme « so british ». Smith a la chance d’être accompagné par sa conjointe qui d’ailleurs lui sert de partenaire de double au tennis le temps d’un match (d’une taule ?) contre Pat Cash et Wayne Arthurs. Quant à Gers, il est l’homme invisible (mais facilement trouvable dans les rades irlandais du monde entier), imperturbable mais quelque peu importuné par la présence permanente de caméras.

Voilà pour les premiers rôles, contents d’aborder ce Revival du «World Slavery Tour» de 1984-1985, en dépit du poids des années et, donc, de corps fatigués. En effet, et non sans un humour certain, nos vieux Anglais supportent moins bien qu’avant les scènes en altitude, la nourriture indienne et… les balles de golf ! L’appréhension est palpable pour la plupart des musiciens et des hommes de l’ombre. Les réalisateurs n’ont oublié personne, du manager Ron Smallwood au responsable de la tournée (Dick Bell) pour lequel ce périple est le der des ders. Sans oublier les hôtesses de l’air d’Ed Force One, qui ont troqué leur tailleur strict contre le tee-shirt officiel du groupe. En multipliant ces points de vue internes, ce sont autant de sujets qui sont abordés, parfois un peu rapidement et souvent avec un humour bon enfant. Pourquoi ? Parce le vrai sujet (cinématographique) est en fait ailleurs et a déjà été abordé par les deux documentaristes dans leur film Global Metal.

Flight 666 fait indéniablement écho à ce dernier, un poil de voix off en moins. D'ailleurs de style est immédiatement identifiable. Mêlant infographies, images d’archives, interviews de fans, de freaks, scènes de concert, d’avant concert et d’après concert, Dunn et McFadyen mettent en relief les impacts de la venue de Maiden et les conséquences de la globalisation. La ferveur du public envers la Vierge de Fer est évidemment présente à chaque étape. Elle ne se traduit seulement pas de la même manière partout et, surtout, n’est pas ressentie par le groupe de façon identique. Non que les documentaristes souhaitent hiérarchiser, établir un classement des meilleurs publics. Juste que la politesse et le soupçon d’excentricité japonais n’ont rien à voir avec l’extrême curiosité indienne ou surtout la folie furieuse du continent sud américain.

C’est d’ailleurs cette portion du monde - et du documentaire - qui demeure la plus intéressante d’un point de vue filmique et anthropologique. Le schéma est simple : plus le groupe se dirige vers le sud, plus l’ambiance est chaude, pour ne pas dire délirante, allusion faite au Costa Rica et à la Colombie (deux états dans lesquels le groupe était jusqu’alors interdit de séjour pour des raisons politiques et religieuses). Dickinson et Cie ne peuvent faire face à une fanbase déchaînée, réellement prête à mourir (au sens littéral de l’expression) pour eux. Une séquence magnifique montre la tristesse d’un fan à la fin du show, tenant dans sa main une baguette offerte par McBrain. Les risques réels nés de cette attente (de voir Maiden) et de cette frustration (de ne jamais avoir vu la formation) obligent les Britanniques à rester cloîtrés dans leurs hôtels. Et les gouvernements de pays accueillants à malmener des fans présents sur les lieux avec une semaine d’avance (squattant les abords d’autoroute, dormant à même le sol). Le ticket d’entrée n’est pas ici objet de spéculation sur eBay, mais une raison de vivre à part entière pour des fans vivant sous le seuil de pauvreté, dont certains sont allées jusqu’à abandonner leur job pour en être. Maiden y est une religion. Une religion choisie, non-imposée, parfois même prêchée lors de messes au Brésil « (SPOILER NDLA : je ne vous gâche pas le plaisir mais vous découvrirez que le PLUS GRAND FAN de Maiden au monde est un ecclésiastique brésilien et tatoué) ».

Il est évident que ces séquences sud-américaines tranchent par rapport aux sections américaines qui, elles, sonnent comme un retour à la normalité. La descente à Los Angeles coïncide avec l’intervention de VIP volubiles comme Kerry King, Andreas Kisser, Tom Morello, Ronnie James Dio, Ian Scott ou encore Lars Ulrich. Fans eux aussi. Mais à leur manière, disons, plus occidentale. Vu sous cet angle quasi-sociologique, l’absence de la partie européenne de cette tournée est regrettable à plus d’un titre. Tout d’abord, elle aurait permis de revenir sur les ex-pays satellites de l’URSS, abordés dans le suscité Behind the Iron Curtain, et voir si quoique ce soit avait évolué depuis la l’effondrement du bloc soviétique. Ensuite de montrer ce qu’il en est dans le pays de naissance du groupe ou encore dans d’autres contrées Metal comme l’Allemagne et la Scandinavie. Voire même en France, meilleur public du système solaire soit dit en passant....

Ce choc des civilisations, incontestablement cinégénique, reste néanmoins habilement monté. Au delà de son aspect sérieux, sociologique, Flight 666, c’est aussi la mise en images parallèle de concerts mémorables. Les deux cinéastes ont pris pour option de sélectionner LE morceau qui colle le mieux à l’ambiance des lieux. Avec le paragraphe précédent, il est simple de comprendre pourquoi "Wasted Years" illustre la bonhomie mexicaine, "Heaven Can Wait" la religiosité brésilienne, "Run to the Hills" la répression colombienne, "Powerslave" la fièvre costaricaine (traduisez le titre pour vous en convaincre) ou encore "Fear of The Dark" la folie argentine. Kevin Shirley, l’habituel responsable de mixage du groupe, s’est chargé du traitement sonore de ces portions live. Ces dernières sont filmées par des réalisateurs inspirés détenteurs d'une carte blanche leur permettant de shooter ce qu’ils souhaitent comme ils le souhaitent, via moult caméras Très Haute Définition. Certains plans sont si proches des musiciens en action qu’on pourrait croire à un documentaire animalier (ou une vidéo pédagogique) filmé en Macro.

Les petits plats ont donc été mis dans les grands pour que personne ne considère Flight 666 comme un simple bonus DVD/Blu-ray de plus, mais réellement comme un film, comme un travail documentaire stricto sensu. Et ce au-delà même de sa durée, soit 112 minutes qui filent à vitesse grand V. Flight 666 mérite amplement sa sortie en salles, qui s’est tenue le 21 avril partout sur le globe. Dommage que sa diffusion sur grand écran se soit limitée à cette seule journée et que, concernant la France, une exclusivité ait été réservée au réseau de salles CGR. Des fans hexagonaux ont été, une fois de plus, laissés sur le bas côté, à commencer par les Parisiens intra-muros et les habitants du Grand Sud. Ils pourront néanmoins s’offrir une séance de rattrapage à partir du 25 mai, date de sortie de Flight 666 et du live correspondant en DVD et Blu-ray. L’art et la manière franco-française de sacrifier le Metal sur l’autel de la rentabilité : voilà de quoi attiser la curiosité documentaire de Dunn et McFadyen.


Après Up the Irons, voici High the Irons. Avec ce vol 666, c’est le concept même de Rock Documentary qui connaît sa petite révolution. Certes, des moyens techniques gigantesques ont été déployés, mais un savoir-faire certain a été employé pour tirer le meilleur (et plu)s de ce «Somewhere Back in Time Tour - Part One». Dont va être regrettable l’absence de toute «Part Two».


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