CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Karl Willetts
(chant)
-Barry Thomson
(guitare)
-Gavin Ward
(guitare)
-Jo Bench
(basse)
-Martin Kearns
(batterie)
TRACKLIST
1)At First Light
2)Entrenched
3)The Killchain
4)Granite Wall
5)Those Once Loyal
6)Anti-Tank (Lead Armour)
7)Last Stand Of Humanity
8)Salvo
9)When Cannons Fade
10)A Symbol Of Eight
DISCOGRAPHIE
Dans la vie parfois il faut faire des choix: soit on part en Russie réaffirmer sa main-mise sur le marché noir des têtes nucléaires et la traite des Blanches, soit on chronique le dernier Bolt Thrower. Notre spécialiste maison du groupe -Alexis KV le fier cosaque des steppes- ayant fait le premier choix, c’est donc votre serviteur chamelier qui se retrouve à décortiquer la dernière offrande du groupe de heavy-death, ce Those Once Loyal à la pochette guerrière.
Heavy-death est bien l’étiquette qui me paraît la plus appropriée pour ce CD, car en dehors du chant caverneux presque tout est heavy-metal là-dedans. Des riffs aux mélodies, des plans de batterie « calmes » aux lignes de basse en passant par les soli cet album sonne majoritairement NWOBHW avec quelques incursions dans le power et le thrash deci-delà. J’imagine que certains plans pourraient être étiquetés « death mélodique » car des plans heavy sont joués à la triple croche (très vite, quoi), mais les instrumentaux me paraissent bien trop gentils pour pouvoir être classés dans le métal extrême.
Non, l’élément extrême chez Bolt Thrower c’est le chant. Le growl de Karl Willetts est complètement typé death, c’est un raclement grave dont on ne sait pas s’il vient de la gorge ou des intestins. Un raclement et pas un cri, car l’homme ne dégage littéralement aucune haine dans son chant. On sent qu’il use très peu d’air et qu’il ne gueule pour ainsi dire pas: il module sa voix dans les graves et le résultat est très malsain mais absolument pas colérique, il tient d’ailleurs très rarement ses « notes ». C’est un style à part qui trouvera j’imagine autant de fans que détracteurs.
Le groupe peut tout aussi bien fonder ses morceaux sur des riffs que sur des mélodies, ce qui diversifie son approche. La production est assez efficace, le growl mixé à l’avant ne couvrant pas les guitares efficaces et la basse dont le son, quoique très métallique, est bel et bien présent. Cet album de Bolt Thrower est relativement varié: malgré le fait que le style soit très rapidement reconnaissable d’une plage sur l’autre, les changements de tempo sont suffisamment nombreux pour qu’on évite une impression de répétition insupportable. La rythmique est également de type non-monolithique: quelques plans syncopés viennent étayer la palette du groupe et invitent l’auditeur à headbanguer comme sur le dernier titre "When Cannons Fade". Cette rythmique groovy se marie très bien avec les mélodies de guitare lead à la Iron Maiden qui suivent, même si ladite mélodie aurait un peu tendance à rappeler celle d’un autre titre, "Granite Wall".
C’est là la limite de Those Once Loyal: malgré les louables efforts du groupe pour ne pas refaire neuf fois la même chanson, on retrouve encore trop souvent des mélodies qui se font écho. Ceci est moins vrai pour les riffs, mais c’est gênant tout de même quand on réécoute l’album pour la troisième ou quatrième fois. Ceci n’enlève pas à Bolt Thrower un talent indéniable pour appliquer leur formule, mais les empêche à mon sens de prétendre à un autre statut que celui de groupe sympa et efficace. L’album souffre d’une évidente baisse de régime en son milieu, et malgré quelques bonnes compos placées en fin le tout reste trop inégal.
Je conseille Those Once Loyal à tous ceux qui n’ont pas besoin qu’une musique soit particulièrement innovatrice pour prendre leur pied dessus: ceux-là se focaliseront sur le côté à la fois catchy, travaillé et accessible du métal de Bolt Thrower et se feront vraisemblablement plaisir.