CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Tobias Sammet
(chant)
-Jens Ludwig
(guitare)
-Dirk Sauer
(guitare)
-Tobias "Eggi" Exxel
(basse)
-Felix Bohnke
(batterie)
TRACKLIST
1)Sacrifice
2)Rocket Ride
3)Wasted Time
4)Matrix
5)Return To The Tribe
6)The Asylum
7)Save Me
8)Catch Of The Century
9)Out Of Vogue
10)Superheroes
11)Trinidad
12)Fucking With Fire (Hairforce One)
DISCOGRAPHIE
Après avoir montré quelques velléités de changement avec Hellfire Club, tout à la fois plus heavy, moins speed et plus progressif que les premiers albums, Edguy ralentit encore davantage la cavalcade pour délivrer un album quasiment rock, très direct, toujours aussi empli d’idées rigolotes mais malheureusement moins créatif. L’EP Superheroes, reprenant un riff archi convenu à la "It’s My Life" de Bon Jovi, en tant que single, l’annonçait déjà.
Exit les morceaux ultra-speed d’antan, les auto-proclamés «gay-metalleux» (véridique) ne proposent qu’un "Return To The Tribe" et un "Rocket Ride" pour renouer avec les rythmes enlevés et les mélodies haut-perchées de Theater Of Salvation. Ces titres bénéficient du savoir-faire d’Edguy en la matière, mais tournent sérieusement en rond ; sans doute la raison pour laquelle Tobi commence à modifier subrepticement son style de composition. L’ensemble des titres tourne donc autour d’un mid-tempo classique ("Sacrifice", "Wasted Time", "Matrix") avec quantité de refrains hymnesques, mais curieusement d’approche plus simplexe que par le passé.
On pense en effet à AC/DC quand retentit le riff de "Fucking With Fire", ou à Bon Jovi (encore !) à l’écoute de la ballade "Save Me", soit des références certes, mais pas nécessairement en terme de créativité ! Tobias Sammet tente un chant plus posé, moins excentrique et plus « mature », ce qui n’est pas une mauvaise idée, mais semble avoir parallèlement perdu sa faculté à pondre des mélodies mémorables. Ces couplets sont tous un peu semblables, ces structures très prévisibles. Heureusement que certaines bonnes idées ont été gardées sous le coude : un solo de guitare doublé à la voix ("Return To The Tribe"), une outro où le chanteur pète les plombs dans le studio, rappelé à l’ordre par l’ingé-son ("Catch Of The Century"), ou encore le tube heavy exotique qui sent bon le sable chaud, aux textes parfaitement débiles ("Trinidad"), etc. Bonnes pioches.
Une déception malgré tout, car des titres comme "The Piper Never Dies" sur Hellfire Club, ou encore "Judas At The Opera" sur l’EP, mettaient en avant un côté épique, carré et abouti que l’on aurait aimé retrouver ici. Bizarrement, c’est exactement la voie opposée qui a été privilégiée. Seul "The Asylum" s’en approche quelque peu… Mais avec des morceaux aussi anecdotiques que "Out Of Vogue" ou "Matrix", Rocket Ride ne fera pas date dans la carrière des Allemands, voilà une chose acquise. Guettons maintenant la prochaine surprise de ces clowns...