First of all, sachez que la pochette de cet album où un mec doigte une moutonne en dessin a été à l’origine d’une polémique à l’époque. Bon voilà, vous savez le useless stuff. Ensuite sachez que cet album a souvent été décrit par les fans comme le plus commercial de la carrière du groupe. La faute à qui? La faute à quoi plutôt!! Le tempo très raisonnable que NOFX a appliqué (en plus du tampon) à sa musique. Rares sont les incartades dans le bouillonnement punk rock qu’on connaît au groupe. Le mid tempo est ici maître. Sachez toutefois que cela n’entache pas les chansons, NOFX ayant suffisamment de pain dans sa manche pour sortir de l’épreuve haut la main (peau de lapin).
Pourtant l’album s’ouvre sur un titre bien nerveux et rapide, dans la lignée de ce qu’on connaissait sur Punk In Drublic, mais c’est là le piège, ne vous y fiez pas. Ne jamais se fier à un punk rocker d’ailleurs. Car ces quarante-huit secondes initiales ne reflètent pas du tout la suite. L’enchaînement sur "Philthy Phil Philanthropist" ne surprend que plus. Arrivée du mid tempo annoncé. Hop! L’air de rien NOFX vient de vous embarquer pour le punky rocky alors que vous étiez en plein punk rock. Ca le fait non? Tout à fait, très cher. Ce rythme assagit et les compositions plus posées ont en plus le mérite de montrer que la bande de joyeux lurons sait jouer autrement que sur le mode survolté. Pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle!
Et quand comme sur "Bleeding Heart Disease" vous avez le refrain qui tue («This is the million dollar happiness»), de glop, la musique passe à miam miam! Et là, on se dit que NOFX est bien un putain de bon groupe. Non seulement il fracasse dans son style de prédilection, mais il sait lever le pied sans coup férir. Bien loin d’ennuyer voire d’endormir, le mid tempo arrive accompagné de tous les bagages nécessaires pour vous emballer. Les riffs sont toujours justes, encore plus variés que d’habitude par la force des choses et rien que ce changement inattendu de rythme apporte de la fraîcheur et de l’originalité aux compositions de Fat Mike. En plus, les références au passé ne sont pas oubliées avec une "Hot Dog In A Hallway" dont la lourdeur renvoie directement à "The Brews" de Punk in Drublic.
Mais comme je l’ai dit précédemment, si NOFX a baissé le pied, il ne l’a pas fait sur tout l’album car après cette pachydermique "Hot Dog In A Hallway" déboule juste derrière une "Release the Hostages" bien pêchue qui renvoie les grincheux dans les cordes, eux qui regrettent le bon vieux temps du gros tempo. Voilà qui prouve que si cet album est lent, il n’a pas oublié d’être varié et franchement, preuve est faite une nouvelle fois que tout ce qui sort de l’imagination de Fat Mike est bon à prendre. Nap! "Love Story" se permet même d’être une parfaite synthèse des deux faces du disque, une partie lente et l’autre brûlot punk rock. Tout est bon à prendre, rien n’est à jeter. Un album bien bon comme d’habitude tout en dévoilant une facette inconnue du groupe qu’il ne revisitera jamais plus. Loin d’ennuyer, il surprend et fait plaisir. Du bon punk rock qui peut en plus permettre aux réticents du genre par son trop grand bourrinisme de s’y mettre. Last but not least, mélodies et douceur de tempo sont ses principales armes. Chapeau bas!
P.S: jetez donc un œil (ne l’oubliez pas quand même) au livret, il vaut son pesant de cacahuètes.