CHRONIQUE PAR ...
SpaceGoat_
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Tom Barber
(chant)
-Addam De Micco
(guitare)
-Connor Deffley
(guitare)
-Gary Hererra
(basse)
-Austin Archey
(batterie)
TRACKLIST
1) Grimoire
2) Harvest Realms
3) Throne Of Worms
4) White Noise
5) From The Pale Mist
6) Infernal Hauting
7) Death Growns
8) Wretching In Torment
9) Traces Of Supremacy
10) Eternally Oblivion
DISCOGRAPHIE
Il était là, dans un champ rempli de brume... Le ciel était noirâtre et les Enfers prenaient possession de la Terre. La peur, le froid, les larmes, le submergeaient au fur et à mesure qu'il avançait dans la pénombre. Il entra dans les bois et tomba sur un grimoire... Il eut la curiosité de l'ouvrir, mais ceci fut le mauvais choix. Une main sorti du livre et lui brisa la nuque.
Vous êtes dans l'ambiance ? Car les Américains de Lorna Shore ne font pas dans la dentelle. Ils reviennent avec leur premier LP, Psalms, après avoir sorti trois EPs : Triumph (2010), Bone Kingdom (2012), Maleficium (2014). Le petit bijou est sorti chez Density Records courant de cette année. L'opus démarre avec "Grimoire" qui nous plonge directement dans une atmosphère très sombre. Une forte mise en avant du triton donnera cet aspect typiquement black metal à l'ensemble et vous emmènera dans le fin fond d'un bois dans lequel personne n'aurait l'envie de mettre les pieds. Dès le début de l'album, l'auditeur s'en prend plein la gueule ! Riffs techniques à tout va pour les gratteux ainsi que pour le bassiste qui viole littéralement sa basse, des blasts d'une extrême violence et précision pour le batteur ; quant à Tom Barber, il surprendra grâce à ses différentes techniques de chant parfaitement maîtrisées : growl très grave dans les breakdowns, suivi de chant crié donnant l'impression de se faire engloutir par Satan lui-même. Mais pas de pig squeal pour le jeune homme ! Doit-on le regretter, étant donné les démonstrations parfaites de Tom ? A vrai dire, ce manque ne se fait pas réellement ressentir, compte tenu des techniques de chant très variées présentées tout au long de cet opus.
Remarquons maintenant les parties de synthé sur "Realms","Throne Of Worms" et bien d'autres, qui posent plus encore cette ambiance vraiment particulière, angoissante, renforçant ainsi le côté déjà très obscur de la musique. Puis encore cette surprise : sur le morceau "From The Pale Mist", un violon se fait entendre ! Un choix judicieux car l'effet est vraiment très réussi. Soulignons que ce titre qui se révèle apocalyptique, nous invite à nous aventurer encore d'avantage au cœur d'album, dans l'obscurité la plus profonde. La voix du foufou est aussi superposée sur cet ensemble , tantôt grave, tantôt plus aiguë, renforçant le ton « inhumain » du chant à certains moments comme dans "Throne Of Worms". Le quintet n'a pas non plus hésité à mettre des parties plutôt douces, ainsi dans "White Noise", afin d'ajouter quelques petites accalmies dans une ambiance pourtant brutale, le tout bien évidemment surmonté de cette voix vraiment teintée black metal. Enfin, dans toutes les pistes sans exception, et pour bien faire les choses, des breakdowns tous plus brutaux les uns que les autres, ainsi que du sweepping. Ce dernier vous fera énormément penser à un Rings Of Saturn par instants, inspiration plutôt sympathique. "Eternal Oblivion", le dernier morceau, contient le breakdown le plus lourd de l'album pour finir en beauté .
Cet opus est tout simplement une véritable réussite pour Lorna Shore et c'est aussi le parfait exemple d'un groupe de deathcore qui se démarque bien des autres. Le seul reproche qu'il y aurait à faire, c'est le fait que les morceaux se rejoignent trop parfois, mais ce n'est pas vraiment un soucis étant donné la technicité et la lourdeur que les jeunes hommes nous envoient, tout cela pour un premier album. Les protagonistes maîtrisent parfaitement leur rôle dans le groupe. Avec Psalms, les Américains de Lorna Shore ont à présent leur place dans le milieu.