L'amour dure trois ans blahblah.
Première année : Hollow Crown. Une baffe. Physique avantageux. L'attraction. On fonce.
Deuxième année : Daybreaker. La découverte. L'approfondissement. L'amour sincère et épanoui. La puissance.
Troisième année : Lost Forever // Lost Together. Début de routine. Amour tranquille. La belle vie.
Quatrième année : All our Gods Have Abandonned Us. Meh.
Quoi ? The Here And Now ? Parait qu'il compte pas, celui-là... (avis de la doxa, car perso, j'l'aime bien.)
Parfois, avec trois verres dans le nez, genre, deux et demi, allez, quatre, on dit, je me dit : « ouais quand même, c'est le meilleur disque de l'univers, celui-là » (pour ceux qui décrochent, avec « celui-là » on parle d'All our Gods... - mais alors ceux qui décrochent, je veux dire, il va falloir améliorer votre attention ; c'est dangereux, à ce point, le manque d'attention - un coup à se prendre un platane au volant, ça - c'est un arbre, le platane ; genre pouf, inattention, pouf, platane - et ça rime en plus). Et un coup de platane de rebord de route, c'est pas cool. Mais c'est parfois cool, lorsqu'il s'agit d'une métaphore. La métaphore est ici la suivante : All ouf Gods... est un platane de bord de route que vous vous mangez dans les dents. Genre dense. Genre il fait mal. Genre intense. Visualisez : la tôle qui s'éclate, puis votre tronche, et vos dents qui volent dans les nids des oiseaux qui s'envolent dans l'air pollué et qui meurent et qui retombent au sol sauf que ce n'est pas le sol et que c'est vos yeux et pic-pic le bec dans l’œil. Le nouveau disque d'Architects, il est comme ça. Massif et efficace comme un platane de bord de route après trois allez deux mettons quatre verres de choses. Efficace. Il fait le taf.
Je - et c'est vraiment super chouette - remarque comme la phrase du paragraphe précédent à débordé sa race de la parenthèse qui en était le cadre initial. La folie, tout ce débordement. C'est pas juin 44, mais pas loin. Je veux dire : c'est surprenant. Je veux dire : c'est exactement tout ce que n'est pas ce nouvel album d'Architects. Il reste bien dans sa parenthèse, le nouvel album d'Architects. La voix : géniale, mais posée comme d'hab'. Le format : comme d'hab'. Les riffs, vraiment pas mal du tout, mais posés comme d'hab' tout semblable à eux-mêmes - oh, et allez : un peu fainéant du cul, aussi, les riffs, cette année. Tu m'étonnes, que l'amour ne dure que trois petites années, quand les riffs se laissent aller comme ça : prévisibles à en pleurer - et toute la vaisselle a été jetée au sol depuis quelques temps déjà - on ne sait plus quoi faire de nos mains ; en bref : on s'emmerde un peu. Il est comme ça, le Architects nouveau : plein de gros son, plein de cassures de rythme, plein d'émotions, mais ouais, nan, je sais pas. C'est un goûter : pas un repas. C'est un aperçu de quelque chose de meilleur. C'est une photographie flou de quelque chose de beau. On ne s'en sort pas. C'est égal. Pas surprenant pour un sou. Du breakdown comme il faut, quand il faut : une recette parfaite, dont on ressort indemne.
Donc voilà. Trois ans.
Puis après, on connait le truc. On est amusé à défaut d'être passionné. On apprécie au lieu de jouir. Les mouvements tectoniques cèdent leur place à quelques « oh » et « ah » placés aux moments opportuns pour faire réagir. Juste de quoi avoir l'air malin. Tout juste de quoi pouvoir se la péter. Rien de trop.