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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Rasmus Bom Andersen
(chant+programmation)

-Brian Tatler
(guitare)

-Andy "Abbz" Abberley
(guitare)

-Eddie "Chaos" Moohan
(basse)

-Karl Wilcox
(batterie)

TRACKLIST

1) Bones
2) Shout at the Devil
3) Set My Soul on Fire
4) See You Rise
5) All the Reasons You Live
6) Wizard Sleeve
7) Our Time Is Now
8) Speed
9) Blood on My Hands
10) Diamonds
11) Silence

DISCOGRAPHIE


Diamond Head - Diamond Head
(2016) - heavy metal - Label : Dissonance Productions



Diamond Head est le groupe d'un seul album. Le premier. On aimerait écrire autre chose, tant cette œuvre étourdissante devait en appeler d'autres, tant on aurait aimé s'enthousiasmer à nouveau pour cette formation à laquelle Metallica et Megadeth doivent beaucoup et dont ses membres se voyaient comme la « septième merveille du monde » (sic)*. Les années ont passé – trente-six depuis ce vénéré Lightning to the Nations – et jamais la section des environs de Birmingham n'a pu approcher le niveau exceptionnel de son jet initial, malgré une poignée de titres sympathiques. La dernière livraison, qui s'est fait attendre (neuf ans !), parviendra-t-elle enfin à renouer avec ces débuts prometteurs ?

Rappeler l'époque illustre de Lightning est clairement l'objectif affiché pour cette virée en studio inattendue : réactivation du logo originel (il y en a eu beaucoup), absence d'intitulé sur la pochette autre que celui du groupe (Lightning, initialement, n'avait pas de nom) et déclarations confirmant un retour au son des débuts -  « même si j'essaie toujours de renouveler notre musique ». Celui qui parle c'est Brian Tatler, guitariste, fondateur et ultime membre survivant du Diamond Head première mouture. Il avait juré des années auparavant qu'il n'enregistrerait plus de compositions originales, ce que peu de monde aurait songé à lui reprocher après avoir écouté les deux réalisations longue durée qui ont suivi la renaissance du collectif survenu en 2002, la seconde d'une carrière pour le moins chaotique. Pourtant, quasiment une décennie après What's in Your Head? (2007), l'un des joyaux de la New Wave of British Heavy Metal sort du matériel inédit. L'élément déclencheur de cette volte-face ? Le chanteur anglo-danois Rasmus Bom Andersen, embauché en 2014 suite à la défection de Nick Tart, dont la résidence en Australie posait manifestement quelques soucis de logistique. Dès les premières mesures, la jeune recrue semble justifier le choix de rempiler : moins nasillarde que celle de son prédécesseur, sa voix aiguë et puissante dope un morceau initié par un riff un peu martial évoquant un mélange des mythiques "Am I Evil?" et "The Prince". Le refrain est accrocheur en diable, le solo réglementaire est bien dans le mood, ça groove - bref, on se prend à rêver. Bien sûr, la structure couplet/refrain/solo ne permet pas de pousser plus loin la comparaison avec les deux incroyables pièces montées sus-mentionnées, mais la réussite est incontestablement au rendez-vous. Hélas, ce sera l'unique fois.
Après l'inaugural "Bones", l'illusion perdure le temps d'un "Shout at the Devil" qui a très peu à voir avec Mötley Crüe et beaucoup avec un vieux Saxon en mode automatique – du basique de chez simpliste, quoi. Mais Andersen rattrape l'affaire avec son avantageux gosier et ça passe quand même. Ensuite, ça ne passe plus. Car les séquences ressassées se ressemblent et se succèdent, faisant souvent songer à de pâles et opportunistes succédanés des glorieux modèles – ainsi le riff de "Wizard Sleeve" est une resucée de celui de "Streets of Gold" tandis que la filiation entre "Our Time Is Now" et le déjà cité "Am I Evil?" se révèle peu flatteuse pour le morceau le plus récent. Et encore, si ça allait vite... Mais les tempos n'affolent guère le compte-tours - sur "Speed" la mal-nommée, les mecs donnent surtout l'impression de faire ronfler le moteur tout en ramassant des pâquerettes par la portière. En plus d'une écriture majoritairement insipide, Diamond Head souffre d'une production mate qui, si elle convient aux pistes les plus directes, confère un rendu « cheap » aux tentatives (un peu) plus ambitieuses, comme sur "All the Reasons You Live" dont les sonorités acoustico-synthétiques ne respirent pas précisément le budget illimité. Et que dire du terminal "Silence" qui éveille – pardon réveille l'attention avec ses accents orientalisants et un thème très très inspiré du "Kashmir" de Led Zeppelin, mais se voit plombé par des mélodies d'une fadeur désolante ? Certes, Andersen y fait une nouvelle démonstration de ses aptitudes - suggérer le faramineux "Xavier" de Dead Can Dance n'est pas donné à tout le monde – mais il faut admettre que celles-ci tournent à vide à force de systématisme : sans motifs solides pour les justifier, ses envolées stridentes se transforment en témoins pénibles d'une créativité en berne, et ce ne sont pas les plans rythmiques tristement linéaires qui parviennent à cacher la misère.


Un bon titre et demi, un chanteur sous-exploité et bien peu d'idées… Le septième LP de Diamond Head confirme ce dont on se doutait depuis longtemps : Brian Tatler n'a plus rien, ou presque, à proposer. Le constat peut paraître sévère – l'interprétation générale est difficilement attaquable - mais hormis les possibilités de concerts qu'il est susceptible de générer, ce recueil anecdotique ne présente pas un grand intérêt et risque fort de frustrer les nostalgiques qui y croyaient encore, sans pour autant susciter la curiosité des générations suivantes. Diamond Head reste et restera, probablement, le groupe d'un seul album.

*Joel McIver : Metallica – Que Justice soit faite ! - trad. Serge Lefaure - ed. Camion Blanc – 2005 – p. 61





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